Trump change la donne : un accord désormais possible sans capitulation d’Israël

Il y a un an, toute discussion d’accord avec le Hamas signifiait pour Israël une reddition. Accepter les conditions de l’organisation terroriste, c’était se retirer intégralement de la bande de Gaza, rouvrir le corridor de Philadelphie — véritable autoroute d’armes entre Rafah et l’Égypte — et laisser le Hamas maître de son territoire. Aujourd’hui, la situation est renversée. Grâce à la ténacité militaire de Tsahal et à la stratégie diplomatique audacieuse menée par Donald Trump, Jérusalem aborde les négociations dans une position de force inédite : obtenir le retour des otages tout en maintenant un contrôle militaire sur les zones stratégiques de Gaza.

La « proposition Trump », dévoilée ces derniers jours, repose sur une idée simple mais révolutionnaire dans ce conflit : ne plus opposer humanitaire et sécurité. Pour la première fois, Israël pourrait atteindre simultanément ses deux objectifs fondamentaux — le retour des captifs et la neutralisation durable de la menace du Hamas. Selon les fuites publiées par N12 et Ynet, le plan prévoit la libération complète des otages avant toute discussion sur « le lendemain de la guerre », tout en garantissant la présence continue des forces israéliennes dans 70 % des zones actuellement sous contrôle de Tsahal, notamment le long du corridor de Philadelphie, à Rafah, à Khan Younès et dans la ceinture nord de Gaza.

Cette évolution marque une rupture totale avec la situation de 2024, où chaque tentative de médiation s’était heurtée à l’intransigeance de Yahya Sinwar et de son entourage. À l’époque, plusieurs d’entre eux étaient encore en vie. Aujourd’hui, nombre des dirigeants militaires du Hamas ont été éliminés, et leurs successeurs comprennent qu’ils n’ont plus de refuge. L’organisation est militairement affaiblie, diplomatiquement isolée et psychologiquement épuisée.

Mais le changement le plus spectaculaire est diplomatique. Trump, par un jeu d’alliances inédit, a rallié à sa vision une coalition d’États arabes — y compris ceux qui soutenaient jadis le Hamas. Selon des sources proches du département d’État américain, l’ancien président a su convaincre Le Caire, Riyad et même Doha que la stabilité régionale passe par la fin du chantage permanent exercé par l’organisation islamiste. Résultat : le Hamas se retrouve encerclé, privé du parapluie qatari et turc dont il jouissait jusque-là. « La manœuvre de Trump a été d’une efficacité redoutable », analyse le chercheur israélien Eyal Zisser dans Israel Hayom. « En isolant diplomatiquement le Hamas, il a rendu possible une négociation qui ne soit pas une capitulation. »

Sur le terrain, les succès militaires de Tsahal ont fourni le levier nécessaire. La destruction systématique des tunnels, la neutralisation de commandants clés, les frappes de précision contre les infrastructures de lancement et la reprise du contrôle du corridor de Philadelphie ont profondément changé la donne. Le message est clair : Israël ne se retirera pas de Gaza tant que la menace ne sera pas totalement éliminée.

Ce réalisme militaire s’accompagne désormais d’un pragmatisme politique. Contrairement aux précédents cycles de négociation, Israël n’a plus besoin de mendier un cessez-le-feu. C’est le Hamas qui cherche aujourd’hui à sauver ce qui lui reste. Des sources de sécurité israéliennes rapportent même que l’organisation envisage un « couloir de sortie » pour certains de ses cadres, dans le cadre d’une médiation dirigée par le général (rés.) Gal Hirsch, coordinateur des otages et disparus. Rien n’est encore signé, mais le simple fait que cette option soit discutée illustre l’effondrement du mythe de la résistance éternelle.

L’initiative Trump s’appuie également sur une vision plus large : la création, à terme, d’une autorité internationale temporaire basée à El-Arich, en Égypte, pour superviser la reconstruction et la sécurité civile à Gaza. Cette structure, soutenue par Washington et plusieurs pays arabes modérés, permettrait de contourner le Hamas tout en évitant un retour direct de l’Autorité palestinienne, discréditée et paralysée.

Pour Benjamin Netanyahou, Ron Dermer et Gal Hirsch, cet alignement de planètes représente un tournant historique. Après des mois d’impasse et de critiques internes, le gouvernement israélien pourrait engranger une victoire politique et morale majeure : le retour des otages sans retrait territorial, la garantie d’une sécurité durable pour les habitants du sud, et la démonstration que la fermeté paie là où la concession avait échoué.

Les observateurs internationaux peinent à y croire. Un an après le 7 octobre 2023, Israël est passé d’un pays acculé à un acteur stratégique incontournable. Les frappes audacieuses menées contre l’Iran, la décapitation de la hiérarchie du Hezbollah au Liban, la neutralisation du commandement houthiste au Yémen : autant de signaux que l’État hébreu ne se laisse plus dicter ses limites. Comme le résume l’analyste militaire Yoav Limor : « Israël a imposé une nouvelle équation régionale : celui qui attaque paie le prix, où qu’il se trouve. »

Cette posture a aussi une portée symbolique. Après des décennies de gestion prudente et de compromis fragiles, Israël reprend la main sur son destin régional, tout en démontrant à ses alliés que la victoire sur le terrorisme islamiste est possible — non par la résignation, mais par la dissuasion et la cohérence stratégique.

Si l’accord proposé se concrétise, il ne marquera pas seulement la libération des otages : il ouvrira la voie à une ère nouvelle dans laquelle Israël négocie en position de force et redéfinit les règles du jeu au Proche-Orient.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés