13 juin 2025, Jérusalem – L’opération israélienne contre les installations nucléaires et militaires iraniennes a provoqué une onde de choc bien au-delà du Moyen-Orient. Si les objectifs stratégiques d’Israël — empêcher la prolifération nucléaire iranienne et renforcer sa dissuasion — ont été clairement exposés, les réactions internationales mêlent prudence diplomatique, condamnations régionales, et appels au calme. Une lecture attentive montre cependant que, derrière les formules diplomatiques, peu d’acteurs contestent le fond du problème : l’Iran constitue une menace nucléaire réelle.

La Chine : entre inquiétude et posture équilibrée

Pékin a exprimé une préoccupation officielle face à l’attaque israélienne, appelant au « maintien de la paix » dans la région. Le ministère chinois des Affaires étrangères a publié un communiqué soulignant que la Chine « exhorte toutes les parties à faire preuve de retenue » et « rejette toute action unilatérale susceptible de déstabiliser le Moyen-Orient ».

Cependant, la Chine n’a pas explicitement condamné Israël, ce qui constitue une différence notable par rapport à ses positions sur d’autres conflits régionaux. Ce silence partiel pourrait être interprété comme une reconnaissance implicite du problème iranien, ou du moins comme une volonté de ne pas s’aliéner l’un de ses principaux partenaires économiques et technologiques au Proche-Orient : Israël.

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OTAN : appel à la désescalade mais prise de conscience stratégique

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a appelé les pays alliés à agir de concert pour « calmer la situation au Moyen-Orient ». Son message, tout en appelant à la désescalade, souligne que l’alliance transatlantique est consciente des risques que représente une prolifération nucléaire iranienne.

Dans son communiqué, Stoltenberg a également reconnu « la nécessité de garantir la sécurité d’Israël » — un détail passé inaperçu mais important, car il légitime indirectement le droit d’Israël à prendre des mesures préventives lorsque sa survie est en jeu.

Des analystes de l’Institut européen de sécurité à Bruxelles notent que « l’OTAN évite soigneusement de condamner l’action israélienne et semble chercher un point d’équilibre entre stabilisation et fermeté à l’égard de l’Iran. »

Allemagne : une position ferme contre le nucléaire iranien

Le chancelier allemand Olaf Scholz a réagi avec pragmatisme, déclarant que

« L’objectif fondamental doit rester que l’Iran ne puisse pas développer d’armes nucléaires. »

Bien qu’il ait exprimé sa « préoccupation » face à l’escalade, Scholz a délibérément évité toute condamnation de l’action israélienne. La position allemande reflète une compréhension profonde de l’enjeu : Berlin, moteur diplomatique de l’accord de Vienne (JCPOA), sait que la diplomatie a échoué à freiner les ambitions nucléaires de Téhéran.

La presse allemande, même modérée, commence à reconnaître que l’action israélienne pourrait avoir repoussé de plusieurs années l’échéance nucléaire iranienne, ce qui sert aussi les intérêts de sécurité européens.

Grèce : Conseil de sécurité nationale convoqué

Face à l’ampleur de l’événement, la Grèce a annoncé la convocation d’un Conseil de sécurité nationale. Ce geste n’est pas anodin : Athènes entretient depuis plusieurs années une coopération militaire étroite avec Israël, notamment en matière de défense aérienne et de formation conjointe.

Cette réunion d’urgence traduit à la fois une préoccupation pour la stabilité régionale — notamment en Méditerranée orientale — et une volonté de soutenir discrètement un partenaire stratégique.

Un diplomate grec a déclaré à Kathimerini :

« Nous comprenons les raisons qui ont poussé Israël à agir. Nous suivons les événements avec vigilance. »

Turquie : condamnation officielle, mais prudence tactique

Sans surprise, la Turquie a officiellement condamné l’attaque israélienne contre l’Iran, dénonçant une « violation du droit international » et mettant en garde contre une escalade régionale.

Ankara a réaffirmé son soutien à l’intégrité territoriale des pays de la région, mais son langage reste mesuré, comparé à ses réactions passées, notamment lors des conflits de Gaza.

Le président Erdoğan, qui a récemment renoué des relations diplomatiques avec Israël, garde une certaine prudence, conscient que le contexte régional ne permet plus de postures idéologiques rigides. La Turquie souhaite maintenir ses canaux ouverts avec Téhéran, mais également préserver ses intérêts économiques avec Israël.

Analyse : une légitimité israélienne tacitement reconnue

Au-delà des divergences de ton, un constat s’impose : aucune grande puissance n’a condamné sans réserve l’opération israélienne. Beaucoup d’États, y compris ceux exprimant des préoccupations, partagent l’objectif fondamental de prévenir un Iran nucléaire.

Israël, de son côté, continue de défendre l’opération comme un acte de défense préventive, justifié par des preuves crédibles : selon ses services de renseignement, l’Iran aurait été capable de produire jusqu’à 15 ogives nucléaires en quelques jours.

Dans ce contexte, le silence ou la prudence des capitales occidentales traduit une forme d’approbation passive. Même les appels au « calme » n’invalident pas le bien-fondé stratégique de l’attaque.

Israël entre isolement tactique et convergence stratégique

L’État hébreu savait que son action serait critiquée en surface mais comprise en profondeur. Il s’est préparé à agir seul, tout en s’assurant que le monde libre n’oublie pas l’essentiel : un Iran nucléaire serait une catastrophe globale.

Par la qualité de ses frappes, la précision de ses cibles (scientifiques, infrastructures, centres de commandement), et la retenue dans les pertes civiles, Israël a imposé sa doctrine sans provoquer de rupture diplomatique.

Conclusion : une ligne rouge affirmée, un consensus implicite

La diversité des réactions internationales n’efface pas une vérité centrale : aucun État responsable ne souhaite voir l’Iran accéder à l’arme nucléaire. En ce sens, l’action israélienne, bien que unilatérale, sert une sécurité collective élargie, y compris pour ceux qui critiquent sa forme.

Dans un monde fragmenté, Israël a pris une décision claire — stopper ce qui devait l’être avant qu’il ne soit trop tard. Et malgré les formulations prudentes, peu osent encore dire qu’il avait tort d’agir.

Carte géopolitique des pays concernés par l’opération israélienne et ses répercussions diplomatiques :

Pays directement impliqués ou visés :

  • Israël : pays initiateur de l’opération, ayant ciblé les infrastructures nucléaires et militaires iraniennes.
  • Iran : cible principale des frappes ; installation de Natanz et figures scientifiques visées.

Pays alliés ou proches d’Israël exprimant un soutien indirect ou une position modérée :

  • États-Unis : non impliqués militairement, mais reconnaissent le droit d’Israël à se défendre.
  • Allemagne : soutien tacite aux objectifs (pas d’Iran nucléaire), sans valider l’attaque elle-même.
  • Grèce : convoque un Conseil de sécurité nationale, allié militaire de plus en plus proche d’Israël.

Puissances globales exprimant une préoccupation mais sans condamnation directe :

  • Chine : appelle à la retenue, mais évite toute condamnation explicite d’Israël.
  • OTAN (regroupement de pays) : appelle à la désescalade, tout en rappelant la sécurité d’Israël.

Pays condamnant ou critiques :

  • Turquie : condamne officiellement l’attaque, mais reste prudente dans son ton en raison des liens bilatéraux avec Israël.