Quand l’antisĂ©mitisme s’invite jusque dans les hĂŽpitaux europĂ©ens : le boycott des mĂ©dicaments israĂ©liens

Un simple geste, filmĂ© dans un hĂŽpital italien, a suffi Ă  dĂ©clencher une onde de choc : une mĂ©decin et une infirmiĂšre ont Ă©tĂ© surprises en train de jeter Ă  la poubelle des mĂ©dicaments du groupe israĂ©lien Teva, dans un acte de protestation « symbolique » contre la guerre Ă  Gaza. La scĂšne, largement relayĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, a provoquĂ© l’indignation des communautĂ©s juives et la condamnation d’une partie du corps mĂ©dical.

Ce n’est pas un cas isolĂ©. Quelques jours plus tard, en Irlande, 57 pĂ©diatres du rĂ©seau hospitalier CHI ont signĂ© une lettre appelant Ă  cesser d’acheter des mĂ©dicaments produits par Teva, invoquant une « responsabilitĂ© morale » face Ă  ce qu’ils qualifient – abusivement – de « gĂ©nocide Ă  Gaza ». L’un des signataires, le Dr Thomas Donnelly, a mĂȘme affirmĂ© : « Nous ne pouvons pas continuer Ă  ĂȘtre complices de ces actes de barbarie contre des enfants ».

Une stigmatisation qui franchit la ligne rouge

Pour beaucoup, ces gestes traduisent une dĂ©rive inquiĂ©tante : l’importation du conflit israĂ©lo-palestinien jusque dans les couloirs des hĂŽpitaux europĂ©ens. « Les mĂ©dicaments sont essentiels Ă  la vie. Ils ne peuvent pas devenir un instrument de propagande politique », alerte le Dr Daniel Radzik, pĂ©diatre juif de Venise et membre de l’Association mĂ©dicale juive en Italie. Dans un entretien, il a exprimĂ© son dĂ©sarroi face Ă  la montĂ©e d’un climat hostile : « Ce qui me fait le plus mal, c’est la bĂȘtise. Les gens reprennent sans critique ce qu’ils lisent dans la presse militante, sans vĂ©rifier les sources. Dans mon entourage, j’ai perdu des amis proches qui ont rĂ©vĂ©lĂ© des opinions ouvertement antisĂ©mites ».

Selon lui, l’affaire italienne n’est pas un accident : « Le geste visait clairement Ă  encourager le boycott des produits israĂ©liens. Plusieurs pharmacies commencent mĂȘme Ă  refuser de vendre les mĂ©dicaments de Teva. C’est grave et honteux : ces traitements sauvent des vies ».

L’instrumentalisation de la santĂ© publique

Les accusations portĂ©es contre Teva relĂšvent du dĂ©tournement idĂ©ologique. Multinationale israĂ©lienne prĂ©sente dans plus de 60 pays, Teva est l’un des leaders mondiaux du mĂ©dicament gĂ©nĂ©rique【https://fr.wikipedia.org/wiki/Teva_Pharmaceutical_Industries】. Lier directement ses impĂŽts ou ses dons Ă  des « crimes de guerre » relĂšve de la rhĂ©torique politique, non de l’analyse juridique. Mais le procĂ©dĂ© est efficace : il associe le nom d’une entreprise israĂ©lienne Ă  l’idĂ©e de « complicitĂ© dans un gĂ©nocide », ce qui nourrit le boycott et lĂ©gitime les campagnes anti-israĂ©liennes.

Comme le souligne Infos-Israel.News, « le danger de ces campagnes n’est pas seulement Ă©conomique : il est symbolique. Elles visent Ă  dĂ©lĂ©gitimer l’existence mĂȘme d’IsraĂ«l en attaquant toutes ses expressions, y compris celles qui sauvent des vies ».

Une atmosphĂšre lourde en Europe

En Italie, la communautĂ© juive s’inquiĂšte d’un climat dĂ©lĂ©tĂšre. « On attend des Juifs qu’ils condamnent publiquement IsraĂ«l pour prouver leur bonne foi », confie Radzik. « C’est intenable. Les Juifs d’Europe sont pris Ă  partie comme si, dans la diaspora, ils Ă©taient responsables de la politique israĂ©lienne ». Le mĂ©decin rapporte avoir vu circuler des posts appelant Ă  « chasser les Juifs de la ville ».

Ce glissement se retrouve ailleurs : en France, en Allemagne, en Belgique, les comparaisons abusives entre IsraĂ«l et le nazisme prolifĂšrent dans les milieux universitaires et associatifs. « C’est une haine d’IsraĂ«l qui se transforme en haine des Juifs », analyse un chercheur citĂ© par RakBeIsrael.buzz.

Le devoir de réagir

Face Ă  ce climat, Radzik et ses collĂšgues ont envoyĂ© une lettre de protestation aux autoritĂ©s sanitaires italiennes, exigeant des sanctions contre les soignants qui ont jetĂ© les mĂ©dicaments. Sous la pression, les deux femmes impliquĂ©es ont prĂ©sentĂ© des excuses publiques, invoquant un « geste symbolique ». Mais l’incident illustre un problĂšme de fond : la politisation du soin, et la transformation des hĂŽpitaux en terrain de guerre idĂ©ologique.

Pour IsraĂ«l et ses alliĂ©s, la leçon est claire : il faut rĂ©pliquer systĂ©matiquement. Chaque appel au boycott doit ĂȘtre contestĂ©, chaque geste de haine dĂ©noncĂ©. Car laisser passer ces dĂ©rives reviendrait Ă  accepter que l’antisĂ©mitisme moderne s’installe jusque dans les lieux censĂ©s protĂ©ger la vie.

Comme le rĂ©sume un responsable communautaire : « Le boycott des mĂ©dicaments israĂ©liens n’est pas une protestation, c’est une mise en danger des patients. Et c’est lĂ  que la haine devient criminelle ».


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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