Un signal diplomatique inattendu a été envoyé ce mardi depuis le Caire. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rencontré son homologue égyptien, Badr Abdelatty, dans la capitale égyptienne. Cette entrevue, confirmée par les deux chancelleries, marque une étape importante dans le processus de rapprochement entre Téhéran et Le Caire, deux puissances régionales longtemps en froid.
Historiquement, les relations entre l’Iran et l’Égypte sont restées glaciales depuis la révolution islamique de 1979 et l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate par des islamistes soutenus par Téhéran. Si des contacts indirects existaient, la reprise d’un dialogue de haut niveau est récente, encouragée par des médiations d’Oman et d’Irak, ainsi que par l’Arabie saoudite depuis sa propre réconciliation avec l’Iran en 2023 (voir sur Wikipédia).
Selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères, la discussion a porté sur « la nécessité de préserver la stabilité régionale » et sur « la coordination pour soutenir la cause palestinienne », au moment où la guerre de Gaza exacerbe les tensions régionales. Pour Téhéran, cette rencontre s’inscrit dans une stratégie plus large de normalisation avec ses voisins arabes, après des décennies d’isolement.
Du côté israélien, ce rapprochement est suivi avec une grande vigilance. Voir l’Égypte – signataire des accords de paix de Camp David avec Israël – s’entretenir directement avec l’Iran, principal soutien du Hamas et du Hezbollah, soulève des inquiétudes stratégiques. Une coopération renforcée entre Le Caire et Téhéran pourrait peser sur les équilibres régionaux, notamment dans le dossier gazaoui où l’Égypte reste un acteur incontournable des médiations.
Reste à savoir si cette rencontre débouchera sur une reprise officielle des relations diplomatiques. Pour l’heure, les deux ministres ont insisté sur « la volonté commune de poursuivre le dialogue », sans annoncer de gestes concrets tels qu’un échange d’ambassadeurs. Mais sur l’échiquier du Moyen-Orient, chaque signe de rapprochement entre deux acteurs longtemps opposés redessine les équilibres déjà fragiles.
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