Quand la France veut rééduquer Israël : l’ONU exige une “dé-radicalisation” des manuels scolaires israéliens

Il ne manquait plus que ça. Sous l’impulsion de Paris et Riyad, une initiative à l’ONU franchit une ligne rouge de plus dans l’hypocrisie diplomatique : la “dé-radicalisation du système éducatif israélien”, au même titre que celui de l’Autorité palestinienne. Autrement dit : on met Tsahal et le Hamas dans le même cartable.

La scène s’est déroulée à New York lors de la “Conférence pour une solution à deux États”, conclue cette semaine sous les auspices de la France et de l’Arabie saoudite. En toile de fond : la reconnaissance prochaine par Paris de “l’État de Palestine”, prévue pour septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU, déjà suivie par Malte et conditionnellement par le Royaume-Uni.

Mais au-delà des slogans habituels sur la “solution politique”, c’est le contenu même de la “Déclaration de New York” qui provoque la stupéfaction. Le texte appelle Israël à s’engager publiquement en faveur d’un État palestinien, à stopper toute construction en Judée-Samarie et à “réformer ses programmes scolaires” pour y retirer les “éléments radicalisants”. Rien que ça.

Car, pendant que des enseignants israéliens enseignent la Shoah, la démocratie et la coexistence à leurs élèves, l’ONU demande à Israël de s’aligner sur… la réforme des manuels palestiniens. Oui, ceux-là mêmes qui glorifient les terroristes, appellent à “libérer Al-Qods” dans le sang, et effacent Israël de toutes les cartes.

Le message est clair : si les terroristes de Gaza tirent, c’est aussi peut-être parce que les petits Israéliens lisent trop de Herzl. Honte à cette inversion accusatoire qui fait fi des faits, des contextes, et des 7 octobre.

Le projet de la conférence prévoit trois phases. La première : cessez-le-feu, remise de Gaza à l’Autorité palestinienne (dont Mahmoud Abbas est toujours le président… depuis 2005), dissolution du Hamas, libération des otages. Jusque-là, bonne chance. La deuxième : “stabilisation internationale temporaire” sous égide onusienne à Gaza (comme au Liban ?), et enfin, la phase pédagogique : « dé-radicalisation », réforme éducative et intégration régionale.

À ce stade, la “rééducation” de l’État juif devient un passage obligé sur la scène diplomatique. Car les mêmes pays qui refusent encore de reconnaître officiellement Israël – comme le souligne la déclaration complémentaire signée par 14 pays occidentaux – demandent à Israël de s’amender, de baisser la tête, et de faire profil bas.

Seule note de réalisme (ou de cynisme) : la déclaration appelle aussi les pays arabes qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître Israël, en particulier dans la perspective d’une “architecture régionale post-Hamas” à Gaza. Une reconnaissance “mutuelle” – mais avec une exigence unilatérale.

Le sommet salue également Mahmoud Abbas pour sa “condamnation” des massacres du 7 octobre, pour son appel à libérer les otages, pour son engagement à dissoudre le Hamas et à réformer la politique de paiement des terroristes incarcérés (on attend toujours). Il accepte en principe un futur État palestinien… démilitarisé. Sur le papier. Dans la réalité ? Une Autorité gangrenée par la corruption, l’antisémitisme et le déni de l’État juif.

La réaction israélienne n’a pas tardé. Dany Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU, a dénoncé cette mascarade :

“Alors que nos otages croupissent dans les tunnels du Hamas, ces pays choisissent les effets d’annonce creux. C’est une hypocrisie sans nom, une perte de temps diplomatique qui récompense le terrorisme au lieu de l’éradiquer.”

En clair, pendant que la France joue au diplomate-éducateur avec les Israéliens, les vraies leçons de morale sont ignorées : celles qui devraient être adressées à Téhéran, à Gaza, à Doha. Et pendant que l’Occident exige des manuels scolaires propres à Jérusalem, il finance ceux qui appellent à la mort des Juifs à Ramallah.

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