Trump fulmine contre Netanyahu après la frappe au Qatar : « He screwed me »

La relation entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou, souvent décrite comme fusionnelle, traverse un nouvel épisode de tension. Selon le Wall Street Journal, le président américain aurait confié à ses conseillers, après la récente frappe israélienne à Doha, que le Premier ministre israélien « l’avait planté » — allant jusqu’à lâcher : “He screwed me”. Une phrase de frustration, mais qui n’a pas débouché sur une rupture ouverte.

Le cœur du reproche tient à la méthode. Trump, qui privilégie l’option de la négociation avec le Hamas pour parvenir à une trêve, estime que Netanyahou a choisi de torpiller ces efforts par la force, au risque de fragiliser les discussions menées avec le Qatar, acteur central de la médiation. Pourtant, malgré cette colère privée, le président n’a pas levé le petit doigt pour entraver l’action israélienne. Les observateurs y voient la preuve d’un paradoxe : Trump ne veut pas d’une crise publique avec un allié qu’il présente toujours comme un partenaire modèle.

À Jérusalem, les démentis sont immédiats. Un haut responsable israélien qualifie ces révélations de « fake news » et insiste : « Les relations entre Trump et Netanyahou sont excellentes ». De fait, l’alignement idéologique reste fort. Tous deux aiment se présenter comme des outsiders luttant contre des élites « corrompues », tous deux ont connu des procédures judiciaires et tous deux cultivent une base électorale fidèle. Pour l’ancien ambassadeur Michael Oren, la colère de Trump est moins liée à la frappe en elle-même qu’à son efficacité : « S’il y avait eu un succès retentissant, Trump aurait sans doute revendiqué la victoire ».

Sur le terrain diplomatique, la séquence illustre une fois encore la marge de manœuvre particulière dont jouit Israël. Alors que l’administration américaine valorise Doha comme allié militaire majeur au Moyen-Orient et centre névralgique des forces US, Trump n’a pas souhaité sacrifier son image de protecteur d’Israël pour ménager le Qatar. Ses critiques, relayées dans l’intimité de la Maison Blanche, n’ont pas remis en cause la coopération stratégique ni l’aide militaire.

Cette tension passagère pourrait même renforcer le tandem. Trump, en campagne permanente, valorise régulièrement les Accords d’Abraham et se targue d’avoir rapproché Israël de plusieurs pays arabes. Il compte désormais sur un rapprochement avec l’Arabie saoudite pour consolider son bilan diplomatique. Pour Netanyahou, maintenir une relation directe et privilégiée avec Trump est vital face aux critiques croissantes de l’aile progressiste américaine. Les deux dirigeants savent qu’ils ont besoin l’un de l’autre. Derrière les éclats verbaux, c’est la convergence stratégique qui demeure : Israël reste au cœur de la vision trumpiste d’un Moyen-Orient remodelé par la force et par des alliances inédites.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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