Sous la trêve, le Hamas se réorganise : les renseignements israéliens alertent sur une reconstruction silencieuse de l’appareil terroriste

Alors que la trêve est censée offrir un répit, les renseignements israéliens tirent une nouvelle sonnette d’alarme : le Hamas utilise cette période pour tester les forces de Tsahal, reconstruire ses cellules et renforcer la pression sur les troupes israéliennes. Plus de vingt tentatives hostiles ont été recensées en un mois. Loin d’être une pause, la trêve devient un terrain d’essai pour un ennemi déterminé à reprendre l’initiative.


Depuis plusieurs semaines, les opérations du Hamas en direction de la “ligne jaune” se sont multipliées. Selon les informations publiées par Ynet, Walla! et Haaretz, et confirmées par des sources militaires, la branche armée du Hamas mène une stratégie parfaitement identifiable : tester les forces israéliennes présentes sur le terrain, maintenir un niveau de friction élevé, et préparer la reconstitution progressive de l’appareil militaire décimé au cours des combats précédents.

Le renseignement militaire israélien — AMAN — a présenté une évaluation claire :
le Hamas tente activement de se réorganiser pendant la trêve.

Il ne s’agit pas d’un effort spectaculaire, mais d’une mosaïque d’initiatives locales et d’incursions calculées.
Le Hamas expérimente, observe, et analyse les réponses de Tsahal.


Plus de 20 tentatives d’approche : une tactique répétitive mais dangereuse

Le mois écoulé a été marqué par une série d’incidents semblables à celui rapporté mardi, lorsque deux terroristes franchissant la ligne jaune ont été éliminés par la brigade Nahal.

Ces incidents comprennent :

  • des tentatives d’infiltration de petites cellules armées,
  • des sorties ponctuelles de tunnels,
  • des déplacements suspects de véhicules civils modifiés,
  • des tirs isolés de RPG ou d’armes légères,
  • des approches menaçantes visant les unités du génie.

Selon Maariv et AP, ces mouvements semblent coordonnés, même s’ils sont répartis en petites unités locales.
Le mot-clé de cette stratégie est clair : tester, tester, tester.

Un commandant de division interrogé par Ynet résume :
“Le Hamas évalue où se trouvent nos points de fatigue. Ils veulent savoir jusqu’à quel point la trêve nous contraint.”


Le Hamas veut user les soldats : une politique de bras de fer psychologique

Les renseignements d’AMAN indiquent que le Hamas cherche avant tout à augmenter la pression psychologique sur les forces israéliennes déployées en permanence le long de la zone tampon.

Cette guerre psychologique repose sur plusieurs objectifs :

  1. Créer une usure émotionnelle chez les troupes, obligées de rester en alerte maximale à chaque mouvement suspect.
  2. Tester la rapidité des réponses israéliennes pour ajuster ses futures tactiques offensives.
  3. Rester “présent” aux yeux de la population gazaouie, même en période de faibles combats.
  4. Identifier des failles dans la surveillance ou dans les protocoles d’engagement.

Selon The Times of Israel, cette méthode est une version modernisée des stratégies utilisées par l’organisation lors des périodes de tension en 2018-2019, mais adaptée à l’expérience acquise pendant la guerre actuelle.


Rafah, Khan Younès, Shejaïya : des foyers d’activité persistante

Les sources militaires citées par Reuters distinguent trois zones principales où l’activité du Hamas reste la plus intense :

  1. Le sud de la bande de Gaza – Rafah et zone frontalière égyptienne
    Tunnels restants, tentatives d’approche, groupes armés cherchant à s’infiltrer hors de la zone tampon.
  2. Le secteur de Khan Younès
    Région historiquement stratégique pour le Hamas, où plusieurs unités locales tentent d’effectuer des sorties ponctuelles.
  3. Le nord – Shejaïya, Beit Lahiya et Jabaliya
    Malgré les dégâts infligés par Tsahal, des poches autonomes cherchent à rétablir des points d’observation et des itinéraires souterrains.

Un officier du renseignement cité par Haaretz explique :
“Le Hamas n’est pas revenu à sa capacité d’avant-guerre. Mais il tente clairement de reconstruire une chaîne de commandement opérationnelle.”


Pourquoi le Hamas agit-il pendant une trêve ?

Parce qu’une trêve est, paradoxalement, le moment le plus propice pour :

  • relocaliser des équipements,
  • réactiver des cellules dormantes,
  • cartographier les positions de Tsahal,
  • étudier les nouveaux protocoles militaires israéliens,
  • renforcer la propagande interne (“le Hamas est toujours là”).

Les trêves sont souvent, dans le langage stratégique du Moyen-Orient, des pauses utiles à l’ennemi, pas des pas vers la paix.


Tsahal : alerte maximale malgré la trêve

Le Commandement Sud continue d’adopter une posture claire :
chaque approche menaçante fera l’objet d’une neutralisation immédiate.

Le porte-parole de Tsahal, cité par Ynet, affirme :
“Nos forces agissent conformément à l’accord, mais toute menace sera traitée sans hésitation.”

Les observateurs militaires évoquent une trêve “instable”, dans laquelle le calme apparent masque une activité terroriste souterraine continue.


La trêve est fragile, la vigilance non négociable

L’analyse des renseignements israéliens montre que le Hamas n’a pas renoncé. Il se réorganise, teste les forces, tente de reconstruire ce que la guerre a détruit, et cherche à maintenir une pression psychologique constante.

Dans ce contexte, la vigilance de Tsahal reste la clé de la sécurité israélienne.
La trêve, loin d’être une porte vers la paix, est devenue un terrain de confrontation silencieuse — un espace où se joue l’avenir stratégique de Gaza et la capacité d’Israël à empêcher le terrorisme de reprendre souffle.

Le message est clair :
sans neutralisation rapide et déterminée, une provocation peut devenir une attaque, et une attaque une nouvelle escalade.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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