Par Infos-Israel.News
26 juin 2025

Alors que la Maison-Blanche, par la voix du président Trump et du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, proclame haut et fort que les récentes frappes américaines ont « anéanti la capacité nucléaire de l’Iran », plusieurs gouvernements européens s’interrogent : le programme nucléaire iranien serait-il toujours en vie ?

Selon le très sérieux Financial Times, qui cite des documents de renseignement transmis à plusieurs capitales européennes, au moins 408 kg d’uranium enrichi à un niveau proche de l’arme auraient été retirés du site de Fordow avant l’attaque. Autrement dit, le stock stratégique iranien aurait échappé aux bombes américaines.

📍 Un programme dispersé, mais pas éradiqué

Deux hauts responsables européens affirment que les services de renseignement ne trouvent aucune trace de ce stock sur les lieux touchés, renforçant l’idée qu’il aurait été déplacé à l’avance vers des sites non identifiés. Des images satellite montrent d’ailleurs une activité intense de camions autour de Fordow dans les jours précédant l’attaque. Des allers-retours qui, à la lumière des nouvelles informations, paraissent désormais hautement suspects.

Ces révélations, si elles se confirment, remettent en question la déclaration de Donald Trump selon laquelle « le programme nucléaire iranien a été complètement détruit ». Le président américain avait pourtant affirmé que les bombes pénétrantes utilisées sur Fordow, Natanz et Ispahan avaient « fait leur travail ». Une version appuyée par le secrétaire Hegseth, mais démentie à demi-mot par… ses propres analystes.

📉 Une victoire relative ?

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), par la voix de son directeur Rafael Grossi, confirme que les installations ont subi « des dégâts importants », tout en précisant que parler de « destruction totale » est exagéré. Si certaines infrastructures ont été rendues inopérantes, le cœur du savoir-faire nucléaire iranien – ses stocks, ses centrifugeuses avancées et son expertise – resterait intact ou récupérable à moyen terme.

Selon les experts, il ne s’agit donc pas d’un coup d’arrêt à long terme, mais d’un ralentissement temporaire. « Si Téhéran a effectivement déplacé ses ressources critiques à temps, le programme pourrait reprendre dans quelques mois », prévient un analyste israélien sous couvert d’anonymat.

🔍 Les États-Unis divisés sur l’analyse

L’hebdomadaire CNN International va plus loin : trois sources des services américains affirment que « les éléments centraux du programme n’ont pas été détruits, mais seulement désorganisés ». Ce qui est un euphémisme pour dire que la capacité de nuisance de l’Iran pourrait rebondir.

Malgré tout, les responsables israéliens défendent l’opération comme un succès tactique. En frappant simultanément trois installations majeures – Fordow, Natanz et Ispahan – avec des munitions de précision et des drones kamikazes Harop, Tsahal et l’USAF ont démontré leur capacité à frapper le cœur du dispositif nucléaire iranien en quelques heures.

🇮🇱 Israël garde l’œil ouvert

À Jérusalem, les services de sécurité israéliens prennent au sérieux les doutes européens, sans pour autant céder à la panique. « Nous n’avons jamais affirmé que le problème était résolu pour de bon », a déclaré un responsable du renseignement. « Mais nous avons gagné du temps. Et ce temps-là, nous allons l’utiliser. »

Du côté du Mossad, les opérations de suivi sur le terrain se poursuivent. Des rumeurs persistantes évoquent déjà une mission clandestine ayant permis d’extraire des documents ou de vérifier sur place l’étendue des dégâts – ce que certains propos récents de Donald Trump ont d’ailleurs laissé entendre… à sa manière peu discrète.

🔚 Conclusion : attention aux conclusions hâtives

Ce nouvel épisode illustre parfaitement la guerre de l’information autour du dossier nucléaire iranien. Tandis que Washington parle de victoire, Bruxelles réclame des preuves. Et pendant ce temps, à Téhéran, les centrifugeuses pourraient déjà reprendre leur ballet silencieux.

Israël, lucide, continue de considérer que la vigilance est l’arme la plus précieuse dans une guerre où l’ennemi n’a jamais cessé de jouer la montre.


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