« Soutenir un condamné, c’est trahir la mémoire » : la colère de Danièle Klein après la condamnation de Sarkozy

Le retour en prison de Nicolas Sarkozy a provoqué une onde de choc politique et morale en France.
Alors que ses soutiens se mobilisent à Paris, Danièle Klein, sœur d’une victime de l’attentat du DC-10 d’UTA et partie civile dans l’affaire libyenne, dénonce une “indécence collective”.

« C’est grotesque et déplacé », a-t-elle déclaré sur RMC. « Il y a eu 170 morts dans cet attentat, dont 54 Français. Et on célèbre un homme condamné pour association de malfaiteurs ? »

L’ancien président, reconnu coupable d’avoir sollicité des fonds occultes auprès du régime Kadhafi, a été incarcéré à la prison de la Santé pour cinq ans.
Pour beaucoup, l’affaire dépasse la personne Sarkozy : elle interroge le rapport de la France à la justice et à la morale politique.

Une blessure encore ouverte

L’attentat du DC-10 d’UTA, commandité en 1989 par le clan Kadhafi, avait coûté la vie à 170 passagers.
Parmi eux, des familles juives et israéliennes.
C’est dans ce contexte que la colère de Danièle Klein résonne : « Se rassembler pour soutenir un homme condamné dans un dossier lié à ce même régime libyen, c’est une insulte à nos morts. »

Le symbole est lourd. Sarkozy, qui se présentait comme l’allié d’Israël et le défenseur des démocraties, est aujourd’hui jugé pour avoir pactisé avec un dictateur antisémite.
L’héritage moral du président qui avait salué à la Knesset « la sécurité éternelle d’Israël » se trouve terni par une compromission financière avec le régime responsable d’un des pires attentats terroristes du XXᵉ siècle.

Malaise politique

Malgré la gravité des faits, les soutiens affluent.
Louis Sarkozy a organisé un rassemblement dans le XVIe arrondissement ; Emmanuel Macron a reçu son prédécesseur à l’Élysée ; Gérald Darmanin s’est rendu à la prison pour “vérifier sa sécurité”.
Des gestes perçus comme des signaux désastreux.

« Le président de la République est garant de la justice, pas du corporatisme politique », a rappelé Danièle Klein.

À gauche, l’indignation est unanime.
Aurélien Taché dénonce « une faute morale » : « Quand l’État protège un condamné, il fragilise la confiance dans la démocratie. »

Une trahison de la mémoire

Derrière cette affaire se joue aussi la mémoire du terrorisme libyen.
Le clan Kadhafi, aujourd’hui disloqué, a longtemps financé des réseaux antisémites et anti-israéliens en Europe.
La France, en fermant les yeux à l’époque, avait trahi ses valeurs.
Aujourd’hui, les victimes craignent qu’on recommence à glorifier les puissants au détriment de la vérité.

Israël, miroir de justice

Ce contraste saute aux yeux : en Israël, aucun dirigeant n’est au-dessus des lois.
Ehud Olmert, ancien Premier ministre, avait purgé sa peine pour corruption sans bénéficier d’aucune faveur.
C’est aussi ce qui rend l’État juif fort : une justice indépendante, non soumise à la sympathie médiatique.
La France, à l’inverse, donne le spectacle d’une justice affaiblie par le pouvoir et les réseaux.

La chute de Sarkozy n’est pas qu’un drame personnel : c’est un test moral pour la République.
On ne défend pas la démocratie en soutenant ceux qui l’ont vendue.

Sources : RMC, Le Monde, Jewish Breaking News, Times of Israel, Reuters.



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