L’Iran affirme avoir déjoué une opération de grande envergure attribuée au Mossad. Selon l’agence de presse Tasnim, proche des Gardiens de la Révolution, une cellule de quatre personnes — trois hommes et une femme — aurait été arrêtée pour avoir planifié une attaque contre « l’une des bases militaires les plus sensibles du pays ». Les suspects, originaires de Karaj et d’Ispahan, sont accusés d’avoir transmis des informations stratégiques à Israël et d’avoir mené plusieurs incendies volontaires dans différentes villes iraniennes.
Les autorités judiciaires de Téhéran parlent d’une « cellule terroriste » recrutée par le Mossad en coopération avec un groupe armé local. Les quatre accusés auraient reçu une formation spécialisée en fabrication d’explosifs et auraient déjà construit des dispositifs destinés à être utilisés contre ce site militaire. « Ils prévoyaient de lancer des projectiles contre une cible militaire critique », a affirmé un responsable iranien.
Toujours selon la version officielle, les services de sécurité auraient saisi des armes, un lanceur improvisé et des munitions prêtes à l’emploi. Deux membres de la cellule auraient été arrêtés sur le site même de préparation de l’attaque, tandis que les deux autres ont été appréhendés ultérieurement. Les prévenus seraient également accusés d’avoir reçu des sommes importantes en cryptomonnaies, à la veille de l’opération israélienne « Comme un lion » menée cet été.
La justice iranienne retient plusieurs chefs d’inculpation : guerre contre l’État par collusion avec une puissance ennemie, coopération avec le régime sioniste, conspiration contre la sécurité nationale et appartenance à un groupe hostile à la République islamique. Ces accusations, passibles de la peine capitale, s’inscrivent dans la longue liste de procès médiatisés par Téhéran, qui accuse régulièrement Israël d’orchestrer sabotages, assassinats ciblés et cyberattaques sur son sol.
Pour Israël, ces révélations rappellent la guerre de l’ombre qui se joue contre l’Iran. Le régime des mollahs, engagé dans l’enrichissement d’uranium malgré les pressions internationales, redoute depuis des années les frappes ciblées attribuées au Mossad contre ses infrastructures nucléaires ou militaires. En 2020, le scientifique Mohsen Fakhrizadeh, père du programme nucléaire iranien, avait été éliminé dans une opération que Téhéran impute toujours à Israël.
L’annonce de ce procès sert donc un double objectif pour la République islamique : montrer à sa population qu’elle garde le contrôle face aux infiltrations étrangères et envoyer un message de fermeté à l’ennemi israélien. Mais sur la scène internationale, la crédibilité des accusations iraniennes reste sujette à caution, nombre d’observateurs y voyant autant de propagande que de révélations factuelles.
La confrontation entre l’Iran et Israël se poursuit ainsi sur deux plans parallèles : celui des frappes militaires et cybernétiques, et celui de la guerre psychologique et médiatique. Dans les deux cas, l’enjeu reste le même : affaiblir l’adversaire et préserver une dissuasion mutuelle, au cœur d’un Moyen-Orient en perpétuelle tension.
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