C’est une onde de choc qui traverse aujourd’hui le monde de la culture israélienne : le comédien Alon Aboutboul, figure emblématique du théâtre et du cinéma en Israël comme à l’étranger, s’est effondré ce mardi matin sur le rivage de la plage des Bonim, au sud d’Atlit. À 60 ans, celui que le public surnommait avec affection “l’acteur caméléon” a rendu son dernier souffle, malgré les efforts désespérés des secours.
Il était aux alentours de 8h22 lorsque le service d’urgence de Magen David Adom a été alerté. Aboutboul a été découvert inconscient, extrait des vagues par deux femmes âgées. Un jeune homme de 23 ans, ancien combattant de Tsahal en poste récemment à Gaza, a raconté à Walla! : « Il a dit ‘sortez-moi’… puis il s’est étouffé et s’est tu pour toujours. J’ai tout vu. Il est mort dans mes bras ».
Selon ce témoin, il s’agirait probablement d’un arrêt cardiaque aggravé par les puissants courants du site. Aucun liquide ne s’est échappé de la bouche de la victime – seulement du sang. Ce détail, révélé par les personnes présentes, oriente vers une cause médicale et non une noyade pure.
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Une disparition brutale pour une étoile de l’écran et de la scène
Aboutboul, qui a marqué plusieurs générations, avait entamé sa carrière dans les années 1980. Il s’est fait connaître grâce à des rôles dans des films cultes comme Shtei Etzbaot MiTzidon (Deux doigts au-dessus de Sidon), Les Désastres de Nina, ou encore la série Ktzefet VeDuvdevanim. Mais son talent a aussi conquis Hollywood : il a joué aux côtés de Leonardo DiCaprio dans Body of Lies (Guerre mensongère) et dans The Dark Knight Rises de Christopher Nolan, où il incarnait un scientifique menacé par Bane.
Il y a quelques mois encore, Aboutboul jouait le rôle principal dans la série Le Germain, où il incarnait un chef fictif du Mossad. La série avait été violemment prise pour cible lors de sa projection au festival français Séries Mania à Lille, par des activistes pro-palestiniens brandissant des drapeaux et criant “Free Palestine”. Les acteurs israéliens, dont Aboutboul, avaient répliqué dignement en arborant les badges des otages israéliens du 7 octobre.
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Un artiste entier, aux multiples facettes
Aboutboul avait aussi récemment dévoilé une autre passion : la musique. En juin 2023, il avait sorti un single en duo avec sa fille Elia, intitulé “Toujours le long de la côte” — un titre devenu, aujourd’hui, étrangement prémonitoire. Ce morceau s’inscrivait dans l’album Family Business, projet musical intime né de leurs retrouvailles familiales en Israël en 2021. “Je voulais rassembler les générations, les voix, les histoires. On était tous ensemble au Barby Club de Tel Aviv. C’est là que l’idée de l’album est née”, avait-il confié à la radio 103FM.
Son agence Perry Kafri a publié un hommage émouvant : « Alon Aboutboul, le père, l’homme, le comédien, l’artiste – et plus que tout, notre ami de l’âme – nous a quittés ce matin. Alon, je t’aime. »
Il avait également participé à l’émission de téléréalité culinaire Le Meilleur Chef sur Keshet 12, où il avait étonné le public par sa complicité explosive avec la célèbre cheffe Ruti Brodo. Ce passage avait révélé un autre visage d’Aboutboul : celui d’un homme sensible, parfois désarmé par la critique, mais toujours entier, authentique.
Récemment encore, il avait accordé une interview à Guy Pines depuis le Népal, où il achevait le tournage d’une série : « Ici, la beauté est à couper le souffle, les gens sont d’une gentillesse extrême. Une expérience inoubliable. »
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Une perte immense pour la culture israélienne
Aboutboul laisse derrière lui quatre enfants et des milliers de fans, en Israël comme à l’étranger. Il incarnait cette rare alchimie entre intensité dramatique, élégance naturelle et générosité d’âme. Sa voix résonnait aussi bien dans les salles obscures que sur les planches du théâtre, où il avait brillé dans des classiques hébraïques et internationaux. Il avait notamment interprété le rôle principal dans La Visite de la Fanfare au West End de Londres.
Les détails concernant ses funérailles seront communiqués ultérieurement.
Qu’il repose en paix – et que son talent continue d’inspirer les artistes d’Israël, pays qu’il aimait profondément, qu’il représentait fièrement, et dont il incarnait l’âme complexe et vibrante.
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