Lundi soir, en sortant de son travail, Séverine a été victime d’une agression brutale. Son nez a été fracturé par ses assaillants, comme en atteste une photo prise par la victime elle-même.

« Mon mari ne voulait pas que je parle de cette agression par peur des représailles. Mais moi, je ne peux plus garder le silence. Regardez ce qu’ils m’ont fait ! Je suis méconnaissable. »

Séverine, opticienne de 44 ans au centre commercial Les Flanades à Sarcelles (Val-d’Oise), raconte l’épisode traumatisant qui a bouleversé sa vie ce lundi 18 novembre au site le Point.fr. De nature enjouée et extravertie, elle ne s’attendait pas à une telle violence. « Il était exactement 19 h 13 quand j’ai quitté mon magasin. Il n’y avait pas d’éclairage public à cet endroit en raison de travaux. Je rejoignais ma voiture sur un parking isolé lorsqu’un homme m’a attrapée et étranglée avec une extrême violence. »

Sa respiration coupée, Séverine a perdu connaissance. Avant de sombrer, elle a entendu son agresseur crier à son complice : « Sa montre, sa montre ! »

Lorsqu’elle reprend ses esprits, elle se trouve seule près de sa voiture, sans chaussures et dépouillée de sa montre Rolex Datejust 41 Wimbledon, d’une valeur estimée à 15 000 euros.

« Mon visage était méconnaissable »

En chaussettes, blessée et en état de choc, Séverine hurle à l’aide. « Personne ne m’a entendue. Je me sentais encore en danger. » Elle trouve refuge dans le centre commercial où des commerçants, horrifiés par son état, lui portent secours. « Mon nez était complètement déplacé sur le côté. »

Les secours interviennent rapidement pour la prendre en charge. Cependant, elle reste hantée par l’absence de souvenirs précis de ce qui s’est passé au sol. « Les caméras de surveillance pourront peut-être m’apporter des réponses. »

Le lendemain, elle se rend au commissariat de Sarcelles pour porter plainte contre X pour vol avec violences. Une enquête est en cours, confirme le parquet de Pontoise, tandis que son incapacité totale de travail doit encore être déterminée.

« Pourquoi moi ? »

Outre les blessures physiques – nez cassé, visage en sang, douleurs au cou dues à l’étranglement – Séverine souffre aussi psychologiquement. « J’ai peur de retourner au travail. Sarcelles, où je ne m’étais jamais sentie en danger, me semble maintenant hostile. Ils m’ont détruite. »

Elle envisage plusieurs hypothèses sur les motivations des agresseurs : sa montre de luxe, son exposition sur les réseaux sociaux ou encore un caractère antisémite, bien qu’elle précise : « Peut-être suis-je parano, mais je pense avoir été ciblée parce que je suis juive. »

Le parquet, toutefois, indique qu’aucun élément de l’enquête ne permet pour l’instant de corroborer cette hypothèse.

En arrêt de travail pour une durée d’au moins un mois, Séverine espère se reconstruire. « Je devrai attendre quatre mois pour être opérée du nez. Mais au-delà des séquelles physiques, cette agression m’a volé ma sérénité. J’aime mon métier, ma féminité, mes petits plaisirs. Maintenant, je vis dans la peur. J’espère que justice sera rendue. »