Eduard Dolinsky, directeur général du Comité juif ukrainien, une organisation basée à Kiev représentant les Juifs ukrainiens, a tweeté vendredi une vidéo inquiétante montrant un affrontement entre des résidents ukrainiens locaux d’Ouman et un groupe de Breslev Hassidim qui venait d’arriver pour célébrer Rosh Hashanah dans leur ville.

«Les résidents d’Ouman accueillent joyeusement les pèlerins juifs», a tweeté sarcastiquement Dolinsky, notant que «la vidéo a été publiée par le député du conseil municipal d’Ouman du parti Svoboda Sergiy Alekseev.

L’Union panukrainienne ou parti «Svoboda» est un parti nationaliste radical d’extrême droite. Il est largement considéré comme un parti fasciste et antisémite.

Dans un article précédent à la même date, Dolinsky a noté que la semaine dernière a marqué le 79e anniversaire du meurtre de plus de 23 mille Juifs à Kamenets-Podolsk. C’était l’un des premiers et des plus importants massacres de l’Holocauste perpétrés lors des premières étapes de la guerre entre l’Allemagne nazie et l’Union soviétique. Les tueries ont été menées par le bataillon de police 320 de la police de l’ordre avec les Einsatzgruppen de Friedrich Jeckeln, les soldats hongrois et la police auxiliaire ukrainienne. Selon les rapports allemands nazis, en deux jours, 23 600 Juifs du ghetto de Kamianets-Podilskyi ont été assassinés, dont 16 000 qui avaient été expulsés de Hongrie. Comme le soulignent les historiens de l’Holocauste, le massacre a constitué un prélude à la solution finale conçue par les nazis à Wannsee plusieurs mois plus tard.

«Du 26 au 29 août 1941, plus de 23 000 Juifs ont été tués à Kamenets-Podolsk. Parmi les victimes se trouvaient des milliers de mères de jeunes enfants. Avant le meurtre, ils ont été volés et divisés. Ce crime a été commis par des nazis et des collaborateurs locaux : des policiers, des représentants du gouvernement, des membres de l’OUN. »