Une sociĂ©tĂ© Juive spĂ©cialisĂ©e dans la nourriture veut conserver les recettes de votre grand-mĂšre avant qu’elles ne soient perdues pour toujours

Dans sa maison spacieuse de cette ville de banlieue Ă  proximitĂ© de New York City, Hodak, 52 ans, qui a grandie dans une famille iranienne en IsraĂ«l, a mesurĂ© la quantitĂ© de sel et de poivre qu’elle a ajoutĂ© Ă  un ragoĂ»t. Elle a Ă©galement fait une pause pour dĂ©montrer comment dĂ©couper un morceau de bƓuf.

Sa raison pour la prĂ©cision du geste : la recette de Hodak Ă©tait enregistrĂ©e par une nouvelle organisation Ă  but non lucratif, la Jewish Food Society, qui vise Ă  ĂȘtre une archive de recettes juives du monde entier.

Sa fondatrice nĂ©e dans un kibboutz, qui a autrefois promu la culture israĂ©lienne en tant qu’employĂ©e du consulat israĂ©lien Ă  New York, s’inspire de la diversitĂ© des traditions alimentaires en IsraĂ«l et de son dĂ©sir de les conserver dans la diaspora.

«Je me suis rendu compte qu’il est urgent de saisir ces histoires parce que l’ancienne gĂ©nĂ©ration est sur le point de quitter le monde, et beaucoup de ces recettes prennent beaucoup de temps et de main-d’Ɠuvre », a dĂ©clarĂ© Naama, la  fondatrice de la sociĂ©tĂ©.

Shefi, a déclaré à JTA :
‘Ce sont des compĂ©tences qui disparaĂźtraient si personne ne pouvait les capturer de maniĂšre mĂ©thodique’.

Le projet, lancĂ© officiellement en mars et bĂ©nĂ©ficiant d’un soutien financier de plusieurs fondations juives, a ajoutĂ© plus d’une douzaine de recettes Ă  ses archives en ligne, et d’autres sont en route.
Avec les recettes, on trouve des photographies et des histoires familiales de la cuisiniÚre, ainsi que la façon dont elle a appris à faire le plat.

Chaque semaine, Shefi, ĂągĂ© de 36 ans, qui habite le Lower East Side de New York,a un rendez vous, avec l’une d’entre elles. Si la distance le permet, Shefi ou un employĂ© basĂ© en IsraĂ«l rencontrera la cuisiniĂšre en personne ; Sinon, elles communiqueront Ă  distance.

Tous les ingrĂ©dients sont mesurĂ©s et les plats sont ensuite recréés dans une cuisine d’essai et ajustĂ©s en consĂ©quence.

Bien que certains participants travaillent dans l’industrie alimentaire, Hodak est la gestionnaire et copropriĂ©taire de Taboon, un restaurant Hell’s Kitchen servant des plats inspirĂ©s du Moyen-Orient et de la MĂ©diterranĂ©e, d’autres sont des cuisiniers Ă  la maison.

Shefi a eu l’idĂ©e aprĂšs un repas de Shabbat en 2005 Ă  la maison de la grand-mĂšre de son mari qui est nĂ©e en Turquie mais a vĂ©cu en GrĂšce et en Afrique du Sud avant d’immigrer en IsraĂ«l avec sa famille.

‘Les saveurs ont vraiment reprĂ©sentĂ© toutes leurs histoires et voyages d’immigration, et de certains mondes qui n’existent plus’, a-t-elle dĂ©clarĂ©. «C’était une expression aussi vivante de mondes disparus et de souvenirs amers et doux. Il s’agissait d’un besoin, alors je lui ai dit qu’il fallait retenir au moins quelques recettes.

C’était vraiment inspirant. ‘

Shefi a toujours eu un intĂ©rĂȘt pour la nourriture, bien qu’elle ne cuisine pas chez elle.

‘La bonne nourriture ne faisait pas partie de mon enfance’, a dĂ©clarĂ© Shefi, qui a grandie dans le kibboutz Givat Hashlosha dans le centre d’IsraĂ«l.
‘Entre la salle Ă  manger commune [kibboutz] et le fait que ma mĂšre n’était pas la meilleure cuisiniĂšre au monde, la bonne nourriture Ă©tait hors de portĂ©e’.

Mais en tant que jeune fille, elle exhorterait ses parents Ă  l’emmener au Carmel Market de Tel Aviv ou dans un quartier yĂ©mĂ©nite voisin pour essayer diffĂ©rents types de cuisines.

«C’est devenu la passion de ma vie», a dĂ©clarĂ© Shefi.
En 2008, quand elle a pris son poste de consulat, elle a commencé à utiliser cette passion de maniÚre professionnelle. AprÚs avoir obtenu son diplÎme de la nouvelle école avec une maßtrise en cinéma, Shefi a été chargée de promouvoir la culture israélienne. Elle a décidé de le faire par la nourriture, accueillant des dßners à thÚme israélien, et des dégustations de vins à New York.
Elle a Ă©galement organisĂ© des voyages dans l’État juif pour les Ă©crivains amĂ©ricains.

En 2013, Shefi a lancé le projet Kubbeh, un pop-up de trois semaines dans le East Village, servant une soupe de kubbeh, un plat juif irakien contenant des boulettes de semoule remplies de viande dans un bouillon de légumes.
Le projet a reçu une vaste couverture médiatique et a amené des gens nombreux pendant de longues dégustations.

‘Le premier jour, je suis arrivĂ©e Ă  la salle Ă  2 heures du soir, j’ai vu une file de gens autour du bloc, presque comme une ligne ‘Shakespeare in the Park », a-t-elle dit, se rĂ©fĂ©rant aux performances gratuites populaires de Central Park. ‘Et j’étais Ă©tonnĂ©e que ces gens nous attendent.

Cela a duré trois semaines et les gens ont passé des heures et des heures dans la neige à attendre leur tour.

Maintenant, la Société alimentaire juive, pour laquelle Shefi travaille à plein temps, offre un moyen de combiner ses deux passions : la nourriture et la narration.

« Pendant un moment, j’étais vraiment intĂ©ressĂ©e par la narration Ă  travers le cinĂ©ma », a-t-elle dĂ©clarĂ©e. « Encore mon principal intĂ©rĂȘt est la narration, mais le moyen a changĂ© avec la nourriture ».

En plus de la sĂ©ance de cuisine hebdomadaire, l’organisation Ă  but non lucratif fait des Ă©vĂ©nements Ă  plus grande Ă©chelle, comme un seder de la PĂąque qui a prĂ©sentĂ© trois chefs juifs nĂ©s au Mexique et Schmaltzy, un Ă©vĂ©nement de rĂ©cit annuel oĂč les gens racontent les histoires derriĂšre les recettes familiales. Une Mimouna de style marocain, une cĂ©lĂ©bration pleine de pain qui a eu lieu le lendemain de la PĂąque, est en cours, a dĂ©clarĂ© Shefi.


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