Nous avons tendance à considérer les menaces stratégiques (sécuritaires) émanant de Gaza comme les principales menaces pesant sur le territoire israélien, mais Gaza constitue également un défi de taille pour Israël en matière d’environnement.
La vérité amère est que plus les habitants de Gaza dépendent de leurs ressources provenant d’Israël, plus Israël dépend des « restes » venant des résidents de Gaza. Les puits d’eau locaux étaient autrefois la principale source d’eau de Gaza, mais ils ont été salés par le forage de plus de 3 000 puits, qui ont vidé l’eau douce et permis à de l’eau saumâtre de pénétrer dans les aquifères.
95 % des eaux souterraines de Gaza sont impropres à la consommation et un autre pompage draine également l’eau de l’aquifère du côté israélien.
Israël a intérêt à fournir de l’eau à Gaza, sinon ses réserves d’eau seront endommagées, contrairement à l’Égypte, par exemple. De nombreux habitants de Gaza achètent de l’eau dessalée à des fournisseurs privés, mais ceux-ci sont fournis avec parcimonie et ne sont pas accessibles à l’ensemble de la population. Par conséquent, le niveau d’hygiène dans la bande de Gaza est très médiocre, ce qui peut entraîner des épidémies. Et les épidémies, comme nous le savons, ne connaissent pas de frontières.
Le traitement des eaux usées et des déchets est également à la porte d’un autre Israël, qui souffrira de la pollution provenant de Gaza. Chaque jour, les Gazaouis envoient des centaines de milliers m3 d’égout de la bande de Gaza vers la mer. Cette pollution traverse le sous-sol, atteint les aquifères des deux côtés de la frontière et est diluée dans de l’eau potable.
Si Israël ne le traite pas, elle en sera la principale victime. Les courants marins adjacents à la bande de Gaza se déplacent vers le nord et transportent donc les eaux usées et une grande partie des déchets déversés dans la mer, directement vers les plages de Zikim, Ashdod et Ashkelon.