Soutien à Daech et haine des Juifs : trois jeunes armés ont tenté d’enlever des femmes à Toronto

 

 

Une affaire d’une gravité exceptionnelle secoue le Canada et révèle une convergence particulièrement inquiétante entre radicalisation jihadiste, antisémitisme et violences ciblant des femmes. Trois jeunes hommes armés ont été arrêtés dans la région de Toronto après deux tentatives distinctes d’enlèvement, toutes deux déjouées grâce à l’intervention courageuse de simples passants. L’enquête, initialement traitée comme une série d’agressions violentes, a rapidement basculé dans le champ du terrorisme, l’un des suspects étant désormais inculpé pour des infractions liées au soutien à l’organisation État islamique.

Les faits remontent au mois de mai. Selon les autorités, trois individus armés d’un pistolet et d’un couteau ont tenté de kidnapper une femme en pleine rue, dans un quartier de Toronto. La scène, rapide et brutale, aurait pu se terminer de manière dramatique sans l’intervention décisive d’un passant, qui a mis en fuite les agresseurs et permis à la victime d’échapper à ses ravisseurs. Quelques semaines plus tard, un second incident similaire a été signalé dans une banlieue voisine : trois hommes, cette fois lourdement armés d’un pistolet, d’un fusil et d’un couteau, ont poursuivi deux femmes dans ce qui apparaît comme une tentative d’enlèvement préméditée. Là encore, l’intervention d’un citoyen a empêché le passage à l’acte.

Très rapidement, la police canadienne a établi que ces attaques n’étaient ni aléatoires ni opportunistes. Les enquêteurs les ont qualifiées de crimes motivés par la haine, visant prioritairement des femmes et, de manière plus spécifique, la communauté juive. Les éléments recueillis au fil de l’enquête ont mis en évidence une idéologie violente structurée, nourrie par des contenus extrémistes et des références explicites au jihadisme.

Les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de trois suspects : Walid Khan, 26 ans, ainsi que Osman Azizov, 18 ans, et Fahad Saadat, 19 ans. Parmi eux, Walid Khan est considéré comme l’élément central du dossier. Contre lui, le parquet a déposé un acte d’accusation particulièrement lourd, incluant des chefs de terrorisme, de complot en vue de commettre un meurtre et de soutien actif à une organisation terroriste.

Les perquisitions menées aux domiciles des trois jeunes hommes ont renforcé la gravité des soupçons. Les enquêteurs y ont découvert des armes à feu, des munitions et des chargeurs à grande capacité, tous strictement interdits par la législation canadienne. Au total, près de 80 chefs d’accusation pèsent sur les suspects, parmi lesquels des tentatives d’enlèvement avec armes à feu, des complots en vue de commettre des agressions sexuelles, des prises d’otages et diverses infractions liées à l’extrémisme violent motivé par la haine.

Dans le cas de Walid Khan, sept chefs d’accusation supplémentaires sont directement liés au terrorisme. Les autorités l’accusent notamment d’avoir soutenu l’organisation État islamique par le biais d’actifs numériques, incluant l’utilisation et la gestion de comptes sur les réseaux sociaux destinés à promouvoir, soutenir ou faciliter les activités de cette organisation jihadiste. Cette dimension numérique de la radicalisation est aujourd’hui au cœur des préoccupations des services de sécurité.

Un aspect particulièrement préoccupant du dossier réside dans la motivation idéologique des suspects. Selon la police, les tentatives d’enlèvement étaient animées par une haine assumée envers les femmes et envers les Juifs, illustrant une convergence idéologique entre misogynie violente et antisémitisme, fréquemment observée dans les mouvances jihadistes. Cette combinaison accroît considérablement le risque de passage à l’acte et la dangerosité des individus radicalisés.

À ce stade, la justice canadienne a imposé un strict ordre de non-publication sur plusieurs éléments de l’enquête, estimant que leur divulgation pourrait compromettre les procédures judiciaires ou mettre en danger la sécurité publique. Malgré ces restrictions, les informations rendues publiques suffisent à alerter sur la menace persistante de l’extrémisme islamiste en Amérique du Nord.

Cette affaire relance avec force le débat au Canada sur la prévention de la radicalisation, la surveillance des réseaux sociaux et la protection des minorités, en particulier de la communauté juive, régulièrement ciblée par des discours et des actes de haine. Elle met également en lumière le rôle déterminant joué par des citoyens ordinaires, dont le courage et la réactivité ont permis d’éviter des crimes qui auraient pu coûter la vie à plusieurs victimes innocentes.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés