Les dirigeants iraniens ont décidé ce jeudi 10 mai, après l’attaque israélienne sur des bases iraniennes et leur siège dans les régions de Damas et Deraa en Syrie, de continuer de faire avancer le plan stratégique préparé en réponse au départ de l’accord nucléaire par les États-Unis.

Ce plan établit que, dans quelques jours ou quelques semaines, Téhéran, qui est aujourd’hui politiquement et militairement confortable, risque de reprendre l’enrichissement d’uranium.

Le Président des États-Unis Donald Trump a mis en garde les dirigeants iraniens, que s’ils reprennent l’enrichissement d’uranium, les conséquences seront plus graves. Lors de la Commission de l’ énergie atomique à Vienne, l’AIEA a affirmé qu’elle devrait continuer à surveiller les installations nucléaires en vertu de l’accord nucléaire, bien que les Etats-Unis se soient retirés de celui-ci, c’est le premier résultat visible de cette décision iranienne.

Le gouvernement Trump veut que les observateurs extérieurs continuent à arriver en Iran aussi longtemps que possible jusqu’à ce que Téhéran ferme l’entrée.

La décision de l’ Iran de reprendre l’enrichissement d’uranium a trois raisons principales:

1. L’Iran estime que l’action militaire israélienne, n’est pas une réaction aux tirs de roquettes de l’Iran sur les hauteurs du Golan, mais une action militaire préméditée entre le président Trump à Washington et le gouvernement Netanyahu à Jérusalem. Les Iraniens croient que d’ autres actions militaires israéliennes contre les forces syriennes sont à venir.

2. Téhéran attend les efforts européens pour sauver l’accord nucléaire après la conversation jeudi entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président Hassan Rohani, d’arrêter la production et le développement de missiles balistiques iraniens et réduire la présence militaire iranienne au Yémen et en Syrie.

Le président iranien Hassan Rohani n’a pas abordé les conditions présentées par Merkel. D’un autre côté, il a exigé que les Européens donnent à l’Iran des garanties qu’ils ne rejoindraient pas, directement ou indirectement, les nouvelles sanctions que le gouvernement Trump a déjà commencé à imposer à l’Iran.

Jeudi, l’administration a annoncé à Washington qu’elle imposait des sanctions à six Iraniens et trois compagnies en contact avec la banque d’Etat iranienne pour coordonner l’accès aux Brigades Al Quds des gardiens de la révolution iraniens en dollars américains.

Quelques heures plus tôt, Israël a annoncé que les Brigades iraniennes d’Al Quds avaient mené des attaques à la roquette sur les hauteurs du Golan. Les dirigeants iraniens croient que les Européens sont incapables de fournir de telles garanties, ils considèrent que les pourparlers avec eux ne sont qu’un moyen de gagner du temps pour s’organiser contre les mesures américaines et israéliennes.

3. L’Iran estime que les sanctions supplémentaires imposées par le gouvernement Trump au cours des semaines et des mois à venir seront plus sévères et plus complètes. Du point de vue iranien, si à l’avenir des négociations doivent avoir lieu avec les États-Unis, il vaut mieux qu’elles s’ouvrent quand l’Iran qui est en position de force plutôt que de faiblesse. Le seul moyen, à ce stade, de regagner cette position est la voie militaire.

C’est pourquoi Rohani a déclaré jeudi que l’Iran ne veut pas créer de tensions et a toujours cherché le calme. En d’autres termes, Rohani essaie de gagner du temps avant que l’Iran débute une action militaire directe, à savoir, le retrait de l’accord nucléaire et le renouvellement de l’enrichissement d’uranium.