« REPOSE EN PAIX ! » NOUS SOUHAITE OBAMA –

 

 

« Tu m’avais dit “Abandonne dans mes mains ta vie et tu auras la paix”.  J’ai donnĂ© ma vie sans regret, mais la paix n’est pas venue ! » : cette citation de Shams al-DÄ«n, Muhammad Hāfiz (« Les Ghazals »), l’un des plus grands poĂštes persans, pour introduire la rĂ©ponse Ă  la question (« En vertu du principe de Pikouah’ NĂ©fĂšch, on pourrait cependant se demander si l’exigence de paix n’a pas le pas sur ces interdits !? ») posĂ©e lors de mon prĂ©cĂ©dent article (https://infos-israel.news/2013/11/un-jour-tous-les-pays-tiendront-conseil-et-se-mettront-a-parler-de-paix-internationale-par-yehezkel-ben-avraham/)

 

On se souvient qu’en 1993, Ă  l’époque tragique d’Oslo, le Gaon Harav Ovadia Yossef avait donnĂ© instruction aux dĂ©putĂ©s de Shass de ne pas voter contre ces accords et semblait par lĂ  faire aller la Halakha dans le sens voulu des « pacifistes ». Pourtant, quelques annĂ©es plus tard, il s’opposait au dĂ©racinement des Juifs du Goush Katif ! On peut supposer que ce Sage, en raison du fait que tous ont reconnu en lui une connaissance halakhique rarement Ă©galĂ©e, ne dĂ©cidait pas Ă  la lĂ©gĂšre et que cet apparent « manque de logique » avait une bonne raison d’ĂȘtre (Je n’ai pas eu l’occasion d’étudier ce qui avait motivĂ© ces deux diffĂ©rentes prises de position !)
 peut-ĂȘtre parce que les accords d’Oslo ne consacraient qu’une « autonomie » Ă  nos ennemis (non pas un « Etat ») et s’effectuaient en Ă©change d’un traitĂ© de paix (ce qui n’était pas le cas pour l’abandon de Gaza), parce que – dans le premier cas – aucun Juif n’était jetĂ© hors de son foyer ou encore parce qu’il s’était rendu compte de la justesse des conclusions de La Fontaine (Un homme trĂšs « affable » pourtant !) dans « Les loups et les brebis » (Soit dit en passant, Ă©galement une mĂ©taphore talmudique des Nations et d’IsraĂ«l !) : « Nous pouvons conclure de lĂ  qu’il faut faire aux mĂ©chants guerre continuelle. La paix est fort bonne en soi, j’en conviens ; mais de quoi sert-elle avec des ennemis sans foi ? » – http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/les_loups_et_les_brebis.html ). Nous avons Ă©galement les propos du Rav Soloveitchik qui estimait que, vu qu’il y avait « Danger de mort », la vie de millions de Juifs passait avant tout, que le problĂšme Ă©tait hors la compĂ©tence de toute autoritĂ© religieuse et que seuls les spĂ©cialistes des affaires militaires et politiques pouvaient dĂ©cider. A l’appui de cela, il prenait l’exemple d’un malade le jour de Kippour et soulignait que, dans ce cas, la Halakha indique que c’est le mĂ©decin qui tranche quant Ă  savoir si le malade peut ou non manger. Il ajoutait qu’il y a trois interdits que nous devons respecter au pĂ©ril de notre vie – Ă  savoir : le meurtre, l’idolĂątrie et l’inceste – mais que la conservation des lieux saints n’en faisait pas partie.

 

De nombreux Sages s’inscrivent en faux contre cet avis ! D’aprĂšs Nah’manide (addenda au SĂ©fĂšr Hamitzvoth), non seulement, il nous faut garder les territoires au prix d’une guerre mais, de plus, la Torah nous enjoint une guerre offensive afin de les conquĂ©rir : « Il nous a Ă©tĂ© ordonnĂ© de conquĂ©rir le pays que D-ieu a donnĂ© Ă  nos pĂšres
 et de ne point l’abandonner aux mains d’autres peuples
 D-ieu a pris soin d’en prĂ©ciser exactement les frontiĂšres
 afin qu’aucune parcelle n’en soit dĂ©laissĂ©e ». Par ailleurs, il estime que la conquĂȘte de la Terre d’IsraĂ«l reste un devoir pour toutes les gĂ©nĂ©rations. Bien que certains affirment, Ă  ce sujet, que « la position du Rambam n’est pas aussi catĂ©gorique et la conquĂȘte du pays n’est pas considĂ©rĂ©e par lui comme une Mitzvah », d’autres par contre font remarquer que MaĂŻmonide n’a jamais dit cela, qu’il lĂ©gifĂšre lui-mĂȘme que si « l’ennemi vient saisir une terre nous appartenant, il convient de proclamer une guerre et de sonner le rassemblement au combat Ă  l’aide du chofar » (Lois sur les jeĂ»nes II, 3), qu’il emploie le terme milh’émĂšth Mitzvah (« guerre obligatoire », par opposition Ă  « guerre facultative/ milh’émĂšth rĂ©chouth », la premiĂšre Ă©tant dictĂ©e par un commandement divin et concernant la conquĂȘte du Pays selon les frontiĂšres dictĂ©es par la Torah tandis que la deuxiĂšme est laissĂ©e Ă  l’initiative du roi ou de celui qui gouverne.) et que le commentaire MĂ©guilath Esther (Commentaire sur la Michna Sota, Ch. 8), sur lequel s’appuient les premiers, note que toutes les rĂ©serves du Rambam ne valent que lorsque Eretz IsraĂ«l n’est pas sous notre domination. De plus, les premiers Poskim (« dĂ©cisionnaires »), qui ne traitaient que des lois Ă  suivre pour leur Ă©poque, ont cependant fixĂ© la halakha suivante qui s’applique Ă©galement Ă  notre Ă©poque : « Lorsque des non-juifs veulent attenter Ă  notre vie ou lorsque simplement ils franchissent la frontiĂšre pour piller, on doit leur faire la guerre ». Certes ! D’autre dĂ©cisionnaires ne mentionnent pas ce principe de pĂ©rennitĂ© (bien qu’il s’agisse d’une obligation explicite) mais tant le Rif que le Roch, le Tour et le Choulh’an Aroukh enseignent Ă©galement que « lorsqu’on veut empĂȘcher que des Ă©trangers n’occupent la Terre d’IsraĂ«l et n’en chassent les Juifs qui y habitent, c’est une Mitzvah (« obligation ») de leur faire la guerre » et mĂȘme, si nĂ©cessaire, de profaner le Shabbath pour ce faire. « L’ensemble des dĂ©cisionnaires anciens et modernes ont lĂ©gifĂ©rĂ© selon l’opinion de Nah’manide » (Pith’é techouva – anthologie des responsa rabbiniques – Choulh’an Aroukh, EvĂšn haĂ©zĂšr 75).

 

Ainsi, il n’y a aucun doute sur le fait que la Torah nous enjoint de partir en guerre pour sauver l’intĂ©gritĂ© du territoire, ainsi que l’affirment la plupart des grandes autoritĂ©s religieuses contemporaines. Le Rav Harlap, disciple du Rav Kook, prĂ©cise mĂȘme en 5687 (1926) : « Celui qui est prĂȘt Ă  renoncer Ă  une partie du pays, grande ou infime, nie par lĂ  son appartenance Ă  cette terre
Et si nous devions en arriver jusqu’à la signature d’un traitĂ© de paix international par lequel nous renoncerions Ă  une partie de nos droits sur le pays, il vaudrait mieux que les signataires tranchent leurs pouces plutĂŽt que de trancher la RĂ©sidence du Seigneur (
) De mĂȘme que celui qui affirme que toute la Torah est divine sauf tel paragraphe est considĂ©rĂ© comme hĂ©rĂ©tique, celui qui affirme que toute la Terre d’IsraĂ«l revient au peuple d’IsraĂ«l hormis une motte, nie et rĂ©tracte la saintetĂ© du pays. MĂȘme si grĂące Ă  un traitĂ© nous parvenions Ă  sauver des Ăąmes d’IsraĂ«l de la souffrance de l’exil en leur fournissant un asile dans ce qu’on appellerait un Etat Juif, cela ne nous donnerait pas le droit de trancher en cisaille ce pays qui est le cƓur du peuple juif. La Halakha dit que nul n’a le droit de porter atteinte au bien d’autrui mĂȘme au pĂ©ril de sa vie, “qu’il meure et n’assure point son salut grĂące au bien d’autrui” (NimoukĂ© Yossef page 43-44, sur Baba Kama) Ă  plus forte raison au bien qui appartient Ă  la totalitĂ© du peuple juif de toutes les gĂ©nĂ©rations. D’oĂč vient l’assurance qu’ainsi viendrait le salut ? Qui nous autorise Ă  dĂ©chiqueter le patrimoine du Seigneur ? » (Amaroth TĂ©horoth, vol. 1, page 42 et brochure Kol Haaretz 5707).

 

Mais qu’en est-il de l’opinion du Rav Soloveitchik ? Comme le faisait remarquer le Grand Rabbin Nissim, qui s’élevait contre ce point de vue, la Torah nous ordonne d’aller en guerre pour conquĂ©rir et conserver le pays
 Or toute guerre inclut le risque d’ĂȘtre tuĂ© car « on ne doit pas compter sur un miracle » et il faut donc ĂȘtre prĂȘt Ă  payer le prix du sang (la thĂšse du SĂ©fĂšr Hah’inoukh selon laquelle « l’obligation d’aller en guerre ne nous incombe que si elle peut s’accomplir sans aucun danger » ne s’applique, selon l’explication gĂ©nĂ©ralement admise, qu’au cas d’un maquisard isolĂ© agissant hors de tout cadre militaire en temps de paix) ! De plus, il nous faut rappeler qu’en cas d’attaque du territoire, mĂȘme s’il n’y a pas de danger de mort, mĂȘme si seule une ville frontaliĂšre est visĂ©e, mĂȘme si l’on sait clairement que l’agression n’a pour but que de voler de la paille, c’est une obligation de partir en guerre et mĂȘme, si nĂ©cessaire, de profaner le Shabbath pour ce faire, car, comme l’explique Rachi – « de lĂ , il serait plus facile de conquĂ©rir le pays ».

Le dĂ©bat est cependant tout thĂ©orique vu que : tous les experts et toutes les autoritĂ©s militaires s’accordent sur le fait que les frontiĂšres d’avant 67 Ă©taient extrĂȘmement dangereuses et trĂšs difficilement dĂ©fendables ; ainsi que l’ont dĂ©montrĂ© « les expĂ©riences » du traitĂ© de cessez-le-feu de 1956, des accords d’Oslo et du dĂ©racinement de Gaza, tant les promesses que les paroles, que les engagements ou les signatures donnĂ©s par les Arabes dits « palestiniens » n’ont jamais Ă©tĂ© respectĂ©s ; les forces internationales d’interposition fuient comme des lapins (SinaĂŻ, Liban, Gaza, Syrie) ou se cachent la tĂȘte dans le sable au premier coup de feu des fils d’IchmaĂ«l, voire Ă  leur premier ultimatum ; la charte du H’amas considĂšre que ce qu’ils appellent « l’entitĂ© sioniste » doit ĂȘtre Ă©radiquĂ©e, dans sa totalitĂ©, du Moyen-Orient, tandis que, chez les « modĂ©rĂ©s » (sic !) de la Moukata, la « Charte palestinienne » (MalgrĂ© qu’elle ait Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e « caduque » par un « perroquet prĂ©tentieux » – un ara fat – celle-ci n’a jamais, depuis, Ă©tĂ© abrogĂ©e et dirige toujours les pensĂ©es de Abou Abbas & consorts !) stipule que « La libĂ©ration des territoires occupĂ©s en 67 ne sera que le premier pas vers la libĂ©ration totale de la Palestine » ! Tout recul, tout abandon mĂȘme d’une ville Ă  la frontiĂšre, consisterait donc Ă  faciliter la conquĂȘte de la Terre d’IsraĂ«l et, justement, Ă  mettre en danger de mort « la vie de millions de Juifs ». En cĂ©dant Ă  un ultimatum des Nations, le gouvernement israĂ©lien transgresserait de telle façon l’un des trois interdits que nous devons respecter mĂȘme au pĂ©ril de notre vie, Ă  savoir l’interdiction de participer, mĂȘme indirectement, Ă  un (ou plusieurs millions de) meurtre(s).

 

On me parlera du principe talmudique de dina dĂ©malkhouta dina (« La loi du royaume est la loi »). L’argument ne tient pas la route ainsi que – Le sujet est vaste ! – nous le dĂ©montrerons dans un troisiĂšme article ! Quelle doit donc ĂȘtre l’attitude des nĂ©gociateurs israĂ©liens qui, Ă  leur niveau diplomatique, mĂšnent un combat existentiel pour la dĂ©fense de notre pays ? La Mitzvah 528 (SĂ©fĂšr Hah’inoukh du Ramban) la leur indique : « Ne pas trembler devant l’ennemi : La Torah nous enjoint de ne pas trembler, de ne pas ĂȘtre saisi de peur devant les ennemis lors du combat, de ne pas prendre la fuite, mais au contraire de nous dominer face Ă  eux, de nous montrer forts pour leur tenir tĂȘte (
) Ne les craignez pas, ne vous laissez, ni dĂ©concerter, ni terrifier par eux ! ». Rachi, il y a quelque huit cents ans, inaugure ainsi ses commentaires sur la Torah (BĂ©rĂ©chith I, 1) : « D-ieu fait connaĂźtre Ă  Son peuple la puissance de Ses Ɠuvres, afin de lui donner l’hĂ©ritage des nations (TĂ©hilim III, 6), si les peuples venaient Ă  dire : vous ĂȘtes des brigands, c’est par la violence que vous avez conquis la terre des sept nations, on leur rĂ©pondrait : Toute la terre appartient au Saint-bĂ©ni-soit-Il. C’est Lui qui l’a créée et Il l’a donnĂ©e Ă  celui qui est droit (IsraĂ«l – Ś™Ś©ŚšŚŚœ – peut Ă©galement se lire en deux mots : yachar El – Ś™Ś©Śš ڐڜ – ce qui signifie « droit avec D-ieu ») Ă  Ses yeux (YrĂ©myahou XXVII, 5).

Par un acte de Sa volontĂ©, Il l’a donnĂ©e Ă  ces peuples, et par un autre acte de Sa volontĂ©, Il l’a reprise pour nous la donner ». C’est cela que nous devons avoir le courage de clamer, c’est lĂ , le seul argument – s’il est prononcĂ© avec force et Ă©mouna (« foi/confiance ») – que les goyim pourront comprendre et admettre. Nous devons nous faire l’écho des fortes paroles du Rav Tsvi YĂ©houda Kook (« LĂ©maane Daat ») : « Cette terre nous appartient dans sa totalitĂ© de façon absolue et elle est inaliĂ©nable. “Elle est l’hĂ©ritage de nos ancĂȘtres” (Avoda Zara 53) suivant la parole de D-ieu Ă  Avraham notre pĂšre : “cette terre sera Ă  ta descendance” (BĂ©rĂ©chith XII, 7, 15 et 17 ; XVII, 8)
 Ă  Ytzh’ak notre pĂšre : “et Ă  ta descendance toute cette terre” (BĂ©rĂ©chith XXVI, 3-4) et Ă  Ya’acov notre pĂšre : “cette terre Ă  toi et Ă  ta descendance” (BĂ©rĂ©chith XXVIII,13 ; XXXV, 12 ; ChĂ©moth VI, 8 ; XXXII, 13). C’est pourquoi les choses doivent ĂȘtre formulĂ©es clairement et dĂ©finitivement : il n’y a pas de territoires arabes et de terres arabes, mais des terres d’IsraĂ«l, patrimoine de nos ancĂȘtres. D’autres sont venus et s’y sont installĂ©s sans notre autorisation et en notre absence, nous avons toujours considĂ©rĂ© cette terre comme la nĂŽtre, et avons constamment protestĂ© contre sa violation cruelle et artificielle, nous avons le devoir de la libĂ©rer, et nous ne l’abandonnerons pas. La tradition orale arabe mentionne notre retour Ă  la fin des temps, et ceci est Ă©galement Ă©crit dans le Coran. D’autre part, ceci fut confirmĂ© par la SociĂ©tĂ© des Nations aprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, et telle fut la dĂ©claration de Lloyd George Ă  savoir que ce pays, dans l’intĂ©gralitĂ© de ses frontiĂšres bibliques, revient de plein droit au peuple juif
Nous n’avons pris aucun pouvoir politique des mains des Arabes, qui habitaient cette terre dans sa dĂ©solation ; nous sommes revenus chez nous lorsque le gouvernement Ă©tranger alors au pouvoir s’est Ă©croulĂ©, et ceci avec l’autorisation et suivant la dĂ©cision des nations entre les mains desquelles le pays se trouvait alors de fait. Elles reconnurent avec droiture l’imprescriptibilitĂ© de nos droits sur cette terre. Dans un document Ă©crit, les Arabes du pays reconnaissaient Ă©galement ce fait vĂ©ridique que nous ne leur avons pris aucun pouvoir  »

C’est cela que devraient dire aux Nations nos reprĂ©sentants
 Faute de quoi, en tombant dans le piĂšge que l’ancien chef d’Amalek a appelĂ© « La paix des braves », nous risquons – D-ieu prĂ©serve ! – d’expĂ©rimenter (pour faire un mauvais jeu de mots anglo-français) « La paix des graves » (La paix des tombeaux) !

 Par YĂ©h’ezkel Ben Avraham pour Alyaexpress-News

* Cet article s’est largement inspirĂ© d’une excellente compilation de divers textes, rassemblĂ©s par le Rav A. YĂ©hochoua Zuckerman dans « Le Retour – Le sionisme dans la ligne de la Tradition », Editions Eliner – O.S.M., DĂ©partement de l’Education et de la Culture par la Torah dans la Diaspora – 1993.


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