Par Infos-Israel.News

Alors que le monde détourne le regard vers les récents bouleversements à Gaza, en Iran ou au Liban, c’est une autre menace, plus ancienne mais toujours aussi insidieuse, qui semble se raviver au cœur de la Syrie : Daech. D’après des sources sécuritaires au sein du régime islamiste syrien dirigé désormais par Ahmad al-Joulani, l’organisation terroriste serait en pleine planification d’une vaste offensive. Objectif ? Reprendre pied dans les centres urbains clés de la Syrie, en menant simultanément des attaques coordonnées, à commencer par la ville stratégique de Homs.

L’alerte a été lancée après un attentat-suicide survenu récemment dans une église orthodoxe à Damas, incident passé quasiment inaperçu sur la scène internationale mais qui a tiré la sonnette d’alarme chez les services de renseignement syriens. Ces derniers auraient intercepté des informations selon lesquelles Daech entend déclencher une « guerre d’usure » contre les forces locales, en ciblant non seulement les installations militaires mais aussi les lieux de culte et les centres civils densément peuplés.

La nouvelle stratégie : usure, embuscades et attaques de symboles

Contrairement à ses ambitions passées de reconstituer un califat islamique s’étendant de Mossoul à Raqqa, l’organisation terroriste se concentrerait aujourd’hui sur des opérations de guérilla, des embuscades dans les zones désertiques, et des incursions périodiques dans les grandes villes. Une tactique bien plus difficile à contrer.

Selon Malek al-Hafez, chercheur syrien cité par le média émirati « Aram News », « le danger est réel. Il ne s’agit pas de propagande. Daech est bien vivant, et il agit depuis l’ombre. Ils n’ont plus besoin de drapeaux noirs pour inspirer la terreur, les explosifs suffisent. »

La région désertique autour de Palmyre, dans le centre du pays, serait aujourd’hui leur principal bastion. Cette zone difficilement contrôlable, constituée de vastes étendues rocailleuses, permet aux cellules de Daech de se camoufler, se réorganiser, puis frapper là où on s’y attend le moins.

Le paradoxe du régime syrien : protéger le peuple avec des anciens terroristes

Plus troublant encore : selon plusieurs témoignages recueillis par Israël Hayom, certains membres des forces gouvernementales syriennes seraient d’anciens membres de Daech ou sympathisants islamistes. Ce qui expliquerait les échecs répétés dans la neutralisation de cellules terroristes et les fuites régulières d’informations sensibles. On parle ici d’un système de sécurité intérieure rongé de l’intérieur.

Ce n’est pas la première fois que la Syrie fait face à un tel paradoxe. L’actuel président syrien, Ahmad al-Joulani, est lui-même un ancien cadre d’Al-Qaïda, passé par les rangs de Jabhat al-Nosra avant de fonder Hayat Tahrir al-Sham (HTS), aujourd’hui basé à Idleb. C’est sous sa direction que l’ancien régime d’Assad est tombé en décembre dernier, dans l’indifférence quasi-générale d’un monde trop occupé à observer l’Ukraine, Gaza, ou le bras de fer américano-iranien.

Une Syrie plus fracturée que jamais

La recomposition du pouvoir en Syrie ne signifie pas stabilité. Bien au contraire : avec une mosaïque de factions armées islamistes, et un pouvoir central encore embryonnaire, la Syrie est redevenue un terrain fertile pour les ambitions mortifères de Daech.

Les services de renseignement régionaux, notamment israéliens, surveillent la situation de très près. Israël, qui a su frapper efficacement en profondeur l’Iran ces dernières semaines, ne peut ignorer l’éventualité d’un regain de terrorisme sunnite depuis la Syrie. Et pour cause : dans ce chaos régional où le Hezbollah vacille sous pression, les Houthis se militarisent davantage, et l’Iran est en recul, Daech pourrait très bien saisir sa chance pour reprendre du terrain.

Vers un nouveau cycle de chaos au Moyen-Orient ?

Les échos des combats passés à Raqqa, Deir ez-Zor ou Alep ne sont pas si lointains. Et si le monde croit que le chapitre Daech est clos, les événements récents nous rappellent cruellement que cette idéologie, bien que vaincue militairement, n’a jamais été déracinée.

Les minorités chrétiennes et alaouites du centre de la Syrie vivent désormais dans l’angoisse. Et dans l’ombre de Homs, une rumeur enfle : celle d’une attaque coordonnée de grande ampleur, prête à frapper au moment où la vigilance faiblit.


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