Alors que le gouvernement israélien concentre son énergie sur la victoire militaire à Gaza, une autre bataille se joue sur la scène internationale — et Israël en est largement absent. Depuis près de deux ans, une coalition de ministres des Affaires étrangères arabes mène une offensive diplomatique coordonnée visant à obtenir la reconnaissance unilatérale d’un État palestinien par un nombre croissant de pays occidentaux.
Ces derniers mois, le mouvement a pris de l’ampleur, avec des annonces spectaculaires de la part de dirigeants tels que Emmanuel Macron ou encore les Premiers ministres de Malte, du Canada et du Portugal. Les capitales arabes, elles, se félicitent publiquement de ces décisions, amplifiant l’effet politique et médiatique.
Une « voie de contournement » d’Israël
La commission arabo-islamique, créée en novembre 2023 au lendemain du 7 octobre, rassemble des figures influentes :
- Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abdel Rahmane Al Thani
- Le ministre saoudien Fayçal ben Farhan
- Le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi
- Le ministre égyptien Badr Abdel Aaty
- Le ministre turc Hakan Fidan
- Des représentants de l’Autorité palestinienne
Leur objectif : imposer sur la scène internationale un agenda diplomatique favorable à la cause palestinienne, sans passer par Israël. Ces ministres parcourent les capitales, rencontrent chefs d’État et Premiers ministres, et obtiennent des engagements politiques concrets.
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Israël absent du terrain diplomatique
Pendant que ces rencontres se multipliaient, Israël s’est enfermé dans une communication interne souvent contradictoire. L’absence d’une ligne diplomatique claire, notamment sur le « jour d’après » Gaza, a laissé le champ libre aux pays arabes. Résultat : un nombre croissant de gouvernements occidentaux se positionnent désormais en faveur d’une reconnaissance formelle de la « Palestine » sur les lignes de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Dr Moran Zaga, chercheuse sur le conflit israélo-palestinien, souligne : « Le monde parle une autre langue, cherche d’autres solutions. Israël pense encore qu’il est incontournable, mais de facto, les Palestiniens se rapprochent de la reconnaissance internationale ».
Changement de ton dans le monde arabe
Les déclarations officielles de pays comme l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar ou les Émirats adoptent un vocabulaire de plus en plus affirmatif. On ne parle plus seulement de paix « conformément à l’Initiative de paix arabe » : le discours met en avant la reconnaissance d’un État palestinien comme impératif moral et juridique.
Le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed, a publié dans Al-Ittihad un texte marquant :
« Ce n’est pas la fin, mais le début. Une action collective est nécessaire pour garantir les droits des Palestiniens et établir un État indépendant ». Fait notable : aucune mention d’Israël dans son texte.
Le risque pour Israël : laisser d’autres écrire le scénario
Les chiffres compilés par le groupe de recherche Tamrour-Politographie montrent une hausse constante du nombre de prises de position officielles arabes en faveur d’un État palestinien et d’une implication internationale accrue dans le conflit.
Or, comme le rappelle Dr Zaga : « Tant qu’Israël ne prend pas l’initiative d’un projet régional incluant une coopération avec d’autres pays, il subira l’agenda des autres ».
En clair, les succès militaires ne suffisent pas : sans stratégie diplomatique offensive, Israël risque d’être marginalisé dans la définition même de l’après-guerre.
ℹ️ En savoir plus : Conflit israélo-palestinien – Wikipédia, Accords d’Abraham – Wikipédia, Hamas – Wikipédia
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