Une fusillade inhabituelle a éclaté samedi dans le désert syrien lors d’une patrouille militaire conjointe, faisant plusieurs blessés parmi des soldats américains et syriens. Selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, l’incident s’est produit dans la région de Palmyre, alors que des forces de sécurité syriennes menaient un tour de reconnaissance aux côtés de soldats américains appartenant à la coalition internationale dirigée par les États-Unis dans le cadre de la lutte contre l’organisation État islamique. L’auteur des tirs a été neutralisé et tué sur place.
D’après les informations publiées par les médias syriens, plusieurs soldats américains ainsi que deux militaires syriens ont été blessés par balles au cours de l’échange de tirs. Des hélicoptères de l’armée américaine ont rapidement été dépêchés sur zone afin d’évacuer les blessés vers la base militaire américaine d’al-Tanf, située dans le sud-est de la Syrie, à proximité de la frontière irakienne. L’état de santé des blessés n’a pas été officiellement détaillé, mais les autorités syriennes ont confirmé qu’ils avaient reçu des soins médicaux immédiats.
La patrouille au cours de laquelle l’incident s’est produit s’inscrivait dans les opérations conjointes visant à contenir et à prévenir toute résurgence de l’organisation Daech dans le centre et l’est de la Syrie. Malgré la perte territoriale quasi totale du groupe jihadiste ces dernières années, les forces américaines et leurs partenaires locaux estiment que des cellules dormantes demeurent actives, notamment dans les zones désertiques peu contrôlées du pays.
À la suite de la fusillade, les forces conjointes ont pris des mesures de sécurité exceptionnelles en bloquant l’axe routier stratégique reliant Deir ez-Zor à Damas. La circulation a été totalement interrompue pendant plusieurs heures, dans le cadre d’un dispositif d’urgence destiné à prévenir d’éventuelles attaques supplémentaires et à sécuriser la zone.
Les États-Unis maintiennent des troupes dans le nord-est de la Syrie depuis près de dix ans, principalement pour soutenir les forces locales dirigées par les Kurdes dans leur combat contre Daech. Cette présence militaire, bien que limitée en effectifs, demeure un sujet de tensions régionales, notamment avec le régime syrien et ses alliés, qui considèrent ces forces comme une présence étrangère non autorisée.
L’incident intervient dans un contexte diplomatique et sécuritaire particulièrement sensible. Le mois dernier, l’agence Reuters avait rapporté que Washington envisageait de déployer des forces sur l’aéroport international de Damas dans le cadre d’un éventuel accord de sécurité entre la Syrie et Israël. Selon ces informations, ce déploiement viserait à superviser des arrangements sécuritaires dans le sud de la Syrie, notamment dans des zones qu’Israël souhaite voir démilitarisées afin de prévenir toute menace à sa frontière nord.
Toujours selon Reuters, ce projet s’inscrirait dans une tentative de remplacer les accords de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie, accords qui ont été profondément fragilisés après la chute du régime de l’ancien président syrien Bachar el-Assad. La multiplication d’incidents armés, impliquant désormais directement des soldats américains, souligne la volatilité persistante de la situation sécuritaire syrienne, malgré les efforts internationaux pour stabiliser le pays.
Cette fusillade met en lumière les risques encourus par les forces étrangères opérant sur le sol syrien, y compris dans des missions officiellement dédiées à la lutte contre le terrorisme. Elle rappelle également que, plus d’une décennie après le début de la guerre civile syrienne, le pays reste un théâtre complexe où se croisent intérêts militaires, rivalités régionales et équilibres fragiles, susceptibles d’être remis en cause à tout moment par des incidents imprévus.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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