Quand les militants pro-Hamas de la flottille osent détourner la mémoire de la Shoah

La provocation est aussi cynique que révoltante. Hier, Lina al-Tabal, figure médiatisée du convoi maritime dit « Somoud », a publié avec d’autres activistes des photos où ils s’étaient inscrits sur le bras le numéro de téléphone de leurs avocats, avant de les diffuser sur les réseaux sociaux. Le message implicite était évident : une mise en scène macabre évoquant les tatouages infligés aux Juifs déportés à Auschwitz.

Or la comparaison est aussi fausse que honteuse. Les nazis tatouaient des numéros sur les bras des Juifs pour les déshumaniser, les réduire à des objets sans nom, les cataloguer avant leur mort par famine, maladie ou gazage. C’était l’ultime outil bureaucratique d’un système conçu pour anéantir un peuple. Ces marques n’avaient rien d’un « soutien juridique » : elles étaient le symbole d’un effacement total de l’identité.

À l’inverse, les activistes du « Somoud » ont choisi d’inscrire leurs numéros d’avocats comme élément de communication politique, un geste calculé pour capter l’attention médiatique. Rien à voir avec la terreur nazie, tout à voir avec une stratégie de victimisation instrumentalisant la mémoire juive.

Cette récupération n’est pas anodine. Depuis des années, les courants anti-israéliens s’approprient, falsifient ou inversent l’histoire de la Shoah pour nourrir leur propagande : Israël assimilé à l’Allemagne nazie, Gaza comparée à un « camp » et désormais des militants se grimant en déportés de pacotille. Ce n’est pas seulement une insulte à la mémoire des six millions de victimes juives, mais aussi une banalisation de l’extermination, réduite à un argument de campagne.

Le plus troublant, c’est cette étrange fascination : ces militants, qui accusent Israël de tous les maux, semblent incapables de s’inventer une mémoire propre et reviennent sans cesse voler à l’histoire juive ses symboles et ses blessures. Comme s’ils cherchaient désespérément à se donner une légitimité morale qu’ils n’ont pas.

Ce qu’ils révèlent en réalité, c’est une vérité simple : on ne se fabrique pas une histoire en imitant les tatouages d’Auschwitz. On ne s’invente pas une légitimité en jouant avec les fantômes de la Shoah. Et à force de falsifier la mémoire juive, ces militants dévoilent malgré eux leur propre vide moral.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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