L’Europe brûle. Les images venues de Grèce, d’Espagne, du Portugal et de France évoquent davantage un film catastrophe qu’une réalité contemporaine. Des flammes incontrôlables ravagent des milliers d’hectares, tandis que des villages entiers sont évacués. Derrière cette tragédie environnementale se cache une crise plus profonde : celle d’un continent incapable de faire face à la combinaison explosive du réchauffement climatique et d’une gestion souvent chaotique des ressources.
Espagne : des villages réduits en cendres
En Espagne, plus de 1 500 km² sont déjà partis en fumée. À Galice, plusieurs foyers se sont rejoints pour former un brasier géant, obligeant les autorités à fermer routes et lignes ferroviaires. Le Premier ministre Pedro Sánchez a reconnu que son pays se trouvait en « risque extrême » de nouvelles catastrophes. Les chiffres sont glaçants : 14 foyers simultanés, 7 morts et des centaines de familles déplacées.
La police espagnole a déjà arrêté dix personnes soupçonnées d’avoir allumé les feux, parfois par négligence aussi banale qu’un mégot de cigarette.
Grèce : un enfer insulaire
En Grèce, les pompiers se battent toujours contre les flammes sur l’île de Chios, où plus de 100 km² ont déjà été détruits. L’île est désormais privée d’électricité et d’eau, et les équipes estiment qu’il faudra plus d’une semaine pour réparer les dégâts aux infrastructures. Le gouvernement a décrété l’état d’alerte autour d’Athènes, du Péloponnèse et de Thessalie.
France et Portugal : la ligne de feu
La France et le Portugal ne sont pas épargnés. Au Portugal, la société Avincis, qui gère la plus grande flotte d’avions de lutte anti-incendie d’Europe, signale une augmentation de 50 % des heures de vol par rapport à l’an dernier. En France, des foyers sont recensés notamment dans le sud-ouest, avec des records de chaleur dépassant 44°C.
L’Europe à genoux face au climat
Selon les données de l’Union européenne, 6 290 km² ont déjà brûlé depuis le début de l’année. Un quart de ce total se trouve en Espagne seule. Les climatologues préviennent : les incendies deviennent plus rapides, plus destructeurs et plus meurtriers, conséquence directe du changement climatique.
Mais cette crise souligne aussi la fragilité d’un continent qui se plaît à donner des leçons sur la scène internationale. L’Europe, qui se présente comme championne de l’écologie, se révèle incapable de protéger ses citoyens face à une catastrophe pourtant prévisible. Comme si les forêts de Galice et les îles grecques payaient le prix de l’hypocrisie politique.
Israël observe et alerte
En Israël, où les vagues de chaleur et les incendies sont également un défi constant, les observateurs notent avec un brin d’ironie que les Européens, prompts à critiquer la gestion israélienne des crises, ne parviennent même pas à sauver leurs propres forêts. Une piqûre de rappel : la morale internationale se consume souvent plus vite que les pins méditerranéens.
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