La guerre à Gaza n’oppose pas seulement Tsahal au Hamas : une bataille politique se joue désormais au cœur même de l’establishment israélien. Un haut responsable militaire a réagi avec fermeté aux critiques venues de cercles proches du gouvernement, laissant entendre que certains ministres de droite voudraient voir le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, quitter ses fonctions. « Si quelqu’un pense avoir un meilleur candidat, qu’il le propose », a-t-il déclaré, dans une pique à peine voilée au camp politique qui l’attaque.
L’armée prépare actuellement sa feuille de route pour la suite des opérations dans la bande de Gaza. Le plan présenté par Zamir et ses généraux prévoit l’encerclement de la ville de Gaza et des camps centraux, avec un recours massif à la puissance de feu, y compris contre les infrastructures souterraines. Tsahal estime que maintenir des troupes dans des zones urbaines denses, même après leur « nettoyage », expose inutilement les soldats. Cette approche, qui inclut une réduction temporaire des forces dans certains secteurs, s’oppose frontalement aux exigences de plusieurs ministres du cabinet – parmi eux Bezalel Smotrich, Itamar Ben Gvir et Orit Strock – favorables à une présence massive et prolongée.
Selon les estimations militaires, une conquête totale de la bande nécessiterait environ trois mois, suivis de deux années supplémentaires pour neutraliser complètement le réseau souterrain du Hamas à Gaza, dans les camps centraux et au-delà. Un tel scénario implique un coût humain considérable : risque élevé pour les otages encore en vie, découverte de corps d’otages assassinés et pertes importantes parmi les soldats.
Les tensions ont été ravivées après que des sources sécuritaires, citées par Maariv, ont confié ne pas savoir quelle est la vision stratégique du gouvernement pour l’après-guerre. Zamir lui-même a réclamé une réunion urgente pour clarifier la suite.
En réponse, Benyamin Netanyahu a affirmé en ouverture du conseil des ministres : « Nous devons rester unis et combattre ensemble pour atteindre tous les objectifs de guerre : vaincre l’ennemi, libérer nos otages et garantir que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour Israël. Cette semaine, je réunirai le cabinet afin de donner à Tsahal les directives pour atteindre ces trois objectifs, sans exception. »
Le bras de fer entre l’état-major et certains membres du gouvernement illustre une fracture profonde : d’un côté, une vision militaire pragmatique visant à limiter les pertes et concentrer les frappes ; de l’autre, une ligne politique maximaliste qui pousse vers une conquête totale, quel qu’en soit le prix. Dans les coulisses, chacun sait que l’avenir d’Eyal Zamir pourrait se jouer lors des prochaines réunions du cabinet.
Sources et liens recommandés :
- Catégorie Israël – Infos-Israel.News
- Catégorie Alerte Info 24/24 – Infos-Israel.News
- Alyaexpress-News
- Rak Be Israel