Strouk compare le chef d’état-major à « un homme craintif et faible de cœur », il s’indigne : « J’ai pris des décisions cruciales »

Un vif affrontement a éclaté lors d’une réunion du cabinet politico-sécuritaire entre la ministre Orit Strouk et le chef d’état-major de Tsahal, le général Eyal Zamir . La ministre, citant la paracha de la semaine, a évoqué le verset biblique : « L’homme qui est craintif et faible de cœur qu’il retourne chez lui, afin que ses frères ne perdent pas courage comme lui. » Une référence que le chef d’état-major a immédiatement perçue comme une remise en cause du courage de l’armée.

Selon des sources présentes, Zamir a répondu avec colère : « J’ai pris des décisions cruciales pour l’avenir du Moyen-Orient », rejetant toute insinuation de faiblesse. Strouk, embarrassée par la réaction, a précisé qu’elle ne visait pas la peur ou la lâcheté mais le second sens du verset, insistant sur la nécessité de ne pas « se laisser intimider ». Elle aurait alors ajouté que « l’on nous fait peur », en allusion aux réserves exprimées par l’état-major contre une éventuelle opération de reconquête totale de Gaza.

Cet échange illustre les tensions croissantes entre certains membres du gouvernement israélien et la haute hiérarchie militaire. D’un côté, des ministres politiques réclament une ligne dure, appelant à une reprise en main totale de Gaza. De l’autre, Tsahal rappelle la complexité opérationnelle, humanitaire et internationale d’une telle décision.

La querelle s’inscrit dans un contexte explosif. Depuis les attaques du 7 octobre menées par le Hamas (Wikipédia – Hamas), le gouvernement Netanyahu est soumis à des pressions internes et externes : frapper plus fort, négocier des otages, ou trouver un équilibre impossible entre sécurité et diplomatie. Dans ce climat, la moindre critique publique entre responsables politiques et militaires prend des proportions symboliques.

Pour certains observateurs, cette polémique est révélatrice d’une fracture plus large : celle entre la vision religieuse ou idéologique d’une partie de la droite israélienne, qui voit dans Gaza un enjeu existentiel, et l’approche pragmatique de l’armée, consciente des limites de la force. « Nous devons nous souvenir que les militaires portent la responsabilité des vies de nos soldats et de notre sécurité nationale. Les traiter de “faibles de cœur” est injuste et dangereux », a réagi un député cité par Infos-Israel.News (infos-israel.news).

Mais du côté des partisans de Strouk, on dénonce un establishment militaire trop prudent. « Depuis des années, Tsahal multiplie les mises en garde, mais le terrorisme continue. Il faut oser des décisions radicales », explique un militant interrogé par RakBeIsrael.buzz (rakbeisrael.buzz).

Cet incident soulève une question essentielle : qui, en Israël, détient la légitimité ultime dans les choix stratégiques ? Le gouvernement élu, mandaté par le peuple, ou l’état-major, dépositaire de l’expertise militaire et de la responsabilité opérationnelle ?

Dans un pays en guerre, cette rivalité n’est pas anodine. Elle reflète le dilemme permanent d’Israël : concilier démocratie, religion, politique sécuritaire et exigence militaire. Et chaque mot, chaque verset cité en réunion, devient une arme dans une bataille où se joue, bien au-delà des egos, l’avenir même de l’État juif.

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