Les récentes mesures prises par Israël pour établir une zone tampon de sécurité en Syrie ne sont pas seulement une nécessité tactique, mais aussi une sagesse stratégique dans un Moyen-Orient de plus en plus instable. Si les critiques peuvent qualifier cette mesure d’expansion territoriale, ils méconnaissent fondamentalement les impératifs de sécurité auxquels l’État juif est confronté.
La chute d’Assad a créé un dangereux vide de pouvoir, avec diverses milices qui se bousculent pour prendre le contrôle près des frontières d’Israël. Le gouvernement de Hayat Tahrir al-Sham à Damas n’offre aucune garantie de stabilité, et nous ne savons pas non plus si son nouveau pouvoir l’enivrera comme il a enivré Assad. Plus inquiétante est la menace persistante de livraison d’armes iraniennes via la Syrie au Hezbollah au Liban.
Le relief montagneux du plateau du Golan offre des points de surveillance stratégiques surplombant Damas, Beyrouth et Jérusalem. Du point de vue de la sécurité, cet avantage topographique est inestimable.
Les critiques oublient que les retraits précédents d’Israël de territoires ont souvent abouti à des désastres sécuritaires. Depuis la guerre israélo-arabe de 1973, une zone démilitarisée d’environ 400 kilomètres carrés, surveillée par l’ONU, sépare le plateau du Golan sous contrôle israélien de la Syrie proprement dite. Supervisée par 1 100 soldats de la paix de l’ONU, cette zone était censée assurer la stabilité. Aujourd’hui, avec la chute de la Syrie, le bilan de l’ONU laisse penser qu’elle ne veillera pas à la survie d’Israël.
Ceux qui se lamentent sur le droit international, comme l’Arabie saoudite, devraient se rappeler que la sécurité d’Israël ne peut être sacrifiée au nom de cadres juridiques théoriques défaillants. Jeudi, le Royaume a publié une déclaration condamnant « l’occupation » israélienne de la Syrie.
« Le ministère des Affaires étrangères exprime la ferme condamnation et la dénonciation par le Royaume d’Arabie saoudite de la décision du gouvernement d’occupation israélien d’étendre les colonies sur les hauteurs du Golan occupé et de continuer à saboter les perspectives de la Syrie de rétablir sa sécurité et sa stabilité.
Le Royaume réitère son appel à la communauté internationale pour dénoncer ces violations israéliennes, soulignant l’importance de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie. Le Royaume réaffirme que le Golan occupé est une terre syrienne et arabe.
« La seule opinion internationale qui compte est celle des États-Unis, qui, sous la présidence de Trump, ont reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Sa reconnaissance historique en 2019 a reconnu à la fois le droit de naissance d’Israël et, aujourd’hui plus que jamais, ses réalités en matière de sécurité.