Un nouveau sondage électoral vient bouleverser les calculs politiques. Alors que Netanyahou garde sa base solide, l’émergence d’une alliance Bennett–Lieberman propulse le bloc national à un niveau inattendu, tandis que Gadi Eizenkot perce au centre et que Benny Gantz s’effondre sous le seuil de survie. Une photographie brutale de la politique israélienne en 2025.
Les chiffres sont clairs. Dans une configuration où Naftali Bennett et Avigdor Lieberman fusionnent sous la bannière « Bennett 2026 – Israël Beitenou », la nouvelle formation atteint 30 mandats, dépassant même le Likoud de Benjamin Netanyahou qui se maintient à 25 sièges. De son côté, la liste hypothétique de Gadi Eizenkot obtient 10 mandats, confirmant son attrait auprès d’un électorat modéré mais sans véritable percée stratégique. Yair Golan plafonne à 11 sièges, tandis que Yair Lapid s’effondre à 8, au coude à coude avec Shas.
À droite, la cartographie reste contrastée. La puissance d’Itamar Ben Gvir (7) et celle de Bezalel Smotrich (4) témoignent d’une base fidèle, même réduite. Les partis arabes (Ra’am et Hadash-Ta’al) conservent 5 sièges chacun, confirmant leur rôle de blocage plutôt que de pivot. Mais le séisme est ailleurs : Benny Gantz et son « Bleu et Blanc » s’écrasent à 2,3 % des intentions, sous le seuil fatidique, rejoignant le sort de Balad.
Ce sondage confirme deux tendances lourdes. Premièrement, l’opposition à Netanyahou reste stable autour de 60 sièges, mais fragmentée et sans leadership clair. Deuxièmement, l’espace centriste israélien est en recomposition permanente, incapable d’incarner une alternative durable. Comme le note Infos-Israel.News, l’électeur israélien cherche moins un discours idéologique qu’une capacité à gouverner face à la menace iranienne, au Hamas et au Hezbollah.
La dimension internationale n’est pas absente. L’ascension de Bennett–Lieberman pourrait séduire certains partenaires occidentaux soucieux d’un Israël « pragmatique », tout en rassurant les faucons sécuritaires qui rappellent que seul un bloc solide peut contenir le terrorisme et protéger les Accords d’Abraham (Wikipédia). En miroir, l’effondrement de Gantz illustre l’échec d’un centrisme hésitant, incapable de se démarquer entre un Netanyahou expérimenté et des challengers offensifs comme Eizenkot ou Bennett.
En réalité, ce sondage révèle une impasse politique autant qu’un espoir. L’impasse : un équilibre des blocs qui maintient Israël dans une instabilité chronique. L’espoir : l’émergence de nouvelles alliances susceptibles de rompre la paralysie, à condition d’assumer une ligne claire. Pour Israël, encerclé par les menaces et surveillé par des chancelleries hostiles, l’heure n’est plus aux demi-mesures mais à la construction d’un leadership fort, capable de défendre Jérusalem et l’avenir du peuple juif.
Bennett et Lieberman sauront-ils incarner ce virage ? La question reste ouverte, mais une certitude s’impose : la politique israélienne est entrée dans une phase de recomposition où seuls les plus audacieux survivront.
.