Israël ouvrira une enquête sur les allégations selon lesquelles le logiciel Pegasus de l’ONS israélien a été utilisé par les gouvernements pour espionner des rivaux politiques, des journalistes et des militants des droits de l’homme.
L’équipe d’inspection devrait comprendre des représentants du ministère de la Défense, du siège de la sécurité nationale, du Mossad et d’autres parties. L’équipe fournira une assistance juridique, dans le but de savoir si NSO a agi en violation du permis d’exportation de défense qui lui a été délivré par la Division de contrôle des exportations de défense (AFI) du ministère de la Défense, et si ses produits ont été utilisés par divers clients. En Israël, ils craignent que l’enquête sur l’affaire ne conduise à une crise diplomatique dans les relations entre Israël et le Maroc et Bahreïn.
La décision d’enquêter sur l’affaire a été prise à la suite de l’énorme réponse reçue par l’enquête à grande échelle publiée cette semaine dans 17 médias à travers le monde, y compris des journaux de premier plan tels que l’américain Washington Post et le British Guardian. L’enquête était basée sur une liste divulguée de 50 000 numéros de téléphone, que divers gouvernements du monde entier auraient demandé de suivre à l’aide du logiciel Pegasus acheté à NSO.
Selon les conclusions de l’enquête, la liste comprend au moins dix gouvernements qui ont entré des numéros de téléphone pour la liste divulguée – l’Inde, la Hongrie, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite, le Maroc, le Mexique, le Kazakhstan, l’Azerbaïdjan et le Rwanda.
Les auteurs de l’enquête ont affirmé que dans 37 cas examinés, il avait été constaté qu’un cambriolage avait été commis ou qu’une tentative avait été faite d’entrer par effraction dans le logiciel Pegasus sur les téléphones de personnalités politiques, de responsables gouvernementaux, de journalistes et de militants des droits humains. Il a également été signalé hier que plusieurs chefs d’État figuraient sur la liste téléphonique, dont le président français Emmanuel Macron.
La publicité généralisée a déclenché une vague mondiale de protestations contre la société NSO. Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête, après que le site d’investigation Mediapart a affirmé que deux de ses reporters étaient espionnés par les services de renseignement marocains, qui utilisaient le logiciel Pegasus. En Inde, le site d’information The Wire a rapporté que le gouvernement avait demandé de retrouver le téléphone portable de Rahul Gandhi, l’une des principales figures de l’opposition du pays.
Le président de la Commission européenne a déclaré mardi que si les publications sont correctes, il s’agit d’un acte « totalement inacceptable ». La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bechelt, a déclaré que les informations étaient « alarmantes » et a affirmé que « la Ligne rouge a été punie à plusieurs reprises ».