Une nouvelle information diplomatique et sécuritaire, révélée dans l’émission « HaBoker HaZeh » de Kan Réseau B, éclaire d’un jour troublant les coulisses du dossier le plus sensible d’Israël : la restitution des dépouilles des soldats Hadar Goldin et Oron Shaul, retenues par le Hamas depuis 2014.
Source : https://www.kan.org.il
Selon cette enquête, la Turquie aurait tenté d’exercer une pression sur le Hamas pour conditionner la restitution du corps du lieutenant Hadar Goldin à un arrangement concernant les dizaines de terroristes encerclés dans le secteur connu sous le nom de “poche de Rafah”. Les révélations ajoutent une dimension diplomatique inattendue à une situation militaire déjà complexe.
Le fils d’un cadre du Hamas parmi les terroristes piégés
L’élément le plus explosif dévoilé ce matin réside dans l’identité de l’un des combattants du Hamas pris au piège dans les tunnels du quartier de Jnina, à l’est de Rafah : il s’agirait du fils de Razi Hamad, haut responsable du mouvement terroriste. L’information n’a été confirmée par les Israéliens que rétroactivement, après que des médias proches du Hamas ont annoncé sa mort suite au siège imposé par Tsahal.
Source : https://www.kan.org.il
Durant les dernières semaines, les forces israéliennes – notamment Golani et le Nahal – opèrent dans ce secteur situé du côté israélien de la ligne jaune. De nombreux terroristes s’y sont réfugiés dans un réseau de tunnels profonds, coupés de l’extérieur par des opérations de génie militaire visant à forcer ou sceller les accès.
Ce périmètre est rapidement devenu ce que les forces qualifient de “כיס רפיח”, la “poche de Rafah”, une zone entièrement bouclée où la pression militaire constante a affamé et épuisé les cellules terroristes retranchées.
Tentative d’échange : la Turquie entre en scène
D’après la source citée par Kan, Ankara serait intervenue auprès du Hamas pour empêcher toute restitution du corps de Goldin tant que les terroristes encerclés dans la poche de Rafah n’auraient pas été secourus. Un levier émotionnel et politique clair : la présence du fils d’un haut dignitaire parmi les hommes piégés.
Ce type d’ingérence n’est pas inhabituel. La Turquie, alliée politique du Hamas, tente régulièrement d’influer sur les négociations portant sur les prisonniers, les dépouilles ou les échanges indirects. Mais dans ce cas précis, Israël n’a découvert l’identité du terroriste concerné que bien après. Cela signifie que les pressions turques reposaient sur des intérêts internes du Hamas, soigneusement dissimulés aux médiateurs internationaux.
Une tentative d’évasion dramatique
La tension dans le secteur a atteint son point culminant il y a une dizaine de jours, lorsque 17 terroristes tentant de fuir vers la surface ont été immédiatement repérés. Tsahal a neutralisé 11 d’entre eux, tandis que 6 ont été capturés vivants puis transférés au Shin Bet pour interrogatoire.
Les témoignages des prisonniers décrivent l’effondrement progressif du réseau souterrain :
- nourriture presque inexistante,
- manque total d’eau potable,
- fatigue extrĂŞme,
- effondrements partiels dus aux percées du génie militaire,
- morts de plusieurs membres du groupe à cause des conditions souterraines et des actions israéliennes visant à pénétrer les tunnels.
Ces détails confirment que la “poche de Rafah” n’est pas une position défensive durable mais une trappe mortelle où les terroristes, totalement coupés du Hamas à Gaza, n’ont pratiquement plus de marge de manœuvre.
La stratégie israélienne : pression soutenue pour récupérer les dépouilles
L’affaire révèle un mécanisme stratégique essentiel : Israël ne négocie pas sous pression, et sûrement pas sous chantage impliquant la vie de terroristes armés. La doctrine reste inchangée : poursuivre la pression militaire jusqu’à obtenir une position favorable dans l’ensemble des dossiers, y compris la restitution des dépouilles de Goldin et Shaul.
Hadar Goldin, tué lors de l’opération Bordure Protectrice en 2014, est retenu depuis plus de onze ans par le Hamas. Sa famille mène une campagne inlassable pour que le gouvernement place ce dossier au centre de toute négociation régionale.
L’implication de la Turquie, telle que révélée, souligne la complexité géopolitique de ce dossier : chaque acteur extérieur tente d’exploiter la situation pour obtenir une concession stratégique, même lorsque l’impact humain et moral sur les familles israéliennes est immense.
Une fenêtre de compréhension sur les luttes internes du Hamas
Ce nouvel épisode met en lumière les fractures au sein de l’organisation terroriste. Le cas du fils de Razi Hamad révèle plusieurs éléments :
- Le Hamas ne considère pas ses combattants comme interchangeables : certains ont une valeur politique et symbolique supérieure.
- Les pressions extérieures (ici turques) sont basées sur des rivalités internes : sauver un fils de cadre, c’est préserver des équilibres de pouvoir.
- Le Hamas accepte de négocier sur des dépouilles mais refuse de sauver ses propres hommes : un message révélateur de la brutalité de son mode de fonctionnement.
Pour Israël, cette dynamique confirme l’efficacité d’une stratégie d’encerclement ferme et maîtrisée dans les zones sensibles de Rafah.
Conclusion : une bataille militaire, diplomatique et morale
L’histoire de la “poche de Rafah” n’est pas qu’une manœuvre militaire ; c’est un microcosme de la guerre plus large entre Israël et le Hamas. Les tunnels, les pressions étrangères, les négociations secrètes et les enjeux humains se mêlent dans un dossier où la moindre information peut modifier les rapports de force.
Pour Israël, la priorité reste inchangée : ramener à la maison chaque soldat, vivant ou tombé au combat, malgré les manœuvres du Hamas et de ses alliés. La tentative turque de bloquer la restitution du corps de Goldin montre à quel point ce dossier demeure au cœur d’un bras de fer international où la diplomatie, la morale et la sécurité s’entrechoquent.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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