Problème sécuritaire en Israël : des abris antiaériens aux mains de criminels

Pendant que les missiles iraniens frappent le centre d’Israël, des familles entières ne peuvent pas accéder à leurs abris. La raison ? Des criminels, parfois liés à des organisations mafieuses, ont pris le contrôle de nombreux abris antiaériens dans plusieurs villes et les ont transformés en entrepôts d’armes. Une réalité dramatique révélée par des résidents impuissants et terrifiés.

Alors que l’Iran poursuit ses tirs de missiles sur le centre d’Israël, une réalité encore plus choquante fait surface : dans des villes comme Tel Aviv, Holon, Bat Yam, Ashkelon et Ashdod, des abris antiaériens ont été illégalement fermés par des criminels, empêchant les résidents d’y accéder pendant les alertes.

Selon une enquête publiée sur le site mako, certains de ces criminels – parfois associés à des organisations de crime organisé – ont transformé les abris des immeubles en cachettes pour des armes, y entreposant des explosifs, grenades, pistolets et munitions. Ces caches illégales mettent non seulement en danger les habitants de ces immeubles, mais privent aussi des dizaines de familles d’un espace vital de survie.

« Un de nos voisins est un criminel bien connu de la police. Il a verrouillé l’abri avec un cadenas massif et prétend qu’il lui appartient. Il a menacé de s’en prendre à quiconque oserait forcer la porte », raconte A., un résident de Holon. « Lors du dernier barrage de roquettes ce week-end, nous avons dû courir nous réfugier dans l’escalier. C’est une question de vie ou de mort. »

Une peur paralysante

Les habitants, particulièrement dans les vieux quartiers de Tel Aviv, expliquent qu’ils vivent dans la peur. « Des voyous ont verrouillé les abris dans nos immeubles. Personne n’ose les dénoncer, de peur de représailles », témoigne B., résident du sud de Tel Aviv. « Pendant les alertes, nous n’avons d’autre choix que de rester dans nos appartements ou de nous réfugier dans les cages d’escalier, en espérant ne pas être touchés. »

La situation n’est pas différente dans le sud du pays. À Ashkelon et Ashdod, les abris se sont transformés en dépôts d’armes aux mains de réseaux criminels. « Même en pleine alerte, nous ne pouvons pas entrer. Nous avons peur d’agir, ces gens sont dangereux », explique un habitant d’Ashkelon.

Des autorités mobilisées, mais dépassées

La police affirme qu’elle intervient en coordination avec les autorités municipales lorsqu’une plainte est déposée. Dans plusieurs cas, elle a forcé l’entrée des abris pour les libérer. Des inspections ont permis de découvrir des stocks d’armes. « Nous avons déjà trouvé de nombreux moyens de combat dans des abris contrôlés par des criminels. Nous continuerons à lutter contre ce phénomène », déclare un porte-parole de la police.

Mais dans la réalité, les plaintes sont rares. Les habitants craignent pour leur sécurité s’ils osent parler ou dénoncer les responsables. Ainsi, l’accès aux abris est souvent bloqué, y compris pour les personnes âgées, les familles avec enfants ou les personnes handicapées. Cette situation est d’autant plus grave que les frappes iraniennes récentes ont causé plusieurs morts et blessés, dans des zones résidentielles densément peuplées.

Un problème connu mais ignoré

La transformation des abris en zones de stockage illégal n’est pas un phénomène nouveau. Dans certains quartiers défavorisés, l’absence de contrôle régulier, conjuguée à une peur généralisée, a permis à ces groupes d’imposer leur loi. Les autorités locales reconnaissent le problème, mais les réponses sont souvent lentes ou ponctuelles. Il manque une coordination nationale systématique pour inspecter, sécuriser et rendre accessibles tous les abris.

D’un point de vue légal, les abris collectifs font partie intégrante des droits des locataires, surtout en période de guerre. Mais lorsqu’un abri est verrouillé ou utilisé à d’autres fins, il devient non seulement illégal, mais surtout potentiellement mortel en cas de frappes directes.

Appels à l’action

Face à cette situation alarmante, plusieurs organisations civiles et associations de défense des citoyens demandent à l’État d’agir rapidement :

  • Lancer une campagne nationale d’inspection de tous les abris d’immeubles.
  • Mettre en place un numéro vert protégé pour signaler les abris inaccessibles sans crainte de représailles.
  • Assurer une présence policière accrue dans les zones touchées par ces abus.
  • Prévoir des solutions temporaires de refuge pour les résidents sans accès à des abris sécurisés.

« Nous parlons ici de vies humaines. Il est inacceptable qu’au XXIe siècle, en Israël, des familles soient empêchées de se protéger des missiles parce que des criminels verrouillent leurs abris », déclare un député de la Knesset sous couvert d’anonymat.

Conclusion

Alors que la guerre impose déjà des défis immenses à l’État d’Israël, il est crucial de ne pas négliger les menaces internes qui mettent en danger la sécurité des citoyens. Si les missiles ennemis sont une réalité implacable, l’absence d’un accès sécurisé aux abris est un échec que l’État peut corriger.

Car dans ce contexte explosif, chaque seconde compte, chaque porte fermée peut coûter une vie.

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