Le voyage familial devait être un moment de détente et de bonheur. Il s’est transformé en drame absolu. Shagaï Mor, père de quatre enfants originaire de Kela Alon, a été retrouvé sans vie au large de l’île de Koh Phangan, en Thaïlande. La veille, il avait plongé pour sauver son fils emporté par un puissant courant. S’il a réussi à ramener l’enfant sain et sauf sur le rivage, il n’est jamais parvenu à revenir lui-même.
Tout commence vers 14 h 30, heure locale. La famille marche le long de la plage, l’une des plus prisées du nord de Koh Phangan. Le plus jeune des enfants entre dans l’eau, probablement sans imaginer la force d’un courant soudain. En quelques secondes, la mer l’emporte vers le large. Shagaï, sans hésiter, saute à l’eau. Un instant de pur instinct paternel : sauver son fils coûte que coûte.
Selon les témoignages recueillis, Mor parvient rapidement à atteindre l’enfant et à le ramener vers une zone plus sûre. Le fils est tiré d’affaire. Mais lorsque Shagaï tente à son tour de regagner la plage, les vagues se referment sur lui. Un courant plus violent le tire en arrière, l’entraîne vers une zone rocheuse. Dans un dernier cri, il avertit son épouse qu’il va essayer de rejoindre un amas de rochers à proximité.
Ce sont les dernières paroles qu’elle entendra de lui.
La mer, agitée et imprévisible, ne lui laisse aucune chance. Quelques instants plus tard, un second rouleau l’aspire et l’emporte au large. Sa femme, paniquée, contacte immédiatement l’ambassade d’Israël à Bangkok et demande l’envoi de secours. Une opération de recherche commence rapidement, mobilisant police locale, équipes de secours thaïlandaises et volontaires.
Pendant près de trois heures, les recherches se poursuivent dans une mer trouble, difficile, où la visibilité est presque nulle. Les habitants locaux connaissent ces courants : ils peuvent sembler anodins, mais ils se transforment brutalement en pièges mortels. Lorsque la police élargit finalement le périmètre des recherches, l’espoir s’amenuise. La mer, traîtresse, garde souvent prisonniers ceux qu’elle emporte.
Au lendemain des événements, en fin de matinée, le corps de Shagaï Mor est retrouvé sans vie.
Le drame provoque une onde de choc en Israël, où la nouvelle s’est répandue rapidement. Dans la petite communauté de Kela Alon, l’émotion est immense. Les voisins décrivent un homme « dévoué à sa famille », « toujours prêt à aider », un père discret et aimant. Sa dernière action, héroïque malgré lui, a été de sauver la vie de son fils. Un acte d’amour absolu, dans un moment où chaque seconde comptait.
Pour les Israéliens habitués à voyager en Thaïlande, ce drame rappelle la dangerosité de certaines plages du pays, réputées pour leurs courants imprévisibles. Même des nageurs confirmés peuvent être piégés par une lame de fond ou un ressac soudain. L’ambassade d’Israël en Thaïlande met régulièrement en garde les touristes, mais beaucoup ignorent à quel point les conditions peuvent changer rapidement.
Le ministère israélien des Affaires étrangères s’est mobilisé pour accompagner la famille. Des démarches administratives ont été engagées afin de rapatrier le corps en Israël dans les plus brefs délais. Les autorités locales coopèrent pleinement, conscientes de la gravité de l’affaire et du traumatisme subi par la famille.
Ce drame s’inscrit également dans une série d’incidents graves impliquant des touristes israéliens dans la région. Chaque année, des dizaines d’Israéliens sont victimes d’accidents liés à la mer, à la moto ou aux activités extrêmes. Les plages de Koh Phangan, en particulier, sont connues pour leurs courants parfois dévastateurs. Mais la tragédie qui a touché la famille Mor dépasse le simple accident : elle illustre la force d’un instinct parental qui ne recule devant rien, quitte à y laisser sa vie.
En Israël, la solidarité s’organise déjà. Plusieurs initiatives locales visent à soutenir la famille, frappée de plein fouet par la perte d’un mari et d’un père aimant. Les messages affluent sur les réseaux sociaux : témoignages, condoléances, prières pour la famille, et hommages à un homme dont la dernière action fut un acte de courage.
Le récit de cette tragédie, relayé par Kan News, rappelle aussi que le tourisme estival masquer parfois des réalités dangereuses. La mer, même dans ses plus belles couleurs turquoise, peut devenir mortelle en quelques secondes. Et chaque année, des familles se retrouvent endeuillées, confrontées à l’incompréhensible.
Dans son dernier geste, Shagaï Mor a sauvé son enfant — un acte qui restera gravé dans la mémoire de sa famille et de tous ceux qui liront son histoire. Il a fait ce que tout parent espérerait avoir la force de faire : se jeter dans la tempête pour sauver la vie de son enfant. Un acte héroïque, tragique, qui porte la marque d’une profonde humanité.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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