Le cauchemar prend des vacances à vos côtés. Ce qui devait être une simple parenthèse de fête et de détente s’est transformé, pour des dizaines de jeunes Israéliens, en une expérience de violence, d’insécurité et d’humiliation. À Lloret de Mar, célèbre station balnéaire espagnole près de Barcelone, l’été 2025 marque un tournant inquiétant. Entre cocktails et boîtes de nuit, une chasse à l’Israélien est en train de s’organiser.
Chaque année, des milliers de jeunes israéliens – tout juste sortis du lycée, souvent en pré-armée (מלש »בים) – affluent dans cette ville qui est devenue synonyme de fête sans fin. Mais derrière les façades colorées des clubs, les ruelles vibrantes et les plages accueillantes, un climat délétère d’antisémitisme s’installe. Selon plusieurs témoignages, des groupes de jeunes – souvent identifiés comme immigrés musulmans ou militants propalestiniens – ciblent délibérément les vacanciers israéliens. Il ne s’agit pas de simples accrochages isolés, mais d’un véritable harcèlement à caractère raciste.
Des vidéos circulent désormais en ligne montrant des provocations verbales : « Vous êtes juifs ? », « Rentrez chez vous ! », ou encore le glaçant : « On cherche des juifs peureux ! ». Les agresseurs ne se contentent pas d’intimidations. Dans plusieurs cas, les tensions ont dégénéré en rixes violentes.
Comme l’a raconté Ron Cohen, 19 ans, qui s’apprête à intégrer une unité d’élite de Tsahal : « J’étais dans la file d’attente d’un club quand quelqu’un m’a entendu parler hébreu. Il m’a insulté, m’a giflé et m’a invité à ‘sortir parler dehors’. On est sortis à une trentaine, et il a voulu s’en prendre à tout le groupe. Il a vite compris que ce ne serait pas une promenade de santé » ( photo plus haut)
Autres témoins, même scénario : d’abord les regards, puis les moqueries sur la langue hébraïque, ensuite les provocations… et enfin les coups. « Ils savent qui on est. Et ils n’aiment pas », résume un jeune vacancier, sous couvert d’anonymat.
La mécanique est bien rodée : des petits groupes de militants pro-palestiniens repèrent les Israéliens à l’oreille, s’en prennent verbalement à eux, et guettent la moindre réaction pour faire dégénérer la situation. Dans plusieurs cas rapportés, seuls l’intervention d’autres vacanciers israéliens ou la chance ont empêché des blessures graves.
Un autre témoignage, celui d’Itamar Aviram, met en lumière une tendance plus inquiétante : « Ce ne sont pas des cas isolés. Ces types se promènent dans les rues en meute, comme s’ils étaient chez eux. Ils cherchent des proies faciles, des ‘juifs faibles’. Mais ils tombent sur des jeunes qui s’apprêtent à défendre leur pays. Ils ne reculent pas devant la confrontation. »
Les autorités espagnoles, elles, semblent dépassées. Aucun dispositif policier renforcé n’a encore été annoncé malgré l’accumulation d’incidents. Et pourtant, le phénomène n’est pas nouveau : en 2023 déjà, des incidents similaires avaient été signalés à Barcelone, mais sans que les autorités locales ne prennent de mesures concrètes.
Plus inquiétant encore, ces scènes s’inscrivent dans une vague internationale. À Athènes, Copenhague et Rhodes, d’autres jeunes israéliens ont été agressés pour avoir osé porter un t-shirt de Tsahal ou simplement parler hébreu. Il ne s’agit plus d’exceptions, mais d’un climat.
Comment expliquer une telle dérive ? En Espagne, le soutien aux Palestiniens a toujours été fort dans certains cercles gauchistes, mais depuis le 7 octobre, une décomplexion inquiétante de la haine antijuive se manifeste dans les rues. Sur TikTok, certains influenceurs n’hésitent plus à filmer et encourager ces « chasses à l’Israélien », souvent sous couvert de « solidarité avec Gaza ».
Le gouvernement espagnol, quant à lui, reste silencieux. Une passivité qui interroge, surtout à la lumière des efforts qu’il met en parallèle à accueillir à bras ouverts les flux de migrants issus des pays dont certains agresseurs se revendiquent. Comme si, au nom de la diversité, on acceptait l’importation de conflits ethno-religieux dans les ruelles de la Costa Brava.
À Tel-Aviv, la Knesset commence à s’emparer du sujet. Des députés demandent officiellement au ministère des Affaires étrangères de faire pression sur Madrid pour garantir la sécurité des ressortissants israéliens en vacances. L’ambassade d’Israël à Madrid, quant à elle, appelle à la prudence, sans pour autant recommander d’éviter la région. Une prudence qui en dit long.
Pourtant, il serait peut-être temps d’agir avant qu’un drame ne survienne. Car si pour l’instant aucun blessé grave n’est à déplorer, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Et la saison estivale est encore loin d’être terminée.
Les jeunes Israéliens, eux, restent fiers. « On ne se cache pas », affirme Ron. « On chante en hébreu, on sort avec nos drapeaux, et s’ils cherchent des juifs faibles, ils se sont trompés d’adresse ».
Mais jusqu’à quand pourra-t-on résister dans l’indifférence générale des autorités locales et la passivité européenne face à une haine qui change de masque, mais pas de cible ?
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