Rencontre avec Kevin Hagege, fondateur du SDT : pour une jeunesse juive militante et religieuse !

 

 

Alyaexpress-News : Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel ?

Kevin Hagege : J’ai vingt ans et je suis Ă©tudiant. J’ai obtenu mon baccalaurĂ©at et je suis actuellement en BTS informatique. Sur le plan religieux, je respecte Shabbat et les lois de la Cacherouth depuis mon enfance. En revanche, c’est durant les trois ou quatre derniĂšres annĂ©es que je me suis davantage encore rapprochĂ© de la Torah. Il m’arrive d’aller Ă©tudier Ă  la yechiva de la rue PavĂ© Ă  Saint-Paul notamment lors des pĂ©riodes de vacances. Et j’assiste trĂšs rĂ©guliĂšrement Ă  des cours de Torah.
Alyaexpress-News : Parlez-nous du mouvement dont vous ĂȘtes le fondateur. Qu’est-ce que le Service de Diffusion de la Torah ?

Kevin Hagege : Le Service de Diffusion de la Torah (SDT) est en quelque sorte une « armĂ©e au service d’Hachem ». De la mĂȘme maniĂšre que certaines organisations de la communautĂ© comme la Ligue de DĂ©fense Juive ou le Betar s’entraĂźnent et combattent l’antisĂ©mitisme, nous Ă©tudions et menons de nombreux combats mais pour diffuser le message de la Torah et faire en sorte qu’un maximum de juifs respectent ses commandements.

Le SDT attire davantage de jeunes chaque semaine. Il faut dire aussi que la plupart de nos membres ont entre 15 et 25 ans. Notre objectif consiste Ă  former de nombreux groupes de jeunes partout Ă  travers la France et IsraĂ«l pour mener Ă  bien un grand nombre de missions. Le SDT est Ă©galement actif en province de par l’existence de branches Ă  Toulouse ou Marseille. Leurs responsables disposent d’une entiĂšre libertĂ© pour organiser des actions, nouer des partenariats avec d’autres mouvements ou encore lorsqu’il s’agit de mener des campagnes de recrutement. Aujourd’hui, nous comptons 70 membres dispersĂ©s Ă  travers Paris et sa rĂ©gion, quelques uns dans chaque branche de province ainsi qu’une quinzaine en IsraĂ«l qui sont rĂ©partis dans nos sections de Tel Aviv et de JĂ©rusalem. Ceci dit, je dois reconnaĂźtre que le SDT Paris rĂ©alise aujourd’hui la majeure partie de nos actions.

Nous travaillons aux cĂŽtĂ©s de diffĂ©rentes associations ou institutions parmi lesquelles Lev Tov, Mayane, le Beth Habad ou encore Joie2vivre. Nous sommes d’ailleurs soutenus par plusieurs rabbanim tels que le rav Tordjman ou le rav Ychai.

Nos membres sont d’ailleurs issus des diffĂ©rentes sensibilitĂ©s qui composent le monde juif religieux Ă  l’image de breslev ou ‘habad, des milieux ‘hareidim et sionistes-religieux


Enfin, il me semble important de prĂ©ciser que l’objectif final du SDT, c’est de faire en sorte que Machiah arrive le plus rapidement possible.
Alyaexpress-News : A quand remonte la fondation du SDT ?

Kevin Hagege : Le SDT a Ă©tĂ© fondĂ© le 4 juin 2013 suite Ă  l’appel d’urgence du rav Ron Chaya qui avait besoin de 100 000€ pour sauver sa Yechiva dont les locaux ne correspondaient plus aux normes. Il fallait donc effectuer d’importants travaux de rĂ©novation. J’ai alors constatĂ© qu’il n’y avait aucun groupe pour mener des actions de terrain sur Paris afin de rĂ©colter de l’argent puisque la Yechiva se situait en IsraĂ«l. AprĂšs l’appel du rav Ron Chaya, j’ai contactĂ© quelques uns de mes amis afin de leur proposer d’agir. Nous avons donc pris l’initiative de concevoir des affiches qui comportaient diffĂ©rentes informations visant Ă  sensibiliser la communautĂ© Ă  notre cause. Nous avons ensuite fait en sorte de les coller Ă  travers beaucoup de synagogues et de commerces cacher. On a Ă©galement distribuĂ© des flyers. Au final, nous sommes parvenus Ă  rĂ©colter 400€ directement dans la rue grĂące aux boĂźtes de Tsedaka que nous prenions avec nous. Bien Ă©videment, cette somme ne prend pas en compte les rĂ©sultats de notre campagne d’affichage et de distribution de flyers. Finalement, la Yechiva fut sauvĂ©e et nous Ă©tions fiers d’avoir modestement contribuĂ© depuis la France Ă  apporter notre aide pour cela.
Alyaexpress-News : En quoi consistent les missions du SDT ?

Kevin Hagege : Nous sommes prĂ©sents sur plusieurs fronts mais je dois prĂ©ciser que nos membres respectent quelques rĂšgles lorsque nous sommes en mission : les filles doivent ĂȘtre « tsnioutes » tandis que les garçons portent la kippa. De plus, le recours aux insultes ou Ă  la violence est interdit en mission car ce n’est absolument pas notre rĂŽle et nous sommes lĂ  pour montrer l’exemple.

Pour revenir aux missions du SDT, je dois dire tout d’abord que nous sommes trĂšs impliquĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux. En effet, nous utilisons ces derniers pour diffuser des cours de Torah ainsi que pour sensibiliser la jeunesse juive au respect des Mitzvot.
Il nous arriver d’encourager les jeunes en postant des messages du type : « qui prend sur soi de s’habiller Tsniout ou de mettre les tefilines demain matin ? » ou bien encore « combat ton Yetser Hara, n’oublie pas min’ha ». De plus, nous organisons Ă©galement des priĂšres pour les malades. RĂ©cemment, nous avons lancĂ© un Ă©vĂšnement sur Facebook afin de mobiliser un maximum de personnes pour obtenir la « refoua chelema » d’un jeune de la communautĂ©.

Dans un tout autre domaine, nous organisons chaque mois un cours de Torah à destination des garçons et des filles qui est donné par un membre du SDT. Comme cela, les jeunes enseignent aux jeunes.

La branche israĂ©lienne du SDT s’est d’ailleurs rendue Ă  Chekhem sur le tombeau de Yossef Hatsadik pour prier.

Nous faisons Ă©galement en sorte d’aider diffĂ©rentes associations de la communautĂ© qui ont besoin de bĂ©nĂ©voles. Ainsi, il nous arrive de distribuer aux nĂ©cessiteux des colis alimentaires pour Shabbat ou lors des fĂȘtes juives telles que Pessah ou Pourim.

Le SDT propose Ă©galement un service d’aide pour les mitsvot. Par exemple, une fille Ă©tait dans l’impossibilitĂ© de tremper sa vaisselle au mikveh. Nous l’avons fait pour elle.
Nous partons également en mission pour mettre les tefilines à un maximum de personnes et nous pouvons aussi compléter un minyan en cas de nécessité.

Nous avons Ă©galement pris l’habitude de rĂ©pondre aux appels Ă  manifester de la communautĂ© notamment lorsqu’il s’agit de la lutte contre l’antisĂ©mitisme et du devoir de mĂ©moire comme ce fut le cas le 13 fĂ©vrier pour Ilan Halimi (zal) ou le 19 mars pour les victimes de Toulouse. Nos drapeaux flottaient d’ailleurs Ă  travers le cortĂšge sur la place du TrocadĂ©ro.
DerniĂšrement, nous avons mĂȘme participĂ© au rassemblement contre la Loi Lapid durant lequel il y avait trĂšs peu d’associations prĂ©sentes afin de dĂ©fendre les Yechivot et la Torah contre le service militaire obligatoire.

Enfin, nous rĂ©alisons de nombreuses actions uniques Ă  l’image de l’organisation d’une « soirĂ©e discothĂšque 100% cachĂšre » qui rĂ©pondait Ă  toutes les exigences de la Halakha ou de notre « opĂ©ration tsitsit » dont l’objectif Ă©tait –comme son nom le suggĂšre- d’offrir des tsitsit aux membres des groupes de dĂ©fense de la communautĂ© juive qui n’en avaient pas ainsi qu’à les sensibiliser Ă  cette mitsvah car on compare les franges que l’on porte aux quatre coins de notre vĂȘtement Ă  un gilet pare-balles puisqu’elles nous protĂšgent.
Alyaexpress-News : Quel rapport entretenez-vous avec l’Etat d’IsraĂ«l et le sionisme de façon plus gĂ©nĂ©rale ?

Kevin Hagege : J’aime IsraĂ«l et je pense qu’il faut apporter un soutien constant Ă  Tsahal.
Je crois que nous devons nous inspirer de la stratĂ©gie de David Hamelekh qui lui permettait d’ailleurs de gagner ses guerres : une partie du peuple priait pendant qu’une autre combattait. Selon moi, il faut que chacun puisse avoir le choix entre ces deux options. DĂ©fendre le pays avec les armes ou avec la priĂšre et l’étude de la Torah. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu beaucoup de miracles durant les guerres d’IsraĂ«l : le monde de l’armĂ©e et celui des Yechivot sont donc complĂ©mentaires.
Alyaexpress-News : Selon vous, quelles solutions faudrait-il adopter pour faire face Ă  l’antisĂ©mitisme ?

Kevin Hagege : Tout d’abord, c’est une mitsvah de la Torah de vivre sur la Terre d’IsraĂ«l donc on encourage les juifs de France Ă  rĂ©aliser leur alyah. Et tous ceux qui ne sont pas en mesure de la faire pour diverses raisons ont le devoir de rester conscient qu’un jour ou l’autre, il faudra quitter notre exil pour rejoindre IsraĂ«l. Ceci dit, et selon notre Tradition, l’étude de la Torah et la pratique des Mitzvot aident Ă  nous protĂ©ger face Ă  ceux qui nous veulent du mal.
Enfin, dans la vie de tous les jours, je considĂšre que si quelqu’un cherche Ă  nous agresser, nous avons lĂ©gitimement le droit de nous dĂ©fendre. Par contre, nous ne devons jamais tomber dans le piĂšge de la provocation ou nous en prendre Ă  des innocents.
Alyaexpress-News : Pensez-vous qu’il est possible de combattre l’assimilation qui touche une partie non-nĂ©gligeable des juifs de France et plus particuliĂšrement les nouvelles gĂ©nĂ©rations ? Et si oui, par quels moyens ?

Kevin Hagege : Le fort taux de mariages mixtes en diaspora et la perte d’identitĂ© constituent des dĂ©fis majeurs. La Torah est une garantie pour l’avenir de notre peuple car c’est notre attachement aux commandements qui nous permet aujourd’hui d’exister encore en tant que juifs. A chacun de faire ce qu’il peut pour Hachem et surtout de ne pas oublier qu’il est juif. Le meilleur moyen de se prĂ©munir de l’assimilation, c’est de respecter les commandements de la Torah. Hachem cherche Ă  ce que chacun progresse doucement sans reculer. Et si certaines choses nous paraissent trop difficiles, le simple fait de vouloir faire un effort est dĂ©jĂ  un bon dĂ©but en soi.
Alyaexpress-News : Quel regard portez-vous sur les diffĂ©rentes sensibilitĂ©s qui composent aujourd’hui le monde juif religieux ?

Kevin Hagege : Je considĂšre que chaque sensibilitĂ© du JudaĂŻsme apporte quelque chose en plus au monde juif. A titre personnel, je ne m’associe Ă  aucun mouvement en particulier mais je fais en sorte de m’inspirer des forces de chacun. Je reste convaincu que chaque sensibilitĂ© a un rĂŽle Ă  jouer qui lui est propre. Les sionistes-religieux contribuent Ă  nous faire prendre conscience de l’importance de la Terre d’IsraĂ«l, les loubavitchs sont l’exemple mĂȘme du ‘Hessed, les breslev indiquent le chemin Ă  suivre en matiĂšre de Emounah et de Simcha tandis que le mĂ©rite par excellence des orthodoxes (ou ‘hareidim) est leur Ă©tude intensive de la Torah. N’oublions pas que nous avons tous la mĂȘme Torah !
Propos recueillis par Yonatane Laïk – Alyaexpress-News

 

Vidéo de présentation du SDT :

http://www.youtube.com/watch?v=GRz8MOF4HYY


Pour entrer en contact avec le SDT :

E-mail : [email protected]
Facebook : https://www.facebook.com/servicedediffusiondelatorah
Twitter : https://twitter.com/SDTofficiel


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1 COMMENTAIRE

  1. C’est une organisation de merde ! avec des dirigeants de merde ! MĂȘme si le but en si n’est pas mauvais, le simple fait que la torah soit sur internet est dĂ©jĂ  mauvais. ca s’Ă©tudie dans des livres et non sur un ustensile impur qu’est internet ! (que j’utilise uniquement pour des besoins professionnels)