” (AP Photo/ Khalil Hamra)

Ce dimanche 10 janvier 2016, une photo a été publiée par un propriétaire palestinien du « Jungle Zoo ». On y voit Mohammed Ouida, en face de la cage d’un tigre africain, à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Le tigre du zoo dans le sud de la bande de Gaza était émacié et son ventre amaigri.

De l’intérieur de sa cage, il grondait et faisait nerveusement des allers-retour. « Je jure devant Dieu que ce tigre n’a pas mangé depuis quatre ou cinq jours », a dit Ouida. Il a besoin de 100 shekels (environ 20 $) de nourriture par jour et je ne peux assurer.

Lorsque les familles arrivent avec leurs enfants pour voir des lions, des singes, des crocodiles et des autruches, aujourd’hui, ce n’est plus le cas car le zoo est presque vide et Ouida ne peut pas générer assez de liquidités pour nourrir ses animaux.

La même histoire se joue à travers six zoos de fortune de Gaza. Des années de conflit, des hivers froids, la négligence de longue date et les maladies ont tué de nombreux animaux en captivité.

Même, dans les temps meilleurs, le Hamas qui dirige la Bande de Gaza n’a jamais pris conscience du bien-être animal dans la bande de Gaza. En 2013, par exemple, deux lionceaux sont morts peu après la naissance parce que les travailleurs de zoo dans le nord de la bande de Gaza ne savaient pas comment prendre soin d’eux. C’est Israël qui a intervenu pour essayé de les sauver, mais les jeunes animaux étaient dans un état si grave qu’ils n’ont pas survécu, et le Hamas a accusé Israël par la suite.

Les Gazaouis ont utilisé une grue pour soulever un chameau au dessus de la clôture de la frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza et l’animal tremblait dans l’air à l’agonie.

Gaza abrite 1,8 millions de personnes, et leur vie s’est détériorée depuis que le Hamas a été élu dans ce pays, Le Hamas est un groupe terroriste islamique qui a juré la destruction d’Israël, et a pris le contrôle du territoire en 2007, ce qui a provoqué un blocus israélien et égyptien.

La perte de l’un des rares alliés de Gaza, l’ancien président égyptien Mohammed Morsi, qui a été renversé par l’armée en 2013 après des manifestations contre son régime, et une guerre en 2014 avec Israël ont frappé le territoire le laissant dans une situation particulièrement difficile. Le taux de chômage est estimé par la Banque mondiale à 43 % et les Gazaouis souffrent des pénuries dans de nombreux produits, y compris l’électricité et du gaz pour cuisson.

Au cours des deux dernières années, l’Egypte a également fermé ses frontières avec Gaza, empêchant les habitants de Gaza de quitter le territoire, et a bloqué les tunnels de contrebande. La fermeture a non seulement cessé l’arrivée de nouveaux animaux. Le Hamas privé des recettes fiscales dans la contrebande est aujourd’hui à court d’argent pour payer les salaires de ses 40.000 employés.

«Les gens ont du mal à trouver de la nourriture, encore moins les animaux », a déploré Ouida, notant que la moitié des animaux et des oiseaux qui demeurent dans son zoo sont malades parce qu’il ne peut également se permettre un vétérinaire.

Depuis que le zoo a ouvert en 2007, Ouida et ses frères ont investi des centaines de milliers de dollars dans leur entreprise. Ils ont utilisé 30 travailleurs, et ont ouvert une cafétéria au service des familles et des sorties scolaires. Ces jours-ci, Ouida travaille dans une carrière de gravier et ses deux frères ont un taxi. Seulement deux d’entre eux sont restés au zoo « Sud Jungle ».

Les problèmes du zoo ont commencé au cours d’une guerre de 50 jours entre Israël et le Hamas en 2014. Le zoo n’a pas été directement touché, mais Ouida, ni ses frères ne pouvaient atteindre le site pour nourrir les animaux. La compagne du tigre africain est morte de faim.

Sur les six autruches, une seule est encore en vie. Les lions et le seul lama sont morts en Décembre. Il n’y a plus de crocodiles. Les animaux morts sont primitivement empaillés dans un coin du zoo.

La plupart des zoos de Gaza sont des entreprises commerciales privées, mis en place par les propriétaires qui manquent d’expérience dans le soin des animaux en captivité.

« Fondamentalement, ces zoos sont de l’improvisation par certains citoyens», a déclaré Zakaria al-Kafarna, vétérinaire officiel au ministère de l’Agriculture du Hamas, qui ne fournit pas de vaccins pour le bétail, et les animaux sauvages.

Les conséquences des conflits et des années de négligence ont aussi touché le zoo Al-Bisan, construit par le Hamas dans le nord de la bande de Gaza. Il a été gravement endommagé pendant la guerre de 2014, lorsque plus de 80 animaux et des oiseaux sont morts.

Deux singes et un faucon sont tombés malades et sont morts en Décembre. Les animaux avaient l’air affamés et négligés, et grelottaient de froid lors d’une visite récente.

Le zoo a ouvert en 2007 dans le cadre d’un complexe construit par le Hamas qui avait aussi des piscines, des terrains de football et des jardins. Le complexe a été détruit dans les combats avec Israël. Personne ne visite ce zoo et le Hamas fournit peu d’argent pour prendre soin des animaux restants.

« Personne ne fait attention (au zoo) à cause du blocus et de la situation. Ils ne prennent pas soin des animaux du tout », a déclaré Mohammed Abou Safia, de l’administration du zoo.

En 2014, une organisation de protection des animaux a évacué trois lions d’Al-Bisan en Jordanie. L’été dernier, Four Paws International a aidé à envoyer deux lionceaux vers un sanctuaire à l’abri en Jordanie après que Ouida, le propriétaire du Sud Jungle Zoo, leur a vendu.

Ouida a dit qu’il serait « reconnaissant » pour toute aide extérieure. «Je suis en attente pour la vente du zoo et pour sauver les animaux qui meurent», dit-il.