En pleine guerre entre IsraĂ«l et lâIran, et alors que les missiles pleuvent sur les grandes villes israĂ©liennes, un discours Ă©mouvant et puissant du Rav Yitzhak Zilberstein a profondĂ©ment marquĂ© les fidĂšles de Bnei Brak. Lors dâun office de priĂšre perturbĂ© par une alerte rouge, le rav a montrĂ© un sang-froid impressionnant, prononcĂ© des mots dâespĂ©rance, et mĂȘme osĂ© affirmer : « Tous les signes de la venue du Messie sont dĂ©jĂ prĂ©sents. »
Une soirée de priÚre, de peur et de foi
Tout a commencĂ© dans la synagogue du quartier de Ramat Elhanan Ă Bnei Brak, vers 20h30. Le Rav Zilberstein sâapprĂȘtait Ă diriger la priĂšre du soir, quand les sirĂšnes ont annoncĂ© une attaque imminente. Face Ă la tension palpable, il a briĂšvement hĂ©sitĂ© : rĂ©citer des psaumes, comme le prescrit la loi juive en pĂ©riode de dĂ©tresse, ou respecter lâordre liturgique et entamer la priĂšre dâArvit ? Il a choisi cette derniĂšre.
Câest en pleine Amida â priĂšre silencieuse centrale â que lâalarme sâest dĂ©clenchĂ©e. Des bruits dâexplosions ont retenti, plongeant la salle dans lâeffroi. Mais le Rav, imperturbable, a poursuivi sa priĂšre, avant de donner instruction de rĂ©citer exceptionnellement lâAvinou Malkeinou, traditionnellement rĂ©servĂ© Ă Roch Hachana et Yom Kippour, symbole dâappel dĂ©sespĂ©rĂ© Ă la misĂ©ricorde divine.
« Le moment est favorable pour la priÚre »
Une fois les priĂšres terminĂ©es, le Rav sâest tournĂ© vers lâassemblĂ©e rassemblĂ©e autour de lui, dense et tremblante, et a proclamĂ© dâune voix calme et forte :
« Ceux-lĂ sont tombĂ©s, mais nous nous sommes levĂ©s et nous tenons debout. Dieu nous sauvera. Le Roi nous rĂ©pondra le jour oĂč nous Lâappellerons. Maintenant, câest un moment favorable pour prier. »
Des paroles de foi, mais aussi dâencouragement Ă la responsabilitĂ© collective et individuelle. Les questions ont affluĂ©. Lâune dâelles venait du responsable dâun kollel (centre dâĂ©tude pour hommes mariĂ©s) situĂ© Ă lâextĂ©rieur de Bnei Brak : faut-il maintenir les Ă©tudes malgrĂ© les risques ?
Ătudier, oui, mais avec prĂ©caution et⊠les tĂ©filines
Le Rav Zilberstein a posĂ© la question essentielle : « Les avrekhim (Ă©tudiants) ont-ils le dĂ©sir dây aller ? » Si oui, a-t-il rĂ©pondu, et si lâendroit dispose dâun abri protĂ©gĂ© (mamad), alors câest une grande mitsva dây aller et dâĂ©tudier. Il a ajoutĂ© un conseil surprenant mais profondĂ©ment spirituel :
« Dites-leur de venir avec leurs tĂ©filines, de les porter toute la journĂ©e, sur la route, pendant lâĂ©tude, et mĂȘme au retour. »
Il a rappelĂ© que le verset « Et tous les peuples verront que le nom de lâĂternel est invoquĂ© sur toi et ils te craindront » fait rĂ©fĂ©rence aux tĂ©filines. Selon le Rav, leur simple prĂ©sence dissuade lâennemi spirituellement.
Son petit-fils, le Rav Haim Malin, a prĂ©cisĂ© que cette coutume Ă©tait dĂ©jĂ appliquĂ©e lors des guerres prĂ©cĂ©dentes, notamment par les avrekhim du kollel Beit David Ă Holon, qui voyageaient en minibus en tĂ©filines, plongĂ©s dans lâĂ©tude.
Un autre Ă©tudiant a demandĂ© sâil fallait aussi porter les tĂ©filines en se rendant Ă Bat Yam, touchĂ©e rĂ©cemment par les tirs iraniens. RĂ©ponse du Rav : « Ă Bat Yam ? Certainement ! Allez, et portez vos tĂ©filines. »
« Tous les signes sont là : nous sommes avant la venue du Messie »
Mais câest surtout une phrase du Rav Zilberstein qui a bouleversĂ© lâauditoire et fait rapidement le tour des communautĂ©s religieuses :
« Tous les signes sont lĂ . Tous. Nous sommes maintenant avant la venue du Messie. Il faut montrer au monde entier que lâĂternel est Dieu ! »
Il a encouragĂ© les fidĂšles Ă continuer de prier, Ă garder confiance, et Ă sâengager Ă organiser un repas de rĂ©jouissance (seudat mitsva) lorsque le salut viendra, preuve que mĂȘme en temps de guerre, la foi dans la dĂ©livrance finale est inĂ©branlable.
La protection mystique de Bnei Brak
Ă une autre question sur lâattitude Ă adopter pendant une alerte en pleine priĂšre dans dâautres villes, le Rav a Ă©tĂ© clair : « Il faut interrompre la priĂšre immĂ©diatement. » Mais Ă Bnei Brak, il a rappelĂ© une tradition profondĂ©ment ancrĂ©e :
« Ici, câest diffĂ©rent. Le âHazon Ich nous a garanti que les missiles ne tomberaient pas sur Bnei Brak. JusquâĂ prĂ©sent, cela sâest toujours vĂ©rifiĂ©. »
Il a mĂȘme racontĂ© une anecdote Ă©difiante : un soir de Chabbat, sa belle-sĆur, la Rebbetzin Bat Sheva Kanievsky, a dit au Rav Haim Kanievsky zatsal : « Il y a eu une explosion Ă Bnei Brak ! » Le Rav a levĂ© la tĂȘte, rĂ©pondu calmement « Pas Ă Bnei Brak », et sâest rendormi. Lâimpact sâĂ©tait produit quelques mĂštres aprĂšs la frontiĂšre de la ville.
MĂȘme lorsque des Ă©clats de missiles atteignent la ville sans causer de dĂ©gĂąts, la rĂ©ponse des sages est simple : « Sâil nây a pas eu de dommage, câest comme si rien nâĂ©tait tombĂ©. »
« Ne craignez rien, mais dites des Téhilim »
Enfin, en quittant la synagogue, le Rav a vu des femmes ĂągĂ©es sortir apeurĂ©es de lâabri. Il leur a souri et dit avec douceur :
« Il ne vous arrivera rien. Dites simplement des psaumes. Nâayez pas peur. »
Un message de foi, de courage, et dâunitĂ©
Dans cette pĂ©riode oĂč IsraĂ«l subit de plein fouet les frappes dâun rĂ©gime iranien menaçant, les paroles du Rav Zilberstein rĂ©sonnent comme une lumiĂšre au milieu des tĂ©nĂšbres. Il rappelle quâau-delĂ des missiles et des peurs, le peuple dâIsraĂ«l est porteur dâun message dâespoir universel. Et peut-ĂȘtre, comme il lâa dit, le Messie est dĂ©jĂ Ă la porte.
RĂ©daction francophone Infos Israel News pour lâactualitĂ© israĂ©lienne
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