Par Infos-Israel.News – 28 juin 2025
L’Eurovision, cet événement musical annuel censé unir les peuples autour de la chanson, pourrait bien se transformer en terrain de bataille géopolitique. À la veille d’une réunion cruciale du Conseil de l’Union Européenne de Radiodiffusion (EBU), la question de l’exclusion d’Israël de la compétition s’impose comme l’un des sujets les plus brûlants à l’ordre du jour. Une première historique qui en dit long sur les glissements politiques qui gangrènent la scène culturelle européenne.
Quatre pays en croisade contre Israël
Ce jeudi, à l’occasion de la réunion trimestrielle de l’EBU, l’organisation qui chapeaute l’Eurovision, les représentants des télévisions publiques de plusieurs pays membres – principalement l’Islande, l’Irlande, la Slovénie et l’Espagne – comptent soulever officiellement la question de l’avenir de la participation israélienne au concours. Le timing n’est pas anodin : à peine quelques semaines après la polémique de l’édition 2025 qui s’est tenue à Bâle, marquée par des manifestations, des controverses diplomatiques, et des appels au boycott.

La chaîne publique islandaise RÚV, par la voix de son directeur général Stefan Eiríksson, a confirmé ce week-end que la question serait débattue « dans le cadre du bilan global de l’Eurovision 2025 ». L’Irlande avait déjà annoncé en mai, par l’intermédiaire de la RTÉ, avoir reçu l’engagement de l’EBU d’un « débat plus large entre membres » concernant Israël.
Quand la musique devient un prétexte à la censure
Il convient de se poser une question cruciale : Israël est-il véritablement le problème de l’Eurovision, ou est-ce que ce concours est devenu l’arène d’un militantisme politique masqué sous couvert de bonnes intentions humanitaires ?
Car ce ne sont pas les performances d’Israël sur scène qui posent problème – la participation de Yuval Raphael cette année à Bâle a même été saluée pour sa qualité artistique – mais bien la montée des pressions politiques exercées en coulisses, au nom de positions antisionistes, souvent déguisées en plaidoyers pour les droits humains.
Des pays comme l’Espagne, qui font partie du « Big Five » (les cinq plus gros contributeurs financiers du concours), ont même évoqué un retrait pur et simple si Israël n’est pas suspendu. La menace est lourde de sens. Il ne s’agit plus ici de musique, mais de chantage diplomatique, d’autant plus hypocrite que ces mêmes pays ne soufflent mot sur la participation de nations impliquées dans des conflits autrement plus sanglants.
EBU sous pression – changement de direction et période d’incertitude
Le moment choisi pour cette offensive n’est pas anodin. L’EBU traverse une période de transition délicate : Martin Österdahl, le superviseur exécutif de l’Eurovision et du Junior Eurovision, vient d’annoncer son départ après cinq années à la tête du concours. Son mandat fut marqué par de nombreuses crises : la relance post-COVID, l’organisation de l’édition 2023 pour l’Ukraine à Liverpool, ou encore l’exclusion rocambolesque du représentant néerlandais cette année, accusé sans preuve d’avoir agressé une photographe en coulisses.
Dans un contexte aussi instable, la tentative de remise en cause de la participation israélienne pourrait bien servir de tremplin à certains pour redéfinir les équilibres de pouvoir au sein de l’EBU.
Une exclusion qui remettrait en cause les fondements de l’Eurovision
L’éviction potentielle d’Israël ne serait pas seulement une injustice criante – ce serait une rupture de l’esprit même de l’Eurovision. Depuis son adhésion en 1973, Israël a toujours été un membre actif, respecté et apprécié, remportant la compétition à plusieurs reprises. Son éviction enverrait un message clair : la politique prend désormais le pas sur la culture, la partialité sur la diversité.
Cela serait aussi une dangereuse victoire pour les campagnes de boycott systématique qui ciblent l’État hébreu sur toutes les scènes internationales, sportives, universitaires, économiques et culturelles. Une dérive préoccupante à laquelle Donald Trump, fervent défenseur de la souveraineté israélienne et promoteur des accords d’Abraham, n’aurait jamais souscrit. L’ancien président, qui a replacé la vérité et la fermeté au cœur de la diplomatie au Moyen-Orient, nous rappelle que le Moyen-Orient ne se pacifie pas par des concessions, mais par la force de la dissuasion et des alliances.
Le deux poids deux mesures européen
On peut légitimement se demander : pourquoi Israël serait-elle sanctionnée pour défendre sa sécurité contre des organisations terroristes comme le Hamas (voir Wikipédia – Hamas) ? Pourquoi des États qui répriment la liberté d’expression ou emprisonnent des journalistes à tour de bras ne font-ils pas l’objet du même zèle moral ? C’est là que l’on mesure l’hypocrisie de certaines élites culturelles européennes.
Le Moyen-Orient ne se résume pas à des slogans de manifestation. Il s’agit de vie, de souveraineté, de culture enracinée dans l’Histoire.
Israël : un phare de diversité artistique, pas une cible
Le monde culturel devrait au contraire célébrer la participation israélienne comme un exemple d’ouverture. L’Eurovision est un miroir – et il est inquiétant de constater que ce qu’il reflète aujourd’hui, c’est l’érosion du bon sens et de la tolérance sous les coups de boutoirs idéologiques.
Israël doit non seulement rester dans l’Eurovision, mais être soutenue activement par ceux qui croient encore en une Europe de la culture, et non en une Europe du boycott sélectif. À l’heure où les tensions régionales s’aggravent, l’Europe ne doit pas céder à ceux qui confondent la scène musicale avec le champ de bataille politique.
Rendez-vous jeudi. Et espérons que la musique l’emporte.
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