Dans une atmosphère chargée d’attentes et de tensions géopolitiques, Donald Trump et Benjamin Netanyahou se sont rencontrés pour la troisième fois en six mois à la Maison-Blanche. Cette fois-ci, au cœur de la discussion : un accord possible avec le Hamas pour la libération des otages, la guerre contre l’Iran, et la réorganisation politique du Moyen-Orient après l’effondrement du régime syrien.
Le Premier ministre israélien a profité de l’occasion pour remettre à Trump une lettre officielle de recommandation pour le prix Nobel de la paix, saluant son rôle dans les Accords d’Abraham et son engagement pour « un nouvel ordre de sécurité au Moyen-Orient ». Une mise en scène soigneusement orchestrée qui illustre une volonté partagée de transformer le chaos régional en tremplin diplomatique – ou du moins, d’en donner l’illusion.
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Un deal avec le Hamas à portée de main ?
Trump a affirmé que le Hamas “veut un accord”, et que son émissaire spécial au Moyen-Orient, Steve Witkoff, est prêt à s’envoler pour Doha dans les jours qui viennent pour sceller les termes d’un accord.
« Il y a une opportunité réelle d’arriver rapidement à un compromis », a déclaré Witkoff.
Mais un haut responsable israélien a tempéré l’enthousiasme, précisant que “les écarts entre les parties restent significatifs”, malgré l’optimisme affiché publiquement. Selon certaines sources, Hamas exige encore une large évacuation israélienne de Gaza, la réouverture du passage de Rafah, et la suppression de la fondation d’aide américaine GHF. Des demandes jugées inacceptables par Jérusalem.
Une politique de “migration volontaire” pour Gaza
La visite a également été l’occasion pour Netanyahou de défendre l’une de ses propositions les plus controversées : la “migration volontaire” des Gazaouis.
Interrogé sur ce point, Trump a laissé son homologue s’exprimer, ce dernier déclarant :
“Si les Palestiniens veulent rester, ils le peuvent. Mais s’ils veulent partir – il faut leur en donner la possibilité.”
Une vision qualifiée par Netanyahou de “choix libre”, mais que certains analystes considèrent comme une expulsion déguisée. Cette approche pourrait rallumer des tensions, y compris à l’intérieur de la coalition israélienne, où Ben Gvir et Smotrich menacent déjà de faire chuter le gouvernement s’il y a trop de concessions humanitaires.
L’Iran : une guerre, une victoire et maintenant… le dialogue ?
Le point culminant de l’entretien a été la guerre éclair contre l’Iran et la destruction par les États-Unis de trois installations nucléaires clés, une opération que Trump a qualifiée de “victoire totale et historique”. Il a révélé que Téhéran a demandé à organiser une rencontre diplomatique, signe selon lui d’un profond changement d’attitude.
“Ils ont pris un coup énorme. Ils veulent maintenant dialoguer. Nous allons nous rencontrer prochainement”, a-t-il assuré.
Netanyahou a renchéri :
“Nous avons éradiqué deux tumeurs cancéreuses : le programme nucléaire iranien et leur arsenal balistique. Mais comme toute tumeur, il faut rester vigilant pour éviter la rechute.”
Une Syrie sans Assad : vers une nouvelle stabilité ?
Autre déclaration fracassante de Trump : le régime syrien d’Assad n’existe plus. Selon lui, les sanctions ont été levées à la demande de plusieurs pays arabes, dont Israël, pour permettre une réhabilitation diplomatique de son successeur, Al-Joulani, désormais à la tête d’un régime de transition.
“J’ai rencontré le nouveau dirigeant. Il vient d’un passé difficile, mais je crois qu’il mérite une chance. Les sanctions ont été un obstacle. Nous voulons essayer la paix”, a dit Trump.
Netanyahou a confirmé que le Hezbollah a été mis à genoux et que l’Iran a été chassé de Syrie, ouvrant la porte à des accords sécuritaires inédits avec Damas. Bien qu’il ait évité de confirmer s’il existe des négociations directes avec le nouveau régime syrien, le ton optimiste de ses propos était sans équivoque.
Paix régionale, sécurité israélienne et Accords d’Abraham 2.0
Les deux dirigeants ont évoqué la possibilité de l’élargissement des Accords d’Abraham, avec des États arabes encore absents du processus. Netanyahou estime que la nouvelle réalité sécuritaire, combinée au leadership de Trump, pourrait accoucher d’un “grand accord régional”, incluant des États du Golfe, des pays africains, et même des acteurs inattendus.
“Nous avons une opportunité historique. Si l’Iran ne teste pas notre détermination, nous pouvons créer une paix qui durera des générations”, a-t-il affirmé.
🔗 Pour aller plus loin :
👉 Wikipedia – Accords d’Abraham
👉 Wikipedia – Donald Trump
Que faut-il retenir ?
- Trump affirme que le Hamas veut une trêve, et une rencontre pourrait se tenir dans les prochains jours.
- L’Iran demande une rencontre diplomatique après une frappe militaire massive américano-israélienne.
- La Syrie, sans Assad, pourrait devenir un nouveau partenaire de stabilité.
- Les négociations pour la libération des otages restent incertaines, et les écarts sont encore profonds.
- Netanyahou recommande Trump pour le Nobel de la paix, en pleine campagne régionale et diplomatique.
Malgré l’enthousiasme affiché à Washington, la situation sur le terrain reste explosive. Gaza est toujours un champ de ruines, les otages toujours entre les mains du Hamas, et les familles israéliennes n’ont pas encore reçu la moindre preuve de vie depuis des mois.
Mais une chose est sûre : Trump, redevenu acteur central du Moyen-Orient, entend écrire le deuxième chapitre de sa diplomatie, et avec Netanyahou à ses côtés, la “deal diplomacy” est de retour. Reste à savoir si elle tiendra ses promesses cette fois-ci.
Par Infos-Israel.News
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