Par la rédaction | 26 juin 2025
À peine la trêve signée avec Israël entrée en vigueur, le régime iranien concentre désormais ses efforts sur un objectif prioritaire : empêcher un soulèvement populaire. Entre déploiement de troupes, vagues d’arrestations et exécutions, Téhéran montre clairement qu’il redoute davantage ses propres citoyens que ses ennemis extérieurs.
L’ennemi intérieur : les Iraniens eux-mêmes
Selon des sources concordantes rapportées par Reuters, les forces de sécurité iraniennes ont été massivement redéployées dans les zones sensibles du pays, notamment dans les provinces kurdes à l’ouest, historiquement marquées par l’opposition au régime. Des barrages routiers, des fouilles corporelles et des contrôles de téléphones sont en place. Des unités du Basij – la milice paramilitaire connue pour sa brutalité – ainsi que les Gardiens de la Révolution, sont en état d’alerte maximale.
Arrestations massives et pendaisons
L’ONG HRNA (Agence de presse des droits humains) rapporte que plus de 700 personnes ont été arrêtées depuis le début des frappes israéliennes. Ce mercredi, trois prisonniers politiques kurdes accusés d’espionnage pour Israël ont été exécutés à Urmia, près de la frontière turque. Le régime affirme traquer non seulement des « agents sionistes » mais aussi des séparatistes, notamment les Moudjahidines du peuple et les groupes armés kurdes.
L’opposition sous terre
À l’intérieur du pays, les militants adoptent un profil bas. Un défenseur des droits humains basé à Téhéran confie à Reuters :
« Nous faisons très attention. Le régime attend la moindre excuse pour frapper. »
Des dizaines de militants ont été convoqués, interrogés, emprisonnés ou menacés. Même les écoles et les zones industrielles des provinces kurdes sont fouillées.
Une diaspora qui appelle à la révolte
En exil à Londres, Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix en 2003, appelle à renverser pacifiquement le régime :
« Cette guerre a montré que la République islamique n’est qu’un tigre de papier. Le peuple iranien a vu sa faiblesse. »
Elle affirme que l’absence totale du Guide suprême Ali Khamenei, réfugié selon des sources dans un bunker souterrain pendant les frappes israéliennes, a porté un coup fatal à la légitimité du régime :
« Le peuple ne suivra plus un dirigeant qui se cache dans les moments de crise. »
Le régime aux abois
Le contraste est saisissant : alors que la guerre contre Israël devait être un moment de rassemblement national, elle s’est soldée par un sentiment d’humiliation chez de nombreux Iraniens. Le projet nucléaire, fierté du régime, a été ravagé ; les frappes ont exposé la vulnérabilité militaire de la République islamique ; et la scène internationale regarde ailleurs.
Les forces armées ont été envoyées vers les frontières avec l’Irak, l’Azerbaïdjan et le Pakistan pour prévenir toute infiltration d’opposants ou de combattants. Les groupes armés kurdes depuis l’Irak rapportent déjà l’arrestation de certains de leurs membres.
Un climat explosif
Fatemeh Ahmad, militante du groupe PJAK, a recensé plus de 500 arrestations dans les régions kurdes depuis le début de l’offensive israélienne. Selon elle :
« Le régime agit dans la peur. Il sait qu’après sa défaite militaire, une insurrection populaire est plus probable que jamais. »
Reza Pahlavi, héritier du dernier Shah d’Iran, a également appelé cette semaine, depuis Paris, à un soulèvement populaire.
« L’heure est venue pour les Iraniens de reprendre leur destin en main. »
En résumé
- 700+ arrestations depuis le début des frappes
- 3 exécutions publiques mercredi
- Déploiement massif de troupes dans les régions kurdes
- Contrôles accrus dans les villes et aux frontières
- L’opposition intérieure paralysée, mais la colère monte
- Appels à la révolte depuis l’exil, avec Shirin Ebadi en figure de proue
🕯️ « Le régime veut montrer sa force. Mais il révèle sa peur. » – Activiste kurde à Sanandaj
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