Quelques jours après la disparition du vieil indigné, quelques langues se délient soulignant l’indécence des éloges démesurées que lui a rendu la Nation.
L’unanimité autour de l’icône se fissure et certains hommes et femmes libres ont commencé à parler et à écrire sur les mensonges et légendes véhiculés sans réserve.
La demande de Panthéonisation et l’hommage de la Nation ont été pour certains les gouttes qui ont fait déborder le vase.
Osons espérer qu’après ces quelques vérités révélées par des êtres éclairés, la décence reviendra et que le vieil homme ne rejoindra pas le temple des véritables Grands Hommes.
Dans cette même semaine, un dictateur a rejoint le monde de la Vérité. Hugo Chavez, le président vénézuélien est mort.
A côté de la tristesse légitime et respectable d’un peuple bercé par ses discours et endoctriné par son populisme, certaines vérités, là encore, sont bonnes à rappeler :
– La situation économique du Venezuela est dramatique, résultat d’une gestion lamentable
– les libertés sont sous contrôle et Internet régulé
– l’agriculture est exsangue et la dilapidation des richesses pétrolières font du Venezuela un état dépendant.
A côté de ces considérations économiques, nous ne pouvons ignorer les prises de position et les amitiés du Président Chavez. Sa proximité avec tous les dictateurs de la planète est un signe qui ne trompe pas. Leur présence aux obsèques est un témoignage incontestable de l’idéologie prônée par Chavez.
Hier, beaucoup de larmes emplissaient les yeux d’un peuple pauvre qui s’est laissé séduire par ce dictateur et ses discours fleuves populistes et enflammés.
Chavez en digne héritier des Fidel Castro et Bolivar a conquis le cœur d’un peuple qui se trouve aujourd’hui orphelin, et qui risque de se réveiller dans une réalité qui le plongera dans une crise économique et sociale inévitable.
La présence d’Ahmadinejad au premier rang des invités souligne bien l’aspect évident que nombre de bienpensants ont cherché à occulter.
L’antisémitisme du dirigeant venezuelien n’a jamais été caché et sa haine d’Israël a été en permanence rappelée. Pour mémoire, le 24 décembre 2005, Chavez, dans un discours sur les inégalités sociales, scandait : «Il y a dans le monde de quoi satisfaire les besoins de tous, mais dans les faits, des minorités, les descendants de ceux qui ont crucifié le Christ, les descendants de ceux-là même qui ont expulsé Bolivar d’ici, et qui l’ont crucifié à sa manière à Santa Marta en Colombie. Une minorité s’est appropriée les richesses du monde, une minorité s’est emparée de l’or de la planète, de l’argent, des minerais, des eaux, des bonnes terres, du pétrole, des richesses et ils ont concentré les richesses en peu de mains : moins de dix pour cent de la population mondiale est propriétaire de la moitié de la richesse du monde entier.»
Ces mots doivent raisonner dans nos mémoires et nous obligent à questionner son fils spirituel en France, Jean-Luc Mélenchon, pour lequel Chavez a été un véritable héros; Nous devons questionner le Ministre Victorin Lurel qui représentait la France et qui a osé déclarer que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Chavez, allant jusqu’à le comparer à un mélange du Général de Gaulle et Léon Blum. Une comparaison insultante qui provoque l’indignation et pour laquelle, il serait bon d’entendre le Chef de Gouvernement.
Le dicton » Regarde qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es » peut aussi être complété en
» Regarde qui te pleure, cela en dit long sur ce que tu as été. »
GIL TAIEB