Les responsables américains ont dit sur Fox News ce mardi soir que le président Vladimir Poutine a déployé ses missiles sol-air SA-23 en Syrie.
En outre, le Ministère de la Défense russe a publié une déclaration, disant qu’il a aussi déployé un système de missiles S-300. Tout cela arrive après que Poutine ait déclaré qu’il gèle l’accord de plutonium entre les Etats-Unis et la Russie, une décision qui aurait été provoquée par les pourparlers de gel des États-Unis avec les Russes sur la Syrie, ainsi que d’autres « actions hostiles ».
Les responsables américains ont affirmé que ces systèmes de missiles ont été mis en place pour repousser les attaques par les Etats-Unis ou ses membres de la coalition. Le système de missile, qui peut atteindre n’importe quelle cible dans un rayon de 240 kms, a été mis en place à la base militaire russe de Tartous, en Syrie. Les missiles et leurs composants sont encore dans leurs caisses et ne sont pas encore opérationnels.
Les responsables américains ont affirmé que c’est la première fois que les missiles SA-23 sont déployés en dehors de la Russie. Les Russes ont envoyé le S-400 vers la Syrie après que l’un de leurs avions ait été abattu par la Turquie.
Le SA-23 peut tirer deux types de missiles différents. Un missile plus petit est utilisé contre les avions et les missiles de croisière, connu par l’OTAN comme le Gladiator. Le plus grand missile est utilisé contre les missiles balistiques et brouille le système radar des avions. Les deux missiles utilisent le même type d’ogive contenant plus de 136 kgs d’explosifs, selon le site military-today.com.
Bien que le but n’est pas clair, un responsable américain a demandé ironiquement, « Nusra n’a pas une force aérienne » ? en parlant du groupe al-Qaïda lié en Syrie. Daesh a également affirmé posséder un drone et des missiles de croisière. Par conséquent, les responsables américains voient le déploiement du missile SA-23 en Syrie comme un signe que la Russie dirige ses actions pour se protéger contre toute attaque potentielle des États-Unis ou de ses alliés.
Les actions russes reflètent censément une déclaration commune aux fonctionnaires à Londres et à Washington car selon la Russie, les deux pays utilisent « des moyens non-diplomatiques » pour arrêter les Russes et les Syriens qui bombardent les quartiers de l’Est d’Alep comptant depuis ces opérations plus de 350.000 civils syriens.
Il est possible que la déclaration ci-dessus faisait référence à des actions militaires qui cherchent à atteindre plusieurs objectifs, le premier d’entre eux étant de neutraliser et de diminuer les attaques des hélicoptères de la Force aérienne syrienne, qui largue des bombes à canon non guidées sur la population civile.
Un autre objectif est la probabilité d’arrêter les livraisons russes de missiles bunker dans la région d’Alep qui a déjà tué des dizaines de civils qui se protègent dans des abris dans la région d’Alep.
Ce dernier objectif pourrait être appliqué par les Etats-Unis par un tir des missiles balistiques sur les bases des forces aériennes russes et syriennes ou le tir sur des avions russes et syriens eux-mêmes. En effectuant une telle attaque, les Etats-Unis ne seraient pas obligés de participer à des combats directs, soit sur le sol ou dans l’air.
Les États-Unis pourraient aussi utiliser des missiles balistiques non nucléaires à cet effet, ou utiliser des missiles de croisière qui sont déjà déployés sur les navires de la Sixième flotte, qui patrouille à l’est de la mer Méditerranée. Les missiles russes de défense aérienne sont conçus pour se défendre contre les missiles de croisière semblables à ce que les États-Unis ont dans leur arsenal.
La différence, cependant, entre le système de missiles S-400 anti-avions que la Russie a déployé après que l’un de leurs jets a été abattu par la Turquie l’année dernière et les missiles SA-23 , est que le SA-23 est conçu pour la défense contre le vol à basse altitude des avions et des missiles, par opposition à des missiles balistiques qui vont à une altitude beaucoup plus élevée.
La présence de ces deux types de missiles sur le sol syrien diminue le facteur de dissuasion contre la Syrie et le Hezbollah, et l’Iran. Tout cela à un moment où personne ne sait si les Américains vont commencer les opérations au sol en Syrie.
La question d’Israël avec ces missiles de défense aérienne russes en Syrie est que les avions israéliens qui volent dans l’espace aérien israélien ou sur la mer qui sont de « retour après une opération » sur des cibles en Syrie ou au Liban risquent d’être abattus. Les Russes peuvent également choisir d’utiliser ces missiles contre des avions de guerre israéliens effectuant d’autres opérations dans la région.
Dans un effort pour aller vers la désescalade, le Conseil de sécurité des Nations unies a discuté lundi sur une proposition de cessez-le-feu à Alep. La Russie, pour sa part, a déclaré qu’il n’a pas l’intention de soutenir la mise à terre de ses avions de combat.