Cinq figures majeures de la gastronomie israĂ©lienne se lancent dans une expĂ©rience inĂ©dite : cuisiner casher. Le projet, organisĂ© Ă lâhĂŽtel InterContinental David de Tel-Aviv, promet une rencontre rare entre excellence culinaire et respect des lois alimentaires juives.
Câest un Ă©vĂ©nement que les amateurs de gastronomie attendaient sans vraiment y croire.
Pour la premiÚre fois, cinq chefs israéliens de renommée internationale, souvent associés à une cuisine non casher, ont accepté de participer à un projet culinaire entiÚrement conforme à la halakha.
Pendant cinq jours, chacun dâeux dirigera un dĂźner gastronomique Ă cinq plats, servi dans un espace spĂ©cialement conçu pour lâoccasion, au cĆur de lâhĂŽtel InterContinental David Ă Tel-Aviv.
Le projet est porté par les plateformes Round Tables, Datilicious et toMix, en partenariat avec la société de crédit MAX.
Son ambition : rapprocher le monde de la grande cuisine et celui du public religieux, sans compromis sur la créativité.
Un casting de prestige
Les participants ne sont pas des inconnus : Moshik Roth, Erez Komarovsky, Anar Ben Rafael-Furman, David Biton et Tomer Tal figurent parmi les noms les plus respectés de la scÚne gastronomique israélienne.
Chacun apportera sa signature, son savoir-faire et sa personnalité à un menu original imaginé pour ce projet.
Les dĂźners auront lieu sur cinq soirĂ©es consĂ©cutives, du 30 novembre au 4 dĂ©cembre, Ă raison de deux services par soir â Ă 18h30 et 21h30.
Chaque repas comprendra cinq plats, proposés au tarif de 349 shekels par personne.
Moshik Roth : le retour du maĂźtre
Le premier Ă ouvrir le bal sera Moshik Roth, le 30 novembre.
Chef multi-étoilé, il reste à ce jour le seul Israélien ayant obtenu deux étoiles Michelin pour sa propre table aux Pays-Bas.
De retour en IsraĂ«l depuis plusieurs annĂ©es, il est aussi connu du grand public pour son rĂŽle de juge dans lâĂ©mission âJeux de chefsâ sur Reshet 13.
Son menu casher promet de mĂȘler haute technique et Ă©motion, dans un exercice inĂ©dit pour celui qui a longtemps Ă©voluĂ© loin des contraintes religieuses.
Erez Komarovsky : lâĂąme du pain
Le 1er décembre, le relais sera pris par Erez Komarovsky, considéré comme le pÚre de la boulangerie israélienne moderne.
Fondateur de la marque âLehem Erezâ, auteur de nombreux ouvrages et professeur dans son Ă©cole culinaire du GalilĂ©e, il est aussi lâun des premiers Ă avoir valorisĂ© les produits du terroir local.
Dans ce projet, il partagera sa vision dâune cuisine simple, enracinĂ©e, mais profondĂ©ment spirituelle.
Anar Ben Rafael-Furman : lâinnovation locale
Le 2 décembre, place à Anar Ben Rafael-Furman, chef créatif passé par les cuisines de Ran Shmueli avant de lancer ses propres établissements à Tel-Aviv : Monar, Daba et Igra Rama.
Il sâest fait connaĂźtre pour ses plats audacieux inspirĂ©s de la cuisine israĂ©lienne contemporaine.
Pour cette édition casher, il adaptera certaines de ses créations emblématiques, un défi à la fois technique et symbolique pour un chef habitué à travailler sans restrictions alimentaires.
David Biton : lâĂ©lĂ©gance du dĂ©sert
Le 3 décembre, ce sera au tour de David Biton, chef du prestigieux Six Senses Shaharut, dans le Néguev.
Reconnu pour sa philosophie culinaire centrée sur les produits locaux et les circuits courts, il cultive dans le jardin du resort les herbes et légumes utilisés dans ses plats.
Sa participation incarne le lien entre le raffinement gastronomique et la nature israélienne, dans une approche respectueuse du rythme de la terre.
Tomer Tal : la perfection en héritage
Enfin, le 4 dĂ©cembre, Tomer Tal, lâun des chefs les plus primĂ©s du pays, clĂŽturera la sĂ©rie.
Ancien second de Haim Cohen, il a dirigé pendant six ans la célÚbre George & John, classée parmi les 50 meilleures tables du Moyen-Orient trois années consécutives.
Son travail mĂȘle technique française, influences mĂ©diterranĂ©ennes et esthĂ©tique contemporaine.
Pour lui, ce projet reprĂ©sente un retour aux racines, lâoccasion de faire dialoguer tradition et innovation autour de la cacherout.
Quand la création rencontre la foi
Les repas seront accompagnĂ©s de desserts rĂ©alisĂ©s Ă partir des produits CowFree de Strauss, Ă©laborĂ©s sans ingrĂ©dients dâorigine animale mais contenant des protĂ©ines de lait.
Cette particularitĂ© les rend adaptĂ©s Ă un public casher mais non allergique, illustrant la recherche dâun Ă©quilibre entre modernitĂ© et respect des rĂšgles.
Chaque chef a dĂ» adapter ses techniques, modifier ses associations de saveurs et apprendre Ă composer avec les contraintes religieuses.
Loin dây voir une limitation, plusieurs dâentre eux parlent dâune source dâinspiration nouvelle.
« Cuisiner casher, câest revenir Ă lâessentiel. Cela oblige Ă repenser chaque geste, Ă redĂ©couvrir les bases du goĂ»t », confie un membre de lâĂ©quipe organisatrice.
Une expérience culturelle autant que culinaire
Pendant les cinq jours du festival, les menus seront Ă©galement disponibles Ă la Mena Goldie Delicatessen, oĂč certaines crĂ©ations des chefs seront mises en vente.
LâĂ©vĂ©nement ambitionne de rassembler un public large, religieux et laĂŻc, autour de lâidĂ©e que la cuisine israĂ©lienne peut allier excellence et cacherout sans compromis.
Dans une sociĂ©tĂ© oĂč la gastronomie est souvent perçue comme un marqueur identitaire, ce projet agit comme un pont entre les mondes.
Sous les lumiĂšres de Tel-Aviv, la rencontre entre la haute cuisine et la tradition juive prend des airs de dialogue national â une cĂ©lĂ©bration du goĂ»t, du respect et du savoir-faire.
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RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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