Tel-Aviv : vaste opération policière à Florentin, plus de 100 séjournants illégaux arrêtés

La police israélienne a mené dans la nuit une vaste opération dans le quartier de Florentin, à Tel-Aviv, dans le cadre de sa lutte contre l’hébergement illégal de travailleurs et migrants clandestins. L’intervention, minutieusement préparée, visait à prévenir tout risque sécuritaire lié à la présence de séjournants sans autorisation, considérés par les forces de l’ordre comme un facteur de vulnérabilité pour la sécurité publique.

Au terme du raid, 102 personnes en situation illégale ont été arrêtées dans plusieurs appartements d’un même immeuble. Elles ont été conduites pour interrogatoire, dans le but d’identifier les réseaux organisés qui facilitent leur hébergement et leur circulation. Selon la police, l’opération ne se limite pas à des interpellations ponctuelles mais s’inscrit dans une stratégie globale visant à démanteler les filières qui exploitent la détresse de ces populations tout en mettant en danger la collectivité.

L’opération a également conduit à l’arrestation de deux hommes israéliens, âgés de 76 et 80 ans, résidant respectivement à Bat Yam et Tel-Aviv. Ils sont soupçonnés d’avoir loué et géré l’immeuble en question, abritant un nombre important de séjournants illégaux. Placés en garde à vue au commissariat de Jaffa, ils pourraient être poursuivis pour hébergement illégal et complicité de séjour irrégulier, des infractions passibles de lourdes sanctions pénales et administratives.

La police de Jaffa a précisé que cette action s’inscrit dans un plan de lutte élargi, combinant les efforts des enquêteurs et des inspecteurs du service de régulation. « Nous continuerons à agir avec détermination contre le phénomène de l’hébergement illégal », a indiqué un porte-parole, soulignant la nécessité de préserver l’ordre public et de limiter les risques de dérives criminelles ou terroristes.

 

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Ce type d’opération n’est pas isolé. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 (voir Wikipédia), les autorités israéliennes ont renforcé leur vigilance vis-à-vis des séjours illégaux, craignant que certains individus ne profitent de leur présence clandestine pour organiser des activités hostiles. Plusieurs arrestations passées ont montré que des cellules terroristes avaient utilisé ces réseaux pour se cacher et préparer des attaques.

La problématique des migrants clandestins divise cependant la société israélienne. Pour une partie de l’opinion, il s’agit avant tout d’un enjeu sécuritaire majeur. Mais d’autres voix dénoncent une exploitation systématique de travailleurs vulnérables, employés illégalement dans des secteurs comme la construction ou la restauration, sans droits sociaux ni protection. Des associations de défense des droits humains ont critiqué certaines méthodes de la police, accusée de criminaliser des personnes souvent poussées à l’irrégularité par la pauvreté et les conflits régionaux.

À Tel-Aviv, le quartier de Florentin est emblématique de cette tension. Jadis quartier populaire en mutation, devenu aujourd’hui un centre de vie nocturne et artistique, il est également l’un des foyers de concentration de migrants illégaux. Pour les résidents, la situation nourrit un sentiment d’insécurité. « Ce n’est pas seulement un problème économique, c’est un problème de voisinage et de sécurité », témoigne un habitant cité par Infos-Israel.News.

Le ministère de la Sécurité nationale, dirigé par Itamar Ben Gvir, a promis une intensification des opérations de ce type dans les prochains mois. Objectif affiché : tarir l’hébergement clandestin, considéré comme un maillon essentiel du maintien en Israël de milliers de migrants sans papiers. Une approche qui devrait continuer à faire débat, tant elle touche à des enjeux à la fois sécuritaires, sociaux et politiques.

En toile de fond, c’est toute la question de l’équilibre entre sécurité et droits humains qui se joue. Si la traque des filières illégales est jugée nécessaire par une majorité d’Israéliens, elle risque aussi d’alimenter une polarisation accrue, entre ceux qui prônent fermeté absolue et ceux qui appellent à une régularisation sélective. Une équation complexe, où l’État hébreu doit conjuguer sa sécurité nationale et sa cohésion sociale.

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