Tragédie à Beit Shemesh : un réserviste, père de trois enfants, met fin à ses jours

La ville de Beit Shemesh est sous le choc. Un soldat de réserve, père de trois jeunes enfants, a été retrouvé sans vie ce matin dans un jardin public. Selon les premiers éléments, il s’est donné la mort. Les passants qui l’ont découvert ont immédiatement alerté les secours, mais les équipes du Magen David Adom (MDA), arrivées rapidement sur les lieux, n’ont pu que constater son décès.

La nouvelle a bouleversé la communauté locale. Des voisins et connaissances décrivent un homme « rayonnant de bonté, dévoué à sa famille et à son pays, toujours prêt à être en première ligne ». Ce portrait contraste douloureusement avec la réalité d’un fardeau invisible, celui que de nombreux combattants portent en silence après des mois de mobilisation et de guerre.

La police israélienne a ouvert une enquête afin de préciser les circonstances exactes du drame. Mais au-delà de l’aspect factuel, ce nouvel événement s’ajoute à une série de cas tragiques qui révèlent une crise silencieuse : celle de la santé mentale des réservistes. Depuis le 7 octobre, des dizaines de milliers d’Israéliens ont été mobilisés sur plusieurs fronts, affrontant la violence, l’incertitude et la séparation familiale. À leur retour, certains peinent à retrouver un équilibre, écrasés par un poids psychologique insoutenable.

Les associations d’aide aux soldats alertent depuis plusieurs mois : sans un soutien psychologique massif, l’armée et la société israélienne risquent d’assister à une augmentation de ces drames. L’organisation NATAL, spécialisée dans le traitement des traumatismes liés au terrorisme et aux guerres, ainsi que la ligne d’écoute ERAN, multiplient les appels à renforcer les moyens publics. « Nous devons protéger ceux qui nous protègent », insistent leurs responsables.

Cet incident rappelle avec force que le combat ne s’arrête pas aux frontières. Il se poursuit à l’intérieur, dans l’intimité des familles, dans le silence des nuits blanches, et trop souvent dans l’isolement. Israël, qui fait face à une guerre prolongée contre le Hamas et à des menaces persistantes au nord, doit aussi affronter une bataille intérieure : celle de préserver la santé mentale de ses soldats.

La tragédie de Beit Shemesh met un visage sur cette souffrance collective. Elle oblige l’État, mais aussi la société civile, à ouvrir les yeux et à agir. Car derrière chaque uniforme se cache un être humain, avec ses blessures invisibles. Les ignorer, c’est courir le risque de nouvelles pertes irréparables.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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