Tourisme de masse en Italie : quand Positano vire au cauchemar

Ce devait être une escapade de rêve sur la côte amalfitaine. Pour Regina Simmons, touriste américaine venue de Las Vegas avec son mari et leurs deux filles adolescentes, le séjour s’est transformé en désillusion totale. Après plus de dix heures de vol vers le sud de l’Italie, la famille espérait retrouver le calme et la beauté affichés dans les photos parfaites qui inondent Instagram et TikTok. Mais à l’arrivée, la réalité les a frappés de plein fouet : rues saturées, piétinement interminable et foule compacte « épaule contre épaule ».

« Sur les vidéos, tout semble vide et paisible », raconte Simmons. « En vrai, c’était la folie ! Trop de monde partout. Nous étions abasourdis. Nous avons dû chercher un restaurant juste pour nous mettre à l’abri et réfléchir à comment survivre à cette journée. »

Leur excursion à Positano, depuis Sorrente où ils logeaient, a viré à « un film d’horreur » dès la gare : ruelles étroites, flux continus de visiteurs qui montent et descendent sans répit, ambiance oppressante. « C’est un chaos total », insiste-t-elle.

Paradoxalement, la famille avait préparé son voyage en apprenant l’italien… pour finalement constater que la langue locale était presque inutile : « Tout est en anglais, et il y a des Américains partout. »

Ce phénomène n’est pas isolé. Le sud de l’Europe, et l’Italie en particulier, subissent une surtouristification qui dénature l’identité même des lieux. Le Vatican a été désigné site le plus bondé du monde en 2025 par Go2Africa, et d’autres destinations comme Santorin en Grèce ou Varna en Italie enregistrent des records de fréquentation.

Pour Simmons, la déception tient surtout à l’écart entre la mise en scène en ligne et le terrain : « Il y a des centaines de vidéos magnifiques de Positano qui donnent envie d’y aller. Mais si une destination devient “tendance” sur les réseaux sociaux, il faut s’attendre à ce que tout le monde veuille y aller. Moi la première », avoue-t-elle, avant de prévenir : « Ne croyez pas tout ce que vous voyez sur Internet. »

Cette mésaventure illustre un constat croissant : derrière les clichés idylliques, le tourisme de masse transforme les cartes postales en épreuves d’endurance. Et si la magie opère encore par endroits, elle se paie désormais au prix fort… en sueur, en patience et en désillusion.

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