Six membres des services de renseignement, dont un officier impliqué dans « l’affaire des documents secrets », ont déclaré avoir mené une étude sur l’implication d’un acteur étranger dans le massacre commis par le Hamas dans les localités du sud d’Israël. Ils auraient souhaité alerter le gouvernement, mais auraient été bloqués par l’armée, selon un rapport publié aujourd’hui (mercredi) par Ynet.
Les faits rapportés
Les six agents du renseignement, provenant de différentes unités d’Aman (renseignement militaire) ainsi que d’un autre organisme de renseignement dont la publication est interdite, ont mené une recherche approfondie. Ils affirment avoir identifié des preuves d’une implication étrangère dans le massacre perpétré par le Hamas. Cependant, leurs efforts pour transmettre cette information au gouvernement auraient été stoppés par la hiérarchie militaire.
Témoignages et obstacles
Selon le rapport, les officiers auraient initialement contacté un député du Likoud, Amit Levy, qui a vérifié auprès du Conseil de sécurité nationale (NSC) si un tel rapport existait. En l’absence de confirmation, ils ont transmis leurs conclusions à Ari Rosenfeld, un sous-officier impliqué dans l’affaire des documents secrets. Rosenfeld aurait ensuite tenté de faire parvenir le document au Premier ministre Benjamin Netanyahu via un intermédiaire.
Lors d’une audience judiciaire, l’avocat d’Ari Rosenfeld, Me Uri Korb, a révélé que :
- Les six agents, dont trois officiers, avaient élaboré un rapport détaillé sur des dizaines de pages, retraçant des indices remontant à 2018.
- L’armée leur aurait interdit d’utiliser le logo d’Aman, les obligeant à qualifier leur rapport d’« opinion personnelle ».
- Les officiers auraient créé un groupe WhatsApp pour discuter de leurs efforts et plaisantaient sur le risque d’être emprisonnés pour avoir transmis ces informations au gouvernement.
Contexte judiciaire
Lors de l’audience, Me Korb a déclaré que les officiers et Rosenfeld avaient tenté de contourner les canaux officiels pour alerter directement le gouvernement. Les officiers auraient été arrêtés et interrogés dans des conditions difficiles par le Shin Bet, avant d’être libérés.
L’avocate de la défense a ajouté que Rosenfeld, estimant qu’Aman fonctionnait selon une fausse conception stratégique, avait agi de manière autonome pour partager les informations cruciales. Toutefois, il n’a pas informé ses supérieurs de ses intentions, ce qui a conduit à son arrestation et à son implication dans l’affaire.
Déclarations des avocats
Les avocats de Rosenfeld ont déclaré :
« Les officiers ont tenté d’informer le gouvernement, mais ont été bloqués par Tsahal. Ils ont agi avec Ari pour éviter un autre incident similaire à celui du 7 octobre, où des alertes n’ont pas atteint le niveau décisionnel. Ces efforts ont été considérés comme contraires aux ordres, mais Ari regrette cette situation. Son cas, encore en cours, soulève des questions fondamentales sur les droits humains dans un État démocratique. »
Conclusion
L’affaire met en lumière des tensions internes au sein des services de renseignement israéliens concernant la gestion de menaces critiques et le rôle de la hiérarchie militaire dans la transmission d’informations vitales aux autorités civiles. Les prochaines étapes judiciaires pourraient déterminer si les officiers ont agi de manière légitime ou s’ils ont contourné les règles établies.