Trump approuve le plus important programme d’aide jamais octroyĂ© Ă  IsraĂ«l et met en place une confrontation avec la Turquie Ă  propos des F-35

Le prĂ©sident des États-Unis, Donald J. Trump, a signĂ© un dĂ©cret sur les sanctions contre l'Iran au Trump National Golf Club, le 5 aoĂ»t 2018, dans le canton de Bedminster, au New Jersey. (Photo officielle de la Maison Blanche par Shealah Craighead)

La Loi sur l’autorisation de la dĂ©fense nationale, d’un montant de 717 milliards de dollars, comprend une mesure bipartite visant Ă  honorer un protocole d’entente entre les États-Unis et IsraĂ«l, octroyant 3,8 milliards de dollars par an Ă  l’État juif.

Le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump a signĂ© lundi la loi sur l’autorisation de la dĂ©fense nationale (NDAA), qui prĂ©voit une aide de 550 millions de dollars Ă  IsraĂ«l. Cela se produit au milieu des tensions entre les États-Unis et Ankara, qui dĂ©tient actuellement un pasteur amĂ©ricain en otage, pour des raisons politiques.

L’aide de 717 milliards de dollars comprend une mesure bipartisane honorant un mĂ©morandum d’accord conclu depuis dix ans entre l’AmĂ©rique et IsraĂ«l, les États-Unis accordant 3,8 milliards de dollars par an Ă  l’État juif.

La NDAA, intitulĂ©e «Loi d’autorisation de la dĂ©fense nationale de John S. McCain pour 2019», autorise des fonds pour la recherche et le dĂ©veloppement de systĂšmes de dĂ©fense, y compris le dĂŽme de fer contre les menaces de missiles et de roquettes. En outre, la loi prĂ©voit 50 millions de dollars pour le travail conjoint amĂ©ricano-israĂ©lien sur la technologie contre les tunnels, qui est devenu une menace majeure pour la sĂ©curitĂ© d’IsraĂ«l ces derniĂšres annĂ©es de la part du groupe terroriste palestinien du Hamas.

Le plan militaire annuel bloque Ă©galement temporairement la livraison des avions par les Etats-Unis en Turquie en rĂ©ponse Ă  la dĂ©tention du pasteur amĂ©ricain Andrew Brunson, que le pays accuse d’avoir participĂ© au coup d’Etat de 2016 contre le prĂ©sident Recep Tayyip Erdoğan.

Au dĂ©but du mois, les États-Unis ont imposĂ© des sanctions Ă  deux hauts responsables du gouvernement turc impliquĂ©s dans la dĂ©tention de Brunson. La Maison Blanche a Ă©galement imposĂ© des tarifs sur l’aluminium et l’acier Ă  la Turquie, et Trump a dĂ©clarĂ© vendredi dernier qu’il avait approuvĂ© un doublement de ces tarifs. Les tarifs et les sanctions ont causĂ© la chute de la monnaie de la Turquie, la livre.

Diliman Abdulkader, directeur du projet kurde à la dotation pour la vérité du Moyen-Orient, a aidé à conseiller les législateurs concernant la disposition de la Turquie dans la NDAA et soutient les mesures américaines actuelles contre la Turquie.

« Le F-35 est un grand pas en avant pour dire Ă  la Turquie que vous n’ĂȘtes pas trop gros pour faire faillite », a dĂ©clarĂ© Abdulkader Ă  JNS. « Oui, ils sont un alliĂ© de l’OTAN, mais les Etats-Unis s’inquiĂštent Ă©galement de leurs intĂ©rĂȘts en matiĂšre de sĂ©curitĂ© nationale et, selon la rhĂ©torique d’Erdoğan, il semble menacer non seulement les intĂ©rĂȘts de l’OTAN mais aussi les Etats-Unis. »

« Les Etats-Unis doivent s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ©, Ă  savoir que nous n’avons pas Ă  faire Ă  la mĂȘme Turquie que par le passĂ©. La Turquie sous Erdoğan est agressive et contredit les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains tant en Europe qu’au Moyen-Orient « , a dĂ©clarĂ© Abdulkader. « Par consĂ©quent, nous devons modifier notre politique Ă©trangĂšre en consĂ©quence, ce qui permettra d’isoler et de faire pression sur la Turquie. Nous devons garder Ă  l’esprit tous les problĂšmes internes et externes de la Turquie, Ă  savoir le fait que le gouvernement turc soit lui-mĂȘme et non les États-Unis. « 

Concernant les sanctions et les tarifs amĂ©ricains Ă  l’encontre de la Turquie, Abdulkader a dĂ©clarĂ© que cette campagne de pression ne pouvait pas se limiter Ă  la garde de Brunson.

« La prise d’otages des AmĂ©ricains par Erdoğan pour obtenir un effet de levier diplomatique est l’une des nombreuses violations qu’il a commises », a-t-il dĂ©clarĂ©. « Il existe d’innombrables violations des droits de l’homme par la Turquie qui doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des menaces turques contre les AmĂ©ricains en Syrie, les Kurdes et, plus rĂ©cemment, une tentative de perquisition et d’arrestation de responsables amĂ©ricains Ă  la base aĂ©rienne d’Incirlik » ville d’Adana, en Turquie.

Aykan Erdemir, qui a siĂ©gĂ© au parlement turc de 2011 Ă  2015 et est membre de la Fondation pour la dĂ©fense des dĂ©mocraties, a dĂ©clarĂ© Ă  JNS que les problĂšmes entre l’AmĂ©rique et la Turquie vont au-delĂ  des avions Ă  rĂ©action F-35.

La premiĂšre question sur les relations amĂ©ricano-turques est que, Ă  mesure que la crise bilatĂ©rale entre les États-Unis et la Turquie s’approfondit, la crise Ă©conomique s’aggrave « , a-t-il dĂ©clarĂ©. « Dans les prochains mois, la question la plus importante concerne le plan de sauvetage de la Turquie ».

Le ComitĂ© sĂ©natorial des relations extĂ©rieures a adoptĂ© un projet de loi le mois dernier pour bloquer l’accĂšs des Turcs aux institutions financiĂšres internationales, telles que le Fonds monĂ©taire international.

Bloquer le transfert des F-35 Ă  la Turquie serait une prĂ©occupation, a dĂ©clarĂ© M. Erdemir, mais ce serait « une question de sĂ©curitĂ©, et les consĂ©quences ne seraient pas immĂ©diates, alors qu’avec la crise Ă©conomique et l’accĂšs aux institutions financiĂšres internationales, les consĂ©quences serait immĂ©diates parce que nous parlons pour des semaines, sinon des mois. « 

La NDAA aura besoin d’un projet de loi de crĂ©dits pour le financer.

Une telle mesure a déjà été adoptée par la Commission sénatoriale des crédits ; Son président, le sénateur Richard Shelby (R-Ala.), a tenté de le faire voter à la chambre avant la fin du mois de septembre.

La Chambre des reprĂ©sentants a adoptĂ© son projet de loi de crĂ©dits le mois dernier. Tout projet de loi Ă©manant de la chambre haute devra ĂȘtre conciliĂ© avec la Chambre lors des nĂ©gociations du comitĂ© de la confĂ©rence.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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4 Commentaires

  1. Nous sommes (IsraĂ«l) encore beaucoup beaucoup trop dĂ©pendant des USA que ça soit Ă©conomiquement ou militairement. SĂ©rieusement, sans les USA que pourrions-nous faire
 n’oublions pas que selon le classement « global fire power 2018 » nous sommes passĂ©s Ă  la 16e place, entre l’IndonĂ©sie et le Pakistan, des pays comme la Turquie et l’Iran nous dĂ©passant.

    Concernant les F35 et la Turquie, il est normal que les USA demandent des garanties, car ce pays va acquérir les S400 russes, ce qui permettra aprÚs test de dévoiler les forces et les faiblesses du F35 a la Russie. Normal que les USA soient prudent.

  2. Il est normal que les USA demandent des garanties Ă  la Turquie concernant les F35, car ce pays va aussi acquĂ©rir les S400 russes, ce qui permettra aprĂšs test, de dĂ©voiler Ă  la Russie les forces et les faiblesses de cet appareil. Rien d’anormal de voir les USA prendre leurs prĂ©cautions

    —IsraĂ«l est encore beaucoup trop dĂ©pendante des USA, que ça soit Ă©conomiquement ou militairement. selon le classement « global fire power 2018 » nous sommes passĂ©s Ă  la 16e place, entre l’IndonĂ©sie et le Pakistan, des pays comme la Turquie et l’Iran nous dĂ©passant.

  3. Le problĂšme avec la livraison de F35 amĂ©ricain vient aussi du fait que la Turquie possĂ©dera des S400 russes. AprĂšs quelques tests il sera facile Ă  l’armĂ©e Turque de donner des infos Ă  la Russie, sur les points forts et les points faibles de cet appareil.

  4. On ne peut que se fĂ©liciter de la nouvelle politique Ă©trangĂšre des USA qui, depuis l’avĂšnement de Trump, retrouve Ă  la fois son bon sens et sa morale en rĂ©compensant les pays qui partagent les mĂȘmes valeurs solides et dĂ©mocratiques et en punissant les dictatures abjectes, trahissant toujours leurs engagements.

    Quant au programme d’aide militaire USA-IsraĂ«l, c’est un Ă©change de bons procĂ©dĂ©s, puisque 100% de l’aide US sert Ă  acheter du matĂ©riel militaire US, qu’IsraĂ«l fournit en retour de l’Intelligence et des technologies permettant de sauver de nombreuses vies amĂ©ricaines et qu’elle reprĂ©sente des milliers d’emplois dans l’industrie de la dĂ©fense US.
    L’aide fournit Ă  IsraĂ«l (3,8 M de dollars) est d’ailleurs toute relative comparĂ©e Ă  celle que les USA accorde Ă  d’autres pays, par ex : 27 milliards au Japon, 21 milliards Ă  l’Allemagne, 15 milliards Ă  la CorĂ©e du Sud …

    Par ailleurs, l’aide amĂ©ricaine reprĂ©sente Ă  peine 1% du PIB d’IsraĂ«l, qui se classe devant la France en terme de ratio par habitant (respectivement 37 292 USD pour IsraĂ«l et 36 854 USD pour la France), loin devant la Turquie (10 787 USD), l’IndonĂ©sie (3570 USD), le Pakistan (1468 USD) et l’Iran (4957 USD).

    Bref … voilĂ  ce qui arrive quand on est pas bon en maths et qu’on a Ă  peine de quoi nourrir le petit peuple …