Un nouveau rapport spectaculaire de l’Institute for Jewish Policy Research (JPR) s’est penché sur le monde des taux de mariages mixtes juifs, mettant en lumière une préoccupation majeure parmi les dirigeants juifs et les décideurs politiques du monde entier.
Le rapport, intitulé « Les mariages mixtes entre juifs et non-juifs : la situation mondiale et sa signification », examine la prévalence des mariages mixtes dans des pays couvrant plus de 95 % de la population juive mondiale. De plus, il contextualise les données avec les taux de fécondité juive pour évaluer la menace des mariages mixtes pour la durabilité de la communauté juive dans le monde.
Le Dr Daniel Staetsky, chercheur principal et directeur de l’unité de démographie européenne de JPR, est l’auteur du rapport complet, mettant en avant des informations convaincantes sur les mariages mixtes dans les communautés juives.
Parmi les principaux résultats figurent :
1. Prévalence mondiale des mariages mixtes : le rapport révèle que la prévalence globale des mariages mixtes s’élève à 26 % dans le monde. Cependant, une nette distinction apparaît entre Israël, où les mariages mixtes sont relativement faibles à 5 %, et la diaspora juive, où ils atteignent 42 %.
2. Impact du traditionalisme : Le rapport établit que les populations juives ayant les niveaux de mariages mixtes les plus bas présentent les niveaux les plus élevés de traditionalisme. La religiosité et les liens étroits avec l’héritage juif semblent avoir un effet dissuasif puissant sur les mariages mixtes.
3. Les mariages mixtes en Europe et aux États-Unis : Les juifs laïcs ou « juste juifs » en Europe et aux États-Unis présentent la prévalence la plus élevée de mariages mixtes. Près de 70 % des juifs laïcs aux États-Unis et près de 50 % en Europe sont mariés à des non-juifs.
4. Facteurs influençant les mariages mixtes : le rapport suggère que des facteurs tels que la disponibilité de partenaires juifs appropriés jouent un rôle relativement moins important que le traditionalisme lorsque l’on compare les taux de mariages mixtes dans différents pays.
5. Diversité des modèles en Europe : Contrairement à un modèle européen unique, le rapport révèle que les taux de mariages mixtes les plus élevés (Pologne) et les plus bas (Belgique) parmi les communautés de la diaspora se trouvent en Europe.
6. Les Juifs américains et les mariages mixtes : Bien que souvent associés à des taux élevés de mariages mixtes, les Juifs américains occupent en fait une position médiane dans le spectre mondial de la prévalence des mariages mixtes.
7. Interaction des mariages mixtes et de la fécondité : Alors que les taux de mariages mixtes ont augmenté au fil du temps aux États-Unis, le rapport observe que cette tendance est quelque peu compensée par la croissance des populations haredi et orthodoxes. En Europe, la situation apparaît plus stable dans le temps.
8. Fécondité : Le rapport souligne que l’impact des mariages mixtes sur les tendances démographiques juives aujourd’hui est éclipsé par l’importance des taux de fécondité. La faible fécondité est une préoccupation majeure pour les communautés juives de la diaspora, tandis qu’Israël reste une exception avec des taux de fécondité relativement élevés.
Le Dr Jonathan Boyd, directeur exécutif de JPR, a souligné l’importance des conclusions de ce rapport : « La compréhension des processus et des tendances démographiques est une composante essentielle du travail de développement communautaire et est trop souvent négligée lors de la planification de notre avenir commun. »
Le rapport brosse un tableau nuancé des mariages mixtes, indiquant qu’il ne s’agit pas d’un phénomène monolithique. Au lieu de cela, il varie considérablement d’une région à l’autre et est fortement influencé par le traditionalisme et la religiosité au sein des communautés juives. Alors que les mariages mixtes sont souvent perçus comme une menace potentielle pour la pérennité des communautés juives, le rapport souligne que les faibles taux de fécondité représentent un défi plus urgent.
En plaçant les mariages mixtes dans le contexte de la fécondité, le rapport appelle à une approche plus globale pour répondre aux préoccupations démographiques. Les décideurs politiques et les dirigeants communautaires sont instamment priés de tenir compte de l’impact des mariages mixtes et des taux de fécondité lors de l’élaboration de stratégies de développement et d’engagement communautaires.
Pour les communautés juives, les conclusions du rapport servent de matériel de référence pour les discussions politiques critiques. La question des mariages mixtes, considérée comme une réalité complexe de la vie juive, soulève des questions sur la manière dont les communautés devraient traiter les conséquences des mariages mixtes, notamment en incorporant la progéniture et les conjoints des Juifs mariés dans les activités communautaires.
De plus, un scénario politique mettant l’accent sur la renaissance du traditionalisme et l’augmentation du volume des pratiques traditionnelles mérite d’être exploré. Les communautés juives peuvent se tourner vers l’exemple des communautés haredi (ultra-orthodoxes), qui encouragent le mariage par le biais de jumelages et de migrations internationales, et réfléchir à la manière dont ces méthodes peuvent être adaptées pour améliorer la disponibilité de partenaires juifs.
De plus, favoriser l’inclusivité et explorer le rôle des institutions juives dans le soutien et l’encouragement de la fécondité dans la diaspora sont des éléments essentiels du développement communautaire. Reconnaître les réalités et les tendances démographiques est crucial pour assurer un avenir juif dynamique et durable.