TragĂ©die au Sharon : un ouvrier de 41 ans tuĂ© par la chute d’un arbre lors de travaux d’élagage

Un drame a frappĂ© ce vendredi la rĂ©gion du Sharon : un ouvrier de 41 ans a trouvĂ© la mort aprĂšs la chute soudaine d’un arbre lors de travaux d’élagage. MalgrĂ© les efforts des Ă©quipes de Magen David Adom, l’homme a succombĂ© Ă  une grave blessure crĂąnienne. Un accident qui relance la question de la sĂ©curitĂ© des travailleurs dans un secteur souvent nĂ©gligĂ©, mais essentiel Ă  la vie quotidienne israĂ©lienne.

La scĂšne s’est dĂ©roulĂ©e en plein cƓur de la rĂ©gion du Sharon, dans une zone rurale calme oĂč les travaux d’entretien des arbres sont frĂ©quents Ă  l’approche de l’hiver. L’ouvrier, 41 ans, participait Ă  un chantier d’élagage lorsque, pour une raison encore indĂ©terminĂ©e, un arbre s’est abattu sur lui. Selon les premiers tĂ©moignages recueillis par les secours, le choc a Ă©tĂ© immĂ©diat et d’une violence extrĂȘme.

Les Ă©quipes mĂ©dicales ont Ă©tĂ© dĂ©pĂȘchĂ©es sur place en urgence. Les paramĂ©dics de Magen David Adom, parmi eux Anan Halaf et Walid Yassin, ont tentĂ© de rĂ©animer l’homme en pratiquant des manƓuvres de rĂ©animation avancĂ©e. Ils ont dĂ©crit une scĂšne « difficile », marquĂ©e par l’état critique de la victime. L’ouvrier Ă©tait allongĂ© au sol, inconscient, sans pouls, souffrant d’un traumatisme multisystĂ©mique sĂ©vĂšre. MalgrĂ© les efforts, son dĂ©cĂšs a Ă©tĂ© prononcĂ© sur place.

Un accident qui pose la question des normes de sécurité

Si les accidents liĂ©s aux travaux arboricoles ne sont pas rares en IsraĂ«l, ils rappellent Ă  chaque fois la fragilitĂ© du secteur. L’élagage, la coupe d’arbres et l’entretien des espaces publics figurent parmi les missions les plus dangereuses du monde ouvrier. Dans certaines zones du pays, les municipalitĂ©s font appel Ă  des entreprises privĂ©es ou des sous-traitants, dont les conditions de travail sont parfois moins contrĂŽlĂ©es que dans les Ă©quipes municipales ou gouvernementales.

Ce n’est pas la premiĂšre fois qu’un tel drame survient dans la rĂ©gion. Au cours des derniĂšres annĂ©es, plusieurs accidents similaires ont Ă©tĂ© recensĂ©s : branches instables, arbres fragilisĂ©s, matĂ©riel vĂ©tuste ou consignes de sĂ©curitĂ© insuffisantes. Des ONG israĂ©liennes actives dans la prĂ©vention des risques professionnels rappellent rĂ©guliĂšrement que la chute d’arbres lors d’une opĂ©ration de coupe peut ĂȘtre mortelle mĂȘme avec des Ă©quipements lourds et des cordages professionnels.

Selon les donnĂ©es publiĂ©es par l’Institut national de l’assurance israĂ©lien (Bituah Leumi), les accidents mortels au travail augmentent rĂ©guliĂšrement dans les secteurs Ă  risque, notamment la construction, l’agriculture et l’entretien urbain. Le dĂ©cĂšs de cet ouvrier s’inscrit dans une tendance prĂ©occupante que les professionnels dĂ©noncent depuis longtemps.

Une profession essentielle et exposée

Les travaux d’élagage ne consistent pas seulement Ă  couper des branches : ils assurent la sĂ©curitĂ© de l’espace public. Dans les zones rurales comme urbaines, l’entretien des arbres permet de :

  • prĂ©venir les chutes de branches dangereuses,
  • protĂ©ger les rĂ©seaux Ă©lectriques avant les tempĂȘtes,
  • entretenir les routes et les axes publics,
  • sĂ©curiser les zones frĂ©quentĂ©es par les familles.

Ces ouvriers travaillent souvent en hauteur, avec des tronçonneuses, des cĂąbles et des Ă©quipements lourds. Le moindre dĂ©faut de coordination ou de planification peut provoquer un accident d’une extrĂȘme gravitĂ© — comme celui qui a coĂ»tĂ© la vie Ă  l’homme du Sharon.

Dans ce cas prĂ©cis, les circonstances restent encore floues : l’arbre Ă©tait-il fragilisĂ© ? Le sol Ă©tait-il instable aprĂšs les pluies rĂ©centes ? Une erreur de manƓuvre a-t-elle Ă©tĂ© commise ? Ce sont dĂ©sormais les inspecteurs du travail et les autoritĂ©s locales qui tenteront d’établir les faits.

Un choc pour la communauté locale

Dans cette rĂ©gion paisible du Sharon, oĂč les habitants se connaissent et travaillent souvent ensemble, la nouvelle du dĂ©cĂšs a provoquĂ© une onde de choc. Les ouvriers du chantier ont tĂ©moignĂ© de leur sidĂ©ration face Ă  la violence de l’accident. Certains ont confiĂ© que l’homme Ă©tait « expĂ©rimentĂ© », habituĂ© aux travaux manuels difficiles, pĂšre de famille apprĂ©ciĂ©e dans son village.

Les rĂ©actions locales tĂ©moignent d’un sentiment d’impuissance : comment un mĂ©tier si nĂ©cessaire peut-il encore ĂȘtre exercĂ© dans des conditions parfois insuffisamment sĂ©curisĂ©es ? Plusieurs Ă©lus de conseils rĂ©gionaux du Sharon ont dĂ©jĂ  demandĂ© l’ouverture d’une enquĂȘte complĂšte et la mise en place d’un protocole renforcĂ© pour les travaux arboricoles.

La question plus large de la sécurité au travail en Israël

Ce drame soulĂšve une problĂ©matique rĂ©currente : IsraĂ«l connaĂźt depuis plusieurs annĂ©es une hausse d’accidents graves sur les chantiers. Une situation dĂ©noncĂ©e par de nombreuses organisations, qui critiquent Ă  la fois le manque de contrĂŽles et l’absence de sanctions suffisamment dissuasives.

Selon des rapports publiés annuellement, les accidents les plus mortels concernent les travailleurs :

  • migrants,
  • sous-traitĂ©s,
  • ou employĂ©s par des petites structures peu rĂ©gulĂ©es.

Les ouvriers du secteur arboricole se retrouvent souvent dans ces catĂ©gories. Ils ne bĂ©nĂ©ficient pas toujours des meilleures protections, ni d’équipements adaptĂ©s aux standards de sĂ©curitĂ© modernes.

Dans certaines municipalités plus petites, le recours à des équipes externes est fréquent, faute de moyens ou de personnel formé. Mais cela crée des disparités importantes dans les conditions de travail et la prévention des risques.

Une société israélienne déjà éprouvée par les crises

Dans un pays oĂč les citoyens vivent sous la menace constante d’attentats, d’escalades sĂ©curitaires ou de tensions gĂ©opolitiques, la mort d’un ouvrier dans un accident domestique peut sembler un Ă©vĂ©nement mineur. Mais elle touche Ă  un aspect fondamental : la capacitĂ© d’IsraĂ«l Ă  protĂ©ger ses travailleurs dans un contexte civil.

Ces drames rappellent que la sĂ©curitĂ© ne se limite pas au front ou aux villes du sud bombardĂ©es. La sĂ©curitĂ© nationale inclut aussi la protection de ces citoyens anonymes, qui, chaque jour, assurent le fonctionnement du pays. Un pays qui, depuis octobre 2023, lutte sur plusieurs fronts — Gaza, le Liban, la JudĂ©e-Samarie — tout en tentant de maintenir une vie civile stable.

Dans cette pĂ©riode de tension, la moindre faille est ressentie plus durement, plus violemment, car elle s’ajoute Ă  une lassitude collective.

Un drame humain et un avertissement collectif

La mort de cet ouvrier du Sharon n’est pas seulement une tragĂ©die personnelle : c’est un signal d’alarme. Elle rappelle Ă  quel point certains mĂ©tiers essentiels demeurent exposĂ©s, parfois sous-estimĂ©s, malgrĂ© leur impact direct sur la vie quotidienne israĂ©lienne. Elle appelle Ă  une remise Ă  niveau urgente des normes de sĂ©curitĂ©, Ă  des formations renforcĂ©es, et Ă  une vigilance accrue de la part des autoritĂ©s.

Chaque accident mortel est un échec. Mais il peut aussi devenir un point de bascule.
En IsraĂ«l, oĂč la solidaritĂ© civile reste un pilier de la sociĂ©tĂ©, ce drame doit servir de moteur pour renforcer la protection des travailleurs — et Ă©viter que d’autres familles ne payent le prix d’un manque de prĂ©vention.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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