L’offensive économique du président américain Donald Trump, renforcée par l’appui de l’Union européenne, vient de porter un coup sévère aux ventes de pétrole de la Russie et de l’Iran. Selon Bloomberg, les importations chinoises pourraient chuter ce mois-ci de 800 000 barils par jour pour le brut russe et de 400 000 barils pour celui d’Iran. Une contraction massive qui expose la fragilité des régimes de Moscou et Téhéran — mais aussi l’efficacité stratégique retrouvée de Washington.
La décision du président Trump de renforcer les sanctions énergétiques contre la Russie et l’Iran, en ciblant spécifiquement leurs filières d’exportation vers l’Asie, commence à produire des effets tangibles. D’après une enquête détaillée publiée par Bloomberg News, reprise par Reuters, les grandes raffineries d’État chinoises ont suspendu massivement leurs achats de pétrole russe et iranien, de peur d’être elles-mêmes exposées aux sanctions américaines.
La Chine est pourtant le premier importateur mondial de pétrole et le principal acheteur du brut russe depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022. Quant à l’Iran, ses exportations clandestines vers la Chine représentaient jusqu’à 85 % de ses ventes extérieures selon Financial Times.
Voir Pékin reculer marque un tournant géopolitique.
Sanctions américaines : une mécanique redoutablement efficace
Les sanctions, annoncées au cours de l’automne par l’administration Trump, visent :
- Rosneft et Lukoil, géants pétroliers russes ;
- les infrastructures iraniennes liées au port de Rizhao en Chine ;
- plusieurs sociétés intermédiaires utilisées pour dissimuler l’origine du pétrole iranien.
Selon les données compilées par Reuters, la mise sur liste noire du terminal chinois de Rizhao — qui traite environ 10 % des importations pétrolières du pays — a gelé une part considérable des transferts de brut iraniens.
En parallèle, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont ajouté la société chinoise Shandong Yulong Petrochemical à leur propre liste de sanctions. Cette raffinerie était l’une des plus grandes acheteuses de pétrole russe “non déclaré”.
Ce double front occidental a eu un effet immédiat : la plupart des raffineries chinoises ont fermé le robinet par crainte d’un isolement financier international.
La Russie et l’Iran : deux économies plus fragiles que jamais
Selon la firme d’analyses énergétiques Rystad Energy, citée par Bloomberg, les importations chinoises pourraient reculer :
- Russie : –500 000 à –800 000 barils par jour, soit jusqu’à deux tiers du flux habituel.
- Iran : –200 000 à –400 000 barils par jour, soit environ 30 % du volume précédent.
Pour Moscou, déjà affaiblie par la guerre en Ukraine et les restrictions occidentales, la perte de son principal client asiatique constitue un choc économique majeur. Pour Téhéran, qui finance en grande partie le Hezbollah, le Hamas et d’autres milices régionales via ses revenus pétroliers, l’impact pourrait être encore plus stratégique.
Associated Press rappelle que l’Iran a vu la majorité de ses exportations se faire “dans l’ombre”, via un système de transbordements, de navires camouflés et d’entreprises écrans. La fermeture du port chinois de Rizhao aux exportateurs iraniens brise cette architecture clandestine.
La Chine : entre prudence diplomatique et pragmatisme économique
Selon les experts cités par Bloomberg et Nikkei Asia, Pékin craint moins les sanctions en elles-mêmes que l’impact qu’elles pourraient avoir sur ses banques, ses compagnies d’assurance maritime et son exposition au dollar américain. Une seule sanction financière américaine peut paralyser l’accès au système bancaire mondial.
Même les raffineries privées, historiquement moins frileuses face aux cargaisons “sensibles”, ralentissent leurs achats. La désignation de Shandong Yulong par Londres et Bruxelles a envoyé un message clair : l’Europe est alignée sur Washington.
L’un des analystes de Vortexa, Emma Li, précise que des stocks énormes de brut iranien en mer sont désormais “sans acheteurs”, un phénomène inédit depuis 2023.
L’effet domino : l’Inde ralentit aussi ses achats
Comme le note Reuters, les raffineries indiennes — deuxièmes plus gros clients du pétrole russe — commencent elles aussi à réduire leurs importations, redoutant que les sanctions américaines ne ciblent prochainement les assureurs maritimes et les systèmes de paiement utilisés pour contourner le plafond de prix du G7.
Ainsi, la pression américaine provoque un repli simultané des deux plus grands acheteurs asiatiques.
Un signal politique fort : la stratégie Trump fonctionne
L’administration Trump, à nouveau installée à la Maison-Blanche depuis janvier 2025, mise sur une stratégie simple : frapper l’économie des adversaires plutôt que les infrastructures militaires, afin de diminuer leur capacité à financer des guerres par procuration — en particulier au Moyen-Orient.
Or, selon des rapports du Washington Post et du Wall Street Journal, l’Iran a augmenté depuis 2021 le financement du Hezbollah au Liban, du Hamas et du Jihad islamique à Gaza, ainsi que des milices chiites en Irak, grâce à la hausse de ses revenus pétroliers clandestins.
Réduire ces flux revient à affaiblir directement les réseaux terroristes menaçant Israël.
Dans ce sens, l’impact des sanctions constitue un succès stratégique pour Washington — et un soulagement indirect pour Jérusalem, qui fait face simultanément au Hezbollah au nord et aux résidus opérationnels du Hamas à Gaza.
Conclusion : un tournant énergétique et géopolitique majeur
La contraction historique des importations chinoises de pétrole en provenance de Russie et d’Iran n’est pas un simple aléa économique : c’est un basculement stratégique mondial.
- Les économies de Moscou et Téhéran sont fragilisées.
- Le financement des organisations hostiles à Israël pourrait s’en trouver réduit.
- La Chine réévalue son exposition diplomatique.
- Les États-Unis démontrent une capacité réelle à imposer un rapport de force économique.
Dans un Moyen-Orient bouleversé depuis les attaques du Hamas et la guerre contre le Hezbollah, chaque pression affaiblissant l’axe russo-iranien représente un gain direct pour la sécurité israélienne.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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