Quand la Guyane se mobilise « pour Gaza », en reprenant la rhétorique anti-israélienne

Un communiqué diffusé fin août en Guyane a suscité de vives réactions. Porté par le collectif Free Palestine Guyane et signé notamment par Mgr Alain Ransay, évêque de Cayenne, il appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et accuse Israël de perpétrer un « génocide » contre la population palestinienne.

Les organisateurs affirment avoir adressé un appel solennel au président de la République française et au secrétaire général de l’ONU. Le texte exhorte à l’ouverture sans condition de l’aide humanitaire, à la libération des prisonniers politiques et des otages, et au respect du droit international.

« Depuis 21 mois, le monde entier est spectateur et témoin d’un génocide », écrit le collectif, qui accuse Israël d’empêcher l’entrée de nourriture et de médicaments, provoquant selon eux une famine de masse. La pétition en ligne, accessible sur la plateforme Change.org, relaie ces accusations et cherche à rallier un soutien international.

Un discours militant qui occulte le rôle du Hamas

Pour Jérusalem et ses soutiens, ces accusations sont à la fois infondées et dangereuses. La rhétorique du « génocide » est régulièrement employée par les milieux militants pro-palestiniens pour délégitimer Israël, mais elle est rejetée par de nombreux experts du droit international. Les opérations militaires israéliennes, rappellent les autorités, visent exclusivement les infrastructures du Hamas, responsable de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 contre Israël — plus de 1 200 morts et 250 otages.

Quant à la crise humanitaire, Israël souligne que c’est le Hamas qui détourne l’aide humanitaire, stocke les cargaisons pour ses combattants et empêche parfois la distribution de vivres à la population civile. De nombreuses vidéos, diffusées par Tsahal et confirmées par des sources internationales, montrent des combattants armés s’emparant de convois alimentaires.

Une solidarité instrumentalisée

En Guyane, cette mobilisation, qui se veut « humanitaire », reprend en réalité les éléments de langage du Hamas et de ses soutiens. L’appel à la libération des « prisonniers politiques » amalgame des terroristes condamnés pour meurtres et des civils détenus pour délits mineurs. Le texte ne fait pas non plus mention des otages israéliens encore détenus à Gaza, dont la libération est une condition incontournable de tout cessez-le-feu.

En se positionnant « aux côtés de Gaza » sans mentionner la terreur islamiste, les signataires du communiqué passent sous silence l’usage systématique des civils comme boucliers humains, la militarisation des hôpitaux et des écoles, et le refus du Hamas de reconnaître l’existence même d’Israël.

Une fracture politique qui dépasse la Guyane

Ce type d’initiative illustre une tendance plus large : en France comme ailleurs, certains collectifs locaux instrumentalisent la cause palestinienne pour mener des campagnes politiques ou religieuses. Mais pour les défenseurs d’Israël, ces mobilisations fragilisent le vivre-ensemble en important au cœur des sociétés européennes un conflit qui trouve ses racines dans la stratégie d’anéantissement menée par le Hamas et soutenue par l’Iran.

À mesure que l’Assemblée générale de l’ONU approche, ces appels risquent d’alimenter la pression internationale sur Israël, alors même que le pays continue de réclamer un principe simple : aucune paix durable n’est possible tant que le Hamas n’aura pas été désarmé et que les otages israéliens ne seront pas rendus à leurs familles.

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